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28 septembre 2012

Mélenchon au Panthéon

Sur AGORAVOX

par Ariane Walter vendredi 28 septembre 2012

 

(Discours de JL Mélenchon au Panthéon le 220è anniversaire de la République le 21 septembre 20121 VIDEO  ICI)

 

 

Le 21 septembre 1792, la convention Nationale décrète à l’unanimité que la royauté est abolie en France et proclame la République. En ce 21 septembre 2012 les amis de Robespierre appellent à la célébration de ce 220 ème anniversaire.

Pourquoi n’est-ce pas le gouvernement socialiste et le président de la République Hollande qui procèdent à cette commémoration ?

La réponse est inquiétante.

Hollande, qui s’apprête à faire passer un traité haï avec l’aide la droite, partagerait-t-il l’opinion de Sarkozy sur la révolution française ? Que la droite se laisse aller à des déclarations antirévolutionnaires, admettons.
Que Sarkozy, chrétien aussi désintéressé que Bush, soit allé dire que jamais l’instituteur ne remplacerait  le prêtre, pour le représentant d’un Etat laïc, cela aurait mérité la destitution. Mais bon. Il y a du relâchement partout.
Que Copé, qui souhaite lui succéder, lui, le représentant de la droite qui broute l’extrême-droite, affirme : «  La révolution a fait beaucoup de mal et a fracturé la société, elle a désappris aux Français le goût de l’effort », on pense à une blague de l’almanach Vermot. Il est vrai que ces serfs qui n’étaient plus contraints par la corvée, ah ! Les gueux ! Quand il ajoute : « Il règne actuellement une ambiance malsaine de la nuit du 4 août »,  on pense à une expérience personnelle. (S’est-il fait plaquer par une nana un 4 août ?). On n’imagine pas qu’il puisse parler de notre révolution. Ce serait trop gros. A moins qu’il n’ait suivi des cours de négationnisme chez Faurisson ?  Il est quand même assez proche de ces gens-là. Que penserait-on si quelqu’un de gauche disait à propos de la Nativité : « Il règne  une ambiance fétichiste de 24 décembre qui fait croire au Père Noël. » Ce ne serait pas apprécié !

Mais Copé, le philosophe de Versailles, continue sa revisite de l’Histoire : 

Pour lui, Robespierre est un tyran sanguinaire qui a déshonoré la révolution Française. Comme la révolution, d’après lui, a déshonoré et l’Eglise et le Roi, il ne reste sans doute d’honneur que dans ce merveilleux ancien régime où chacun se promenait dans le Hameau de la Reine en jouant à saute-mouton. Qu’on laisse les pauvres à la grille !

Mais là encore, nouveau sujet d’inquiétude, il n’y a pas que la droite qui décapite la mémoire de Robespierre. Nos amis socialistes qui, décidément, veulent nous faire croire qu’ils ne sont pas du tout à gauche, sont-ils taquins, refusent de donner un nom de rue à Robespierre.( Même pas à Rungis ? Les « Abattoirs Robespierre » ? )

Lorsque Alexis Corbière demande à ce qu’il y ait une rue Robespierre à Paris, Delanoë répond que Robespierre c’est la terreur, près de 40 000 morts et plus encore l’idole des Bolchevicks et des Khmers rouges ! Le maire de Paris socialiste !

Le jeu continue. Lorsque Lorent Deustch , porté par une vague d’interviews, parce que pour vendre, il faut qu’on parle de vous,  publie « Le métronome », histoire de la ville de Paris au gré de ses stations de métro, il écrit : L’histoire de notre pays s’est arrêtée en 1793, à la mort de Louis XVI. Cet évènement a marqué la fin de notre civilisation, on a coupé la tête de nos racines et depuis on les cherche.  On se demande tout d’abord quel produit il prend, et plus encore, comment Delanoë qui l’a décoré en 2010 de la médaille vermeil de la ville de Paris, autorise qu’il soit invité dans les écoles et les maternelles où son livre sert de support pédagogique !!!  La propagande politique n’est-elle pas interdite dans les écoles ?  

Bien. Faisons le point.

Que la droite et l’extrême-droite qui veulent prendre le peuple sous leur aile  afin de ne pas abandonner ses voix à la gauche, poussent pourtant des cris d’orfraie quand on dit que les privilégiés doivent payer leur juste part d’impôts, c’est leur mode de fonctionnement, c’est leur double langage. 

Mais que l’on apprenne  par la même occasion que le parti dit « socialiste » est un parti réactionnaire et négationniste qui défend le capital. Choc.

 

C’est sur ce fond de polémique que Mélenchon, répondant à l’appel des amis de Robespierre qui ne sont pas encore en prison, se présente devant le Panthéon. Il relève le flambeau de la France laïque et révolutionnaire.

