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19 septembre 2012

11 septembre 1973 Renversement du gouvernement de Salvador Allende au Chili

 

Rétrospective ALLENDE (clic sur l'image pour lire la vidéo de l'INA)

 

Une junte dirigée par le général Augusto Pinochet renverse le président Salvador Allende et instaure un régime autoritaire au Chili.

Après son élection à la présidence du Chili, le 4 septembre 1970, le socialiste Salvador Allende met de l'avant une série de réformes économiques. Les salaires sont relevés, les mines de cuivre nationalisées et une réforme agraire est mise en application. Le débat se radicalise rapidement entre le gouvernement et ses opposants, la contestation prenant la forme de grèves et de manifestations. Des éléments de l'armée tentent un coup d'État sans succès en juin 1973. Le 11 septembre, une autre tentative est orchestrée par une junte ayant à sa tête Augusto Pinochet, un général de 57 ans qui est chef d'état-major depuis le mois d'août. Les militaires prennent rapidement le contrôle des institutions et bombardent le palais présidentiel, la Moneda, où le président Allende meurt. L'état de siège est proclamé, la Constitution abolie et l'opposition fait l'objet d'une répression sanglante. Pinochet, qui deviendra président en juillet 1974, mettra fin à l'expérience socialiste entreprise sous Allende. Son régime autoritaire misera sur le libéralisme pour rétablir la situation économique du pays. voir : L'histoire nous appartient, c'est le peuple qui la fait

Dans les médias...


Gilles Martinet, «L'héritage de Salvador Allende»

«...Mais il ne saurait y avoir de révolution sans situation révolutionnaire, c'est-à-dire sans une situation caractérisée, d'une part par la crise de la société et de l'État et, d'autre part, par la confluence d'un ensemble d'aspirations et de revendications. Or je ne suis pas sûr qu'une telle situation ait existé au Chili (sauf, peut-être, d'une manière fugitive, en automne 1972). Les aspirations et les revendications populaires provenaient de milieux si différents -un sous-prolétariat tires mondial coexistant avec des salariés de type européen, une paysannerie extrêmement hétérogène, des classes moyennes traditionnelles, etc. qu'il était difficile de les lier en un seul faisceau. Une tentative de coup d'État ou une intervention américaine -si elles s'étaient produites dans les premières années de la présidence Allende- auraient pu souder le bloc. Mais la bourgeoisie chilienne et le gouvernement américain, prévenus par l'expérience cubaine, ont eu l'habileté d'attendre. Ils n'ont porté l'estocade qu'au dernier moment, après de longs mois de pourrissement économique.»

Le Nouvel Observateur (France), 24 septembre 1973, p. 27.

Georges Morel, «Passion au Chili»

«...Une cassure énorme vient de se produire à Santiago, dont les contrecoups affectent non seulement le Chili ou le continent sud-américain, mais le monde entier. Avant même l'avènement de Salvador Allende, il y avait dans ce pays quelque chose de spécifique, qu'exprimait la formule : a la chilena. À la chilienne : une certaine confiance en l'homme, qui semblait d'autant plus sûre qu'elle était dépourvue d'exaltation et qui se traduisait politiquement par une déjà longue tradition démocratique, par un souci raisonnable de la loi, et en particulier par l'attitude loyaliste des forces armées. Or, voici qu'un coup d'État militaire, semblable à tant d'autres de par le monde, a brisé et entaché de sang cette image, devenue sous le gouvernement de l'Unité populaire le symbole d'une aventure qui paraissait impossible : la création du socialisme dans la légalité.»

Études (France), novembre 1973, p. 483.

Philippe Grumbach, «Les Versaillais de Santiago»

«...L'Armée, elle, fait son travail, si l'on ose dire. Il faut être bien naïf pour avoir cru que même une armée loyaliste, comme le fut longtemps celle du Chili, pouvait à la longue résister au vertige délicieux du rétablissement de l'ordre : c'est là son rôle favori. L'ignominie est ailleurs, qui rappelle tant de souvenirs : cette bourgeoisie chilienne, éperdue de reconnaissance, délatrice, couchée à nouveau, pour ne pas dire vautrée, dans les délices de son ordre, émigrée de l'intérieur, c'est celle de l'Espagne franquiste, il y a trente-sept ans, celle de la France pétainiste il y a trente-trois ans. C'est Versailles devant la Commune en 1871. Ce n'est pas l'heure de récapituler les erreurs de Salvador Allende ni de regretter qu'il les ait commises. C'est, au Chili, l'heure des assassins applaudis par la droite revancharde triomphante. Puisque tout un peuple est réduit au silence et au désespoir, ses rêves anéantis, sa vie même menacée, il faut se souvenir : c'est la droite égoïste et incapable qui a porté, par son injustice insupportable, Allende au pouvoir. C'est elle la première responsable, on peut presque dire la seule responsable des crimes commis aujourd'hui. Il faut le savoir et il faut le dire.»

L'Express (France), 1e au 7 octobre 1973, p. 57.

Éditorial

«...Dr. Allende's experiment failed because his Popular Unity coalition , dominated by Socialists and Communists, persisted with an effort to fasten on Chile a drastic socialist system fiercely opposed by well over half the population. He won in 1970 with only 36.3 per cent of the vote -a mere 39,000 votes more than the total for the conservative runner-up. In congressional elections early this year, Popular Unity won only 44 per cent. Yet, in defiance of a Congress dominated by the opposition, often in disregard of the courts, and in the face of economic chaos and raging inflation, the regime continued to «requisition» enterprises, large and small. These actions polarized Chile as never before, provoking all-out opposition not merely from the rich or a fascist fringe but from the middle class that makes up half the population and that saw itself facing destruction. If Dr. Allende had moved more deliberately; if he had paused for consolidation after nationalizing Chile's basic industries and had delineated reasonable boundaries for his socialist program, he probably would have completed his term with a considerable measure of success.»

The New York Times (États-Unis), 16 septembre 1973.

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