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22 mars 2013

La relations Russie-UE à l'épreuve de la crise chypriote


Sur EL WATAN

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le 21.03.13 | 11h50

Le plan de sauvetage de Chypre, perçu par Moscou comme confiscatoire à l'égard des milliards russes placés dans les banques de l'île, s'est imposé jeudi au centre des relations Russie-UE, Dmitri Medvedev vitupérant devant José Manuel Barroso contre la solution

Le plan de sauvetage de Chypre, perçu par Moscou comme confiscatoire à...
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Le plan de sauvetage de Chypre, perçu par Moscou comme confiscatoire à l'égard des milliards russes placés dans les banques de l'île, s'est imposé jeudi au centre des relations Russie-UE, Dmitri Medvedev vitupérant devant José Manuel Barroso contre la solution "absurde" proposée par Bruxelles.
Au lendemain d'une journée de discussions infructueuses entre le ministre chypriote des Finances et Moscou, la crise s'est trouvée au menu d'une réunion de deux jours du président de la Commission européenne avec le gouvernement russe, prévue de longue date.
"Ce schéma qui est proposé actuellement à Chypre semble aujourd'hui complètement absurde", a tempêté le Premier ministre Dmitri Medvedev à l'ouverture de la rencontre, reprochant à Bruxelles de ne pas avoir informé la Russie de ses intentions.
Le plan de sauvetage européen proposé samedi à Chypre, prévoyant une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires, a provoqué la colère de Moscou, car au moins 20 milliards d'euros placés à Chypre, selon des estimations, sont des fonds russes.
José Manuel Barroso a assuré être "conscient des intérêts de la Russie". Mais il a aussi souligné se soucier "des conséquences (de la crise) pour les citoyens de Chypre".
Il a rejeté les critiques russes, soulignant que Bruxelles avait été "en consultations avec la Russie depuis un certain temps" sur le sujet.
Il a expliqué que le plan de sauvetage proposé samedi était le fruit d'un compromis de dernière minute.
"La Russie n'a pas été informée parce que les gouvernement de l'Europe ne l'ont pas été, soyons totalement ouverts et honnêtes sur cette question", a poursuivi M. Barroso.
"La Russie est furieuse d'avoir été mise devant le fait accompli, sans avertissement, sans consultation", a constaté l'expert Fiodor Loukianov.
"Ce qui est intéressant, c'est que s'il n'y avait pas d'argent russe (à Chypre), l'UE n'aurait pas pris le risque de proposer" la taxe sur les dépôts bancaires, poursuit l'expert, interrogé par l'AFP.
L'idée vise à mettre à contribution les fortunes russes placées sur l'île en raison de son régime fiscal favorable. Elle a provoqué la colère de Moscou, qui avait prêté en 2011 2,5 milliards de dollars à Nicosie et s'était dit prêt à assouplir les conditions de ce crédit pour aider l'île.
Le ministre chypriote des Finances Michalis Sarris menait jeudi une deuxième journée de discussions à Moscou pour tenter de repousser l'échéance de ce prêt, actuellement fixé à 2016 et obtenir un abaissement de ses taux d'intérêt.
Mercredi, il avait rencontré dans un premier temps son homologue russe Anton Silouanov puis le Premier vice-Premier ministre Igor Chouvalov, sans qu'aucun résultat tangible ne soit annoncé.
Dmitri Medvedev a indiqué que la délégation chypriote avait "apporté toute une série de propositions concernant notamment des actifs que la Russie serait intéressée d'acquérir".
Des informations de presse ont évoqué de possibles rachats d'actifs dans le secteur bancaire ou énergétique, l'île méditerranéenne disposant d'importantes réserves d'hydrocarbures au large de ses côtes méridionales.
"Chypre veut un crédit en offrant en garantie l'accès à ses gisements gaziers, mais leur statut est complexe: la Turquie en revendique les droits et le niveau des réserves n'est pas clair", estime Alexeï Makarkine, du Centre de technologie politique.
"Cette histoire n'est pas bonne pour les relations avec l'UE", poursuit l'expert, pour qui la Russie, non consultée, a le sentiment d'être considérée comme un pays "de seconde zone".
Dans cette crise, "personne ne se trouve en position de force", estime Fiodor Loukianov: l'UE risque de s'enfoncer dans la crise et les Russes risquent de perdre des sommes gigantesques en cas d'effondrement du système bancaire chypriote.
Le gouverneur de la Banque centrale de Chypre Panicos Demetriades a estimé les dépôts russes sur l'île entre 4,9 et 10,2 milliards d'euros.
Cette évaluation est bien inférieure aux chiffres donnés par les experts, l'agence Moody's ayant chiffré les avoirs russes à Chypre à 31 milliards de dollars (24 milliards d'euros).
M. Demetriades a une nouvelle fois rejeté l'image de lessiveuse d'argent sale russe qui colle à Chypre, jugeant que les relations économiques entre les deux pays étaient "saines".

AFP
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