Connaissant à présent ces évènements vous comprendrez mieux pourquoi Mélenchon est si copieusement haï. Haï par la droite, l’extrême-droite, nos ancêtres révolutionnaires ayant détruit leurs jouets, par l’aristocratie de Bruxelles qui n’a pas envie que le peuple envahisse les travées du Parlement Européen avec des machettes du Venezuela, par toute la presse royaliste des grandes monarchies , Zunienne, Israélienne, Qatari et tutti quanti, qui mettent de l’or dans leurs épinards et, in coda venenum, par le parti socialiste qui appartient à la chambre des faux comptes de Goldman Sachs. Tous sont les nouveaux privilégiés. Et qu’une parole révolutionnaire s’élève, alors là, c’est trop pour leur sensibilité. Ils veulent le peuple là où il doit être : à leur service. Pas dans la rue à perdre son temps à écouter un excité fauteur de trouble. Un Robespierre ! 

 

Certains m’avaient gentiment taquinée en me disant que j’étais « amoureuse » de Mélenchon.

Je les remercie de m’avoir ouvert les yeux.

Je suis follement amoureuse de Mélenchon.

Non pas de l’homme, Jean-Luc Mélenchon qui doit se lever en grognant : « Où sont mes chaussettes ? », mais de cette voix qui n’est pas seulement la sienne mais celle de tous ceux qui, avant lui, ont pris la défense du peuple non pas pour en faire un bétail soumis mais pour le rendre libre et éduqué.

Tant de combats, les amis, pendant tant de siècles, tant de lutte contre l’obscurantisme, l’égoïsme et la violence inouïe des pouvoirs en place, tant de femmes et tant d’hommes qui ont, comme lui, pris la parole face à d’autres hommes, prenant tous les risques , mettant leur vie en jeu ! Tant d’émotion dans ces échanges ! Comme il est bon de sentir que son cœur blessé d’injustice est ouvert, consolé soulagé par celui qui parle de Justice !

Voilà pourquoi sans doute Mélenchon n’est Mélenchon que dans cet échange avec les autres. Il n’est jamais aussi grand que face à un public devant lequel il donne toute sa mesure. Il est attendu. Et cette attente, à laquelle il est sensible, le stimule, porté par ce talent d’invention qu’il puise dans on ne sait quelle pensée collective qui s’offre à lui quand il s’offre aux autres.

 Ecce Homines !

 C’est sûr que Copé, Sarko ou Hollande ne vont pas produire le même effet. Ils ne sont inspirés que par le Cac 40 et les bourses. Ca ne donne pas le même résultat. Ce sont des OGM.(Orateur génétiquement magouilleur.)

 

Mais écoutons ensemble ce discours pour comprendre quel est le grand enjeu, terrible, de notre temps. Evoquant le passé, cette victoire de Valmy et cette déclaration de la naissance de notre république, Mélenchon va sans cesse faire des comparaisons avec le présent . Telle est la richesse de son discours. 

Il commence par dresser un tableau de la bataille où tout se joue. L’Europe liguée contre l’armée de la Révolution. Il pleuvait sur Valmy.(Clin d’œil de la météo, c’est exactement ce qui se passe.) Tout semblait perdu. C’était l’heure des caractères.

Il campe cette colline couverte de vaillants, cette armée de 30 000 hommes, des homme simples, paysans, artisans, ouvriers. Il nous fait sentir leur peur quand on leur dit : « Ce sera à la baïonnette », la terreur d’une journée balayée de quarante-mille boulets de canon et soudain à 18h, le repli des armées de Brunswick et la victoire. Goethe qui est présent chez l’ennemi écrira : « De ce jour et de ce lieu date une page nouvelle de l’histoire du monde. » Oui, un nouveau monde commence pour cette armée composée de peuples divers. De Bretons qui parlent une de leurs cinq langues, de Provençaux qui parlent occitan, de Parisiens mais aussi d’Irlandais, d’Allemands, de Liégeois, un sud américain, même, le général Miranda, qui ira continuer la révolution avec Simon Bolivar. Ce sont ces trente mille hommes qui surmontant leur peur ont mis leur chapeau sur leur baïonnette, leur fusil ou leur sabre  et ont fait frissonner l’ennemi, poussant des hurlements interminables et puissants, criant, avec tous les accents des terroirs « Vive la Nation ! » 

La  Révolution a triomphé à Valmy. Elle va pouvoir affirmer son caractère.

Plus que Française, elle est universelle. C’est ce qui fait son inaltérable grandeur.

 Notre nation n’a jamais été une nation ethnique. On a créé un Etat mais on l’a offert à une humanité nouvelle fondée sur la liberté, l’égalité, la fraternité quelle que soit la langue que l’on parle, quel que soit son genre et la couleur de sa peau.

La république n’a pas été fondée pour le peuple français, elle a été faite pour des droits humains applicables à toute personne humaine. La première révolution n’est pas occidentale ; elle est aussi universaliste que celle des premières troupes et elle le reste partout.

La République n’est pas un régime neutre. C’est un régime qui proclame la liberté, l’égalité, la fraternité contre toutes les évidences de la nature et les privilèges liés à la naissance.

C’est pourquoi l’histoire de la République a été controversée, calomniée, attaquée par des benêts admiratifs d’un roi et d’une reine qui conspiraient contre la patrie, payaient des parlementaires et des journalistes pour répandre leur complot ! Et c’est après cela on insulte Robespierre, exemple et source d’inspiration. Ce n’est pas pour rien que Robespierre a été traîné dans la boue.

