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21 juin 2012

Les BRICS donnent des leçons de bonne gestion à l'Europe

Sur MARIANNE+

 

 

Régis Soubrouillard
Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales

 

Invités aux grands sommets internationaux depuis moins de 5 ans, les BRICS qui génèrent 14% du PIB mondial, regroupent autour d'eux l'ensemble des pays émergents, commencent à faire entendre leur voix de de damer le pion aux pays développés. C'est que le fossé économique entre les BRICS et les membres du G8 se réduit de plus en plus et ces nouveaux venus assument de plus en plus leur fonction politique.

 

CHINE NOUVELLE/SIPA
CHINE NOUVELLE/SIPA
Ambiance tendue à Los Cabos. Longtemps invités pour le dessert aux réunions du G8, les pays émergents ont cette fois montré qu’ils comptaient bien participer à toutes les agapes et que le temps où quelques grandes puissances faisaient la leçon libérale aux petits émergents était révolu. 

Les « émergents » ont émergé, se sont faits un nom qui en impose, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), l’Europe est en crise et l’Amérique pas au meilleur de sa forme. Et quand ils se réunissent, les fameux BRICS n’hésitent désormais plus à dire ses quatre vérités à la vieille Europe. C'est le monde à l'envers. 

Au Mexique, les BRICS en forte croissance se sont ainsi montrés particulièrement préoccupés par le fait que la réforme actuelle du système économique et financier mondial était trop lente. Et lors d’un mini-sommet en marge du « grand sommet », les leaders des pays émergents n’ont pas hésité à évoquer les difficultés de la zone euro en regrettant « l'absence de mesures concrètes » susceptibles de calmer la crise de la dette en zone euro, a rapporté un porte-parole de la présidence russe.

S'ils ont finalement accepté de révéler les montants qu'ils souhaitent accorder au Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de l'augmentation de ses ressources, ce n'est pas sans avoir posé certaines conditions préalables.
L'Europe, l'homme malade de la planète économique
La Russie et l'Inde ont annoncé qu'elles étaient prêtes à contribuer chacune à hauteur de 10 milliards de dollars mais le groupe des puissances émergentes a exigé avant tout versement que le FMI soit à court d'argent et qu'il ait mis en oeuvre une réforme de 2010 accroissant les droits de vote de ces pays émergents. 

C'est peu dire que la leçon de bonne gestion a eu dû mal à passer de ce côté ci de l'Atlantique. 
Les dirigeants de la zone euro ont cherché à éviter d'apparaître comme les seuls fautifs face au marasme économique mondial. « Franchement, nous ne sommes pas ici pour recevoir des leçons en termes de démocratie ou sur la façon de gérer l'économie » a affirmé devant la presse le président de la Commission européenne José Manuel Barroso qui n'a pas hésité à rappeler quelques vérités premières notamment que « tous les pays du G20 ne sont pas des démocraties ». A bon entendeur...

Leçons de démocratie des aînés contre leçons de bonne gestion par les nouveaux venus. Si l’Europe apparaît bel et bien comme « l’homme malade de la planète économique » selon l’expression du philosophe Marcel Gauchet, beaucoup rejouent déjà et un peu rapidement le refrain du Déclin de l’occident. Cela fait longtemps que l’effondrement de l’URSS a supprimé le principal motif de solidarité pour le monde occidental dont les dernières « sorties » de l’Alliance Atlantique n'apparaissent guère plus que comme les queues de comète d’un concept dépassé. Mais si l'émergence définitive des émergents traduit un déplacement du centre de gravité de l'activité économique et politique du monde, les BRICS pourraient bien offrir à l'Occident ce qui lui manquait le plus pour exister et se redéfinir une identité: sinon des ennemis au moins des concurrents.
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