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7 février 2013

Tunisie : Chokri Belaïd, démocrate et pourfendeur des islamistes

Sur LE PARISIEN

 

J.R. | Publié le 06.02.2013, 17h17 | Mise à jour : 20h15

Assassiné ce mercredi, le Tunisien Chokri Belaïd était un farouche opposant aux islamistes au pouvoir et un militant de tendance marxiste et panarabe, qui a été propulsé par les médias au-devant de la scène politique après la révolte.

Assassiné ce mercredi, le Tunisien Chokri Belaïd était un farouche opposant aux islamistes au pouvoir et un militant de tendance marxiste et panarabe, qui a été propulsé par les médias au-devant de la scène politique après la révolte. | Capture d'écran/BFM

 
 

Arborant une grosse moustache d'ébène, Chokri Belaïd, 48 ans, était une figure de l'opposition tunisienne, à la voix rugueuse et au franc-parler bien connu de son peuple. Le chef du parti des Patriotes démocrates, mouvement d'opposition tunisien de gauche, a été assassiné par trois balles tirées à bout portant mercredi matin devant son domicile à Tunis.


Cet assassinat a fait trembler son pays, provoquant une intense émotion qui dépasse les frontières de la Tunisie. a ainsi fait part de sa tristesse, expliquant que la Tunisie avait perdu «une de ses voix les plus courageuses et les plus libres».

L'étudiant révolté.
Né en novembre 1964 dans une banlieue au sud de Tunis où il fréquente la classe ouvrière, Chokri Belaïd étudie le droit en Irak et poursuit ses études en , à l’université 8. Rapidement, il s'intéresse aux droits de l'homme et s'insurge contre les mouvements islamistes. Dans les années 1980, il devient ainsi membre du bureau exécutif de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) et prend la tête de la mouvance des patriotes démocrates à l’université tunisienne. Son engagement commence à déranger : en 1987, à seulement 22 ans, il est arrêté pour son activisme politique.

Un avocat engagé
. Devenu un avocat défenseur des droits de l'homme reconnu, Chokri Belaïd multiplie les procès politiques sous le régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Emprisonné à de multiples reprises, il s'est par ailleurs engagé dans un collectif de défense de l'ancien président irakien Saddam Hussein, ainsi que dans le comité de lutte contre la normalisation avec Israël

Un démocrate. L'engagement politique de Chokri Belaïd s'intensifie au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011. Il devient membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution puis porte-parole du mouvement des patriotes démocrates, un parti légalisé en mars 2011. Un mois plus tard, il se hisse comme secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié.

Un leader de l'opposition.
C'est en août 2012 que Chokri Belaïd participe à la création du « Front Populaire », une alliance de gauche regroupant une douzaine de partis et des personnalités nationales. Son objectif : se présenter comme une alliance d’opposition à la Troïka au pouvoir et une alternative à une alliance regroupée autour de Nidaa Tounès.

Un farouche opposant d'Ennalhda. Ces derniers mois, Chokri Belaïd s'était particulièrement attaqué à la première force politique du pays, le parti islamiste Ennalhda. En novembre, lors des manifestations de Siliana, il avait proposé  la tenue d’un congrès national pour lutter contre la violence. La veille de son assassinat, lors d’une conférence de presse à Tunis, il avait ainsi répété que la violence en Tunisie était «le résultat de la crise au sein du gouvernement et des conflits internes que connaît le mouvement Ennahdha», dénonçant «des tentatives de démantèlement de l’Etat et de création de milices pour terroriser les citoyens et entraîner le pays dans une spirale de violences à travers les ligues de protection de la révolution ».

Aimé par une grande partie de son peuple, honni par les islamistes, cet opposant vivait sous des menaces de plus en plus fortes. Mercredi, des milliers de manifestants se sont réunis pour lui rendre hommage. «Sa mort ne va passer sous silence, tout le peuple tunisien va venger Chokri», a promis une manifestante.

 

 

 

 

 

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