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20 mai 2012

Hénin-Beaumont: Mélenchon "nationalise" Hénin-Beaumont

Sur LE MONDE

19.05.2012 à 11h03 • Mis à jour le19.05.2012 à 11h03

Par Raphaëlle Besse Desmoulières

 

 

(vidéo: clic sur l'image):
 
La stratégie de Jean-Luc Mélenchon est de faire de sa campagne
 
 
 

Oignies mardi 15 mai, Rouvroy et Méricourt vendredi 18, Carvin samedi 19 : Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, est entré cette semaine dans le vif du sujet. Et assume son statut de parachuté, même s'il n'aime pas le mot. "Oui, je le suis depuis que ma mère m'a mis au monde", s'est-il de nouveau justifié, vendredi, devant plusieurs centaines de personnes lors de son premier meeting à Méricourt, une des quatre villes communistes de la circonscription.

Comment faire autrement quand on a mis le pied à Hénin-Beaumont pour la première fois le jour de l'officialisation sa candidature ? L'ancien champion du Front de gauche pour la présidentielle sait bien qu'il serait vain à quelques semaines de l'élection de vouloir "faire ch'ti".

"SON SLOGAN C'EST : 'LES CAMÉRAS D'ABORD'"

La stratégie de Jean-Luc Mélenchon est de faire de sa campagne "une bataille nationale", en s'appuyant sur le programme qu'il a défendu à la présidentielle : partage des richesses, référendum sur le traité européen, smic à 1 700 euros... Des thématiques qui, estime-t-il, peuvent avoir une résonance particulière sur cette terre ouvrière, en pleine désindustrialisation. "Tous les enjeux nationaux sur lesquels je me construis ont une signification très locale", juge-t-il.

Le candidat en veut pour preuve la lutte des ex-ouvriers de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont dont les anciens dirigeants étaient jugés en appel, mercredi à Paris, pour avoir provoqué la faillite de l'entreprise. Si son suppléant communiste, Hervé Poly, était au départ du car à Hénin-Beaumont, c'est M. Mélenchon qui attendait les anciens salariés au palais de justice de la capitale. "Qui a une réponse locale au problème des Samsonite ? Personne !" s'est-il exclamé vendredi à Méricourt, en défendant une loi sur l'interdiction des licenciements boursiers. Une stratégie à l'opposé de celle du candidat socialiste Philippe Kemel, maire de Carvin : "Il ne s'agit pas de jouer un autre tour de la présidentielle, mais de désigner des élus locaux qui ont une bonne connaissance du terrain", dit-il.

"Si M. Mélenchon se souciait du sort des habitants de la circonscription, il aurait pointé le bout de son nez avant, ajoute Steeve Briois, conseiller municipal d'opposition à Hénin-Beaumont et secrétaire général du parti de Marine Le Pen. Son slogan, ce n'est plus 'L'humain d'abord' mais 'Les caméras d'abord'." Porte-à-porte, distribution de tracts dans les boîtes à lettres, rencontre dans des cafés sont donc au programme de la campagne législative de M. Mélenchon... mais surtout pour les communistes. C'est le PCF local - environ 300 à 400 militants sur la circonscription - qui s'occupera du travail de terrain. Le candidat du Front de gauche "ne peut pas se mettre à 100 % sur la circonscription, c'est normal", répond M. Poly. Un meeting sera également organisé chaque semaine.

"À TOUS CEUX QUI SONT FÂCHÉS ET PAS FACHOS"

Le député européen assure que sa bataille contre Marine Le Pen n'est pas "personnelle" et qu'il ne souhaite pas "un combat de catch". Mais il ne peut s'empêcher de décrire à des journalistes le FN local comme "quatre alcooliques et dix dégénérés". "Au visage de la haine", il veut opposer celui de la "fraternité et du partage". Si M. Mélenchon a fait de la lutte contre l'extrême droite le moteur de sa candidature, il ne se privera pas d'instaurer un autre bras de fer, avec le PS local. Tout comme Mme Le Pen, il espère bien rassembler autour de sa candidature des socialistes qui pourraient être lassés des guerres intestines et des affaires qui minent la fédération du Pas-de-Calais.

"A tous ceux qui sont fâchés et pas fachos, je propose de venir se mettre en colère avec nous", a lancé M. Mélenchon au public de Méricourt. Sur le premier tract de campagne tiré à 55 000 exemplaires, il se présente, avec M. Poly, comme les représentants de "la gauche sans complexe et sans casserole". Sur cette terre de gauche, majoritairement socialiste, M. Mélenchon ne manque pas non plus de rappeler ses années au PS. "Pour beaucoup, je reste un socialiste et ce n'est pas pareil que de voter communiste", dit-il.

Ce qui "manque" à la campagne de M. Mélenchon, c'est surtout du temps, selon ce dernier. D'autant qu'il a accepté de participer à des réunions publiques en dehors de la circonscription : lundi à Paris, avec son homologue grec de la gauche radicale, Alexis Tsipras, mardi à Strasbourg pour une session du Parlement européen. Il ne sera de retour dans la circonscription que jeudi, et la quittera de nouveau le 29 mai pour aller soutenir son ex-directeur de campagne, François Delapierre, dans l'Essonne. Il ne restera alors plus que quelques jours avant le scrutin. Ce 10 juin, il devra d'ailleurs voter à Paris, où il est inscrit sur les listes électorales.

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