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21 juillet 2012

Au PS, on ne veut plus choisir, ni les hommes ni les idées

Sur MARIANNE

 

 

Jeudi 19 Juillet 2012 à 05:00 | Lu 6246 fois I 18 commentaire(s)
Le conseil national du parti socialiste qui s'est tenu mercredi 18 juillet a été l'occasion pour Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry de réaffirmer leur volonté d'union en vue du congrès de Toulouse, prévu cet automne. Cette volonté de rassemblement implique de museler un débat interne qui pourrait pourtant avoir le mérite d'être constructif. C'est ce que redoutent une partie des socialistes, dont le plus grand nombre représente l'aile gauche du parti.

 

(Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault, le 13 juin 2012 - CHAMUSSY/SIPA)
(Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault, le 13 juin 2012 - CHAMUSSY/SIPA)
Acte I, le conseil national. Son enjeux: appréhender les rapports de force au sein du PS, devenu majoritaire à l’Assemblée nationale, avant l'acte II; le congrès. La pluralité des opinions est une composante essentielle de l’ADN du PS, pour le meilleur et pour le pire. Si elle peut contribuer à faire progresser les débats au sein du parti, elle risque souvent de faire éclater les divisions au grand jour.

En présentant leur contribution commune, «Réussir le changement», la première secrétaire, Martine Aubry et le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, ont voulu limiter les divisions. «L’essentiel est de gagner en cohérence», a expliqué le Premier ministre lors de son discours prononcé devant les élus réunis en conseil national, mercredi 18 juillet, en fin d’après-midi. 
 
Leur contribution sans arguments politiques concrets mais riche de grands principes propose de «prolonger pour le consolider le fil du socialisme démocratique, en partant du réel pour aller à l’idéal.» Plus concrètement, le ticket Aubry-Ayrault invite les socialistes à se ranger derrière l’exécutif et valider le programme de François Hollande, en vue du congrès de Toulouse, prévu à l’automne. «Nous avons besoin d'un parti qui aide le gouvernement à réussir dans la durée, mais aussi qui prépare l'avenir», a affirmé Jean-Marc Ayrault. 
 
Après dix-sept ans aux portes du pouvoir, hors de question pour la patronne du PS et le chef de gouvernement de prendre le risque que la feuille de route de l'exécutif soit perturbée par des querelles byzantines dont seuls les socialistes ont le secret. On marche au pas. Et le petit doigt sur la couture du pantalon, s’il vous plaît.
Forte pression sur les ministres
Cette contribution vise donc très clairement à affaiblir les courants internes au PS, ces écuries, qui jouent traditionnellement leur partition pour imposer leur influence au cœur de la machine socialiste. En 2012, certains leaders de courants ont décidé de s’effacer. C’est le cas d’Arnaud Montebourg, qui n'a pas signé la contribution de ses troupes intitulée «De la rénovation à l’innovation». Ministre du redressement productif, celui qui a fait 17% à la primaire socialiste et qui incarnait encore récemment tout un pan de l’aile gauche du parti, ne veut pas insulter l’avenir. 
 
Benoît Hamon, lui, s’est montré moins frileux. Le ministre délégué à l’économie solidaire a pour sa part signé le texte «Réaliser le changement», présenté par ses camarades, tout en laissant le soin de présenter cette contribution au député du Doubs, Barbara Romagnan. La volonté de «faire sauter le verrou libéral et conservateur en Europe», selon les mots employés par Fanélie Carrey-Conte, est une chose, prendre officiellement la tête de ce combat en est une autre. Par ailleurs, si Hamon signe cette contribution, il est loin d’être acquis qu’il aille jusqu’à la motion. La pression est forte, le principe de solidarité gouvernementale étouffant. «Je souhaite qu'au moment où l'on soumettra une motion au vote des militants, nous soyons tous rassemblés pour inscrire dans la durée le travail que la gauche veut faire au service du pays », a déclaré le Premier ministre, pointant ainsi du doigt son ministre. Une façon de rappeler qui décide.

 
D’autres ministres ont abandonné toute velléité de faire entendre une autre musique que celle entonnée par le chef de l’Etat. Stéphane Le Foll, Pierre Moscovici, Manuel Valls ou Vincent Peillon ont tous un jour imaginé apporter leur contribution au débat politique. Ils y ont finalement renoncé et signent le texte «Réussir le changement», tout comme la majorité des parlementaires PS.
«Les débats ne doivent pas se faire dans l'obscurité des cabinets.»
Les seuls qui se sont montrés réellement déterminés à présenter des pistes de réflexions différentes sont ceux qui, soit ont un poids relativement faible dans le parti, soit ont déjà un bon morceau de leur carrière politique derrière eux. Gérard Filoche, ancré à la gauche du PS et dont le courant est minoritaire a ainsi présenté sa contribution, «Redistribuer les richesses». Le sénateur Gaëtan Gorce, a également présenté sa contribution pour un parti plus transparent et plus à l’écoute des militants. «Notre ambition doit être de donner aux Français l’image d’un parti rassemblé, mais celui d’un parti tourné résolument vers eux», a-t-il dit.  La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann a déposé son texte aussi: «Le temps de la gauche». Résolument positionnée à la gauche du parti, elle aussi, la sénatrice n’a pas hésité à signer la contribution de Hamon en plus de la sienne. L’initiative de Ayrault et Aubry ne lui a pas plu et elle l'a fait savoir
 
Julien Dray, aujourd’hui mis à l’écart des instances dirigeantes à Solférino, à aussi voulu faire entendre sa voix. En présentant sa contribution, dont il est l’unique signataire, l’ex-député de l’Essonne est parvenu à exister. «Je suis dans une démarche idéologique. Une gauche qui ne débat pas c'est une gauche qui se paralyse, je souhaite que mes questions suscitent un débat», a-t-il déclaré au Lab, taclant au passage le ticket Aubry-Ayrault. «On nous dit qu'on ne va pas être un parti godillot, mais dans ce cas, il ne faut pas tuer le débat au nom du rassemblement. Les débats ne doivent pas se faire dans l'obscurité des cabinets.»
 
Parmi les vingt  contributions présentées mercredi, reste à savoir combien de motions seront proposées au congrès et par qui. Car d’ici là, le rouleau compresseur mis en place par Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry aura probablement désorganisé les rangs, leur permettant de désigner sans problème le futur premier secrétaire du PS. Et l'orientation politique du parti.
Mon commentaire: ..."Arnaud Montebourg, qui n'a pas signé la contribution de ses troupes intitulée «De la rénovation à l’innovation». Ministre du redressement productif, celui qui a fait 17% à la primaire socialiste et qui incarnait encore récemment tout un pan de l’aile gauche du parti, ne veut pas insulter l’avenir. "
Il s'agit sans aucun doute de SON avenir personnel, bien sûr.?.. Ah... l'envoûtement des "ors de la République" pour ceux qui arrivent contre vents et marées (et même contre les valeurs qu'ils ont prônées) à les toucher de près.

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Commentaires
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que dire de mieux, l'or brûle les doigts, alors les ors de la République plus que bananière qu'est devenu le pays, n'en parlons plus, hein !mais c'est bien le PS se fourvoie et le FDG va bientôt ramasser les déçus et ils seront légion !
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