En voyant qui sont les ennemis de Robespierre, on a plutôt tendance à être de ses amis !
Mussolini a déclaré à son sujet : « Le fascisme s’oppose à toute utopie et innovation jacobine. »
Et Goebbels : « 1789 sera enlevé de l’histoire. » Ne soyons pas surpris de trouver Copé en si charmante compagnie. Il déclare : « Le ça ira n’est plus d’époque. Le temps est passé. » Surtout quand on promet le « ça n’ira pas » perpétuel.

 

 Qui est réellement Robespierre, pris dans la tourmente d’une époque de guerre et de haines ?

Mélenchon avait déjà répondu dans un magnifique discours prononcé à Billy-Montigny, lors de sa campagne d’Hénin-Beaumont.
Il y a quelque chose de plus fort que la terre qui nous porte, la langue dans laquelle nous sommes bercés par nos parents, quelque chose de plus fort que la loi du sang qui nous est transmise, paraît-il ! Ce plus fort, c’est l’Histoire à laquelle on s’identifie.

Gloire à Maximilien Robespierre !
Robespierre, l’homme qui a donné la citoyenneté pour les Juifs. Robespierre, l’homme qui a proposé l’abolition de l’esclavage.
Robespierre, l’homme qui a fait voter la reconnaissance des enfants naturels, Robespierre, le premier à proposer le contrôle des produits de première nécessité. Celui qui a donné à la Patrie sa devise : Liberté, Egalité, Fraternité !

Telle est la grande Révolution et l’énergie révolutionnaire dont ont procédé tous les progrès de la patrie.

(Je joins le lien de deux conférences audio d’Henri Guillemin qui proposent un admirable portrait de Robespierre. Soyons clairs : les historiens anti- Robespierre que j’ai pu entendre sont cathos et de droite.)

 

La conclusion du discours du Panthéon est d’ouvrir nos consciences au combat qui nous attend :

Hugo a écrit : Célébrer, c’est préparer de grands évènements ! Entendez le bruit terrible de la roue de l’Histoire qui s’est remise en marche quand toute l’Europe, de nouveau, se ligue contre la liberté et la démocratie… Entendez la grande roue de l’Histoire lorsque les privilégiés veulent se maintenir de force. C’est par l’intimidation que l’on condamne au martyre nos frères et nos sœurs, Grecs, Espagnols, Portugais, que l’on prétend subjuguer la volonté nationale et l’intérêt général en nous condamnant à renoncer à tout ce qui a fait notre grandeur, c'est-à-dire le partage et l’éducation.

 C’est parce que la France est déchirée d’inégalités, traversée d’absurdes xénophobies, de racismes imbéciles qu’il faut refonder cette république !

La révolution ne fait que commencer aussi longtemps que son évolution égalitaire n’est pas achevée !

 

Ecouter ce discours c’est comprendre l’immensité des dangers qui menacent la France et sa démocratie. Nos ennemis, les fous de Bruxelles, ont toutes les armes : la presse, la police, les armées et, plus encore, cet esprit de droite qui, chez beaucoup de nos compatriotes, est lié à la soumission au pouvoir, à la crainte de se mêler des affaires des grands, au soulagement de pouvoir critiquer des malheureux dont on leur dit : les plus pauvres vous rendent plus pauvres. Curieux. Ce sont les riches qui ramassent le jackpot. 

La situation actuelle est semblable à celle de 1789. Un monde de privilèges. De politiques qui ne sont élus par personne. De traîtres à la patrie, de petits nobles industriels qui n’ont qu’un hâte : fuir pour cacher leurs trésors !

On sait ce dont rêvent les hommes à la Copé : d’une nouvelle nuit du 4 août et d’un retour aux anciens privilèges. Ils sont si près de réussir. Grâce à l’aide d’un Hollande ! Si cela se fait, jamais trahison plus odieuse n’aura été commise. Malgré des engagements électoraux. Dans un silence de censure outrageant pour la Nation. La presse muette. La police sur pied de guerre. M. Hollande, si cela se fait, il y a des noms, Judas, Pétain qui pourront s’accoler au vôtre. Si vous avez l’ombre d’un sentiment d’honneur, de respect pour votre patrie, vous ne vendrez pas la démocratie Française comme on vend une femme dans un bordel. Comme une marchandise à dévorer.

 Au lendemain de cette capitulation, la devise « Liberté, égalité, fraternité » sera remplacée par

« Servitude, Inégalité, Haine. »  

 Voilà ce que sera votre France, M. Hollande.

 

Honneur à la grande Révolution Française dont les valeurs sont universelles et intangibles !  Dimanche 30 septembre à Paris que résonne la voix de tous ceux qui, quel que soit leur parti, défileront pour défendre l’héritage de 1789 : celui d’un pays courageux, respectueux de l’Humain, modèle de toutes les nations.

 

Ah ! Ça ira !

 

http://www.jean-luc-melenchon.fr/theme/videos/page/2/

Photo de Stéphane Burlot

 

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