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5 mai 2013

Manif du 5 mai : les partisans de Mélenchon veulent une « cohabitation de gauche »

Sur le blog de François DELAPIERRE

par Michel Veron

Dimanche 5 mai, le Front de Gauche organise une manifestation à Paris « contre l’austérité, contre la finance et pour la VIe République ». Jean-Luc Mélenchon et ses alliés attendent 100.000 personnes. Ils souhaitent faire de cet événèment une démonstration de force pour bousculer le gouvernement et le contraindre à mener une autre politique, plus à gauche. Proche de Jean-Luc Mélenchon, François Delapierre, secrétaire national du PG et conseiller régional d’Ile-de-France réclame la mise en place d’une « cohabitation de gauche ».

MYTF1News. Il y a un an, le Front de gauche appelait à voter François Hollande pour empêcher Nicolas Sarkozy de faire un second mandat. Avec le recul, feriez-vous le même choix ou appeleriez-vous à voter blanc ?

Francois Delapierre : Nous n’appellerions sûrement pas à voter blanc. Nous sommes républicains et ne pouvons pas nous désintéresser d’un choix aussi important pour l’avenir du pays. Pour nous, le bulletin Hollande n’a servi qu’à sanctionner Nicolas Sarkozy. La manifestation que nous organisons dimanche va montrer que l’espoir du changement né l’an dernier n’est pas mort. François Hollande n’a pas réussi à l’étouffer. La majorité qui attendait le changement l’attend toujours et elle va se remettre en mouvement.

Ce rassemblement sans précédent ne sera pas sans suite. Je suis certain qu’il aura des répliques au plan local. Toute cette énergie va irriguer le pays et rallumer les foyers de résistance dans les entreprises démantelées par la finance, dans les services publics cassés par l’austérité et dans les collectivités territoriales mises au pain sec par les coupes budgétaires. Après quoi, la machine austéritaire s’effondrera et ainsi, elle ne parviendra plus à imposer sa logique aussi absurde qu’illégitime.

Vous appelez donc à manifester dimanche contre la politique menée par le gouvernement. Il semble que le Front de gauche assume désormais pleinement son rôle d’opposant ?

Nous ne participons pas à ce gouvernement. Nous n’avons pas voté la confiance et nous nous sommes opposés aux mesures les plus importantes qu’il a prises : le traité européen, le pacte de compétitivité ou encore l’accord sur la sécurisation de l’emploi. La manifestation de dimanche n’est donc pas un tournant pour le Front de gauche. En revanche, c’est l’occasion pour tous ceux qui souhaitent le changement de prendre conscience de leur force et de faire cesser ce chantage mortifère qui voudrait que la gauche soit tenue de rester chez elle, de laisser la rue à la droite et à l’extrême droite et de soutenir une politique qui est en fait accrochée aux wagons du Medef. Cependant, notre principal adversaire n’est pas François Hollande. C’est la résignation due à l’étouffement de toute alternative à l’austérité au moment même où l’échec complet de cette politique apparaît aux yeux du plus grand nombre.

Pourquoi le Front de gauche a choisi une stratégie d’affrontement? A l’instar d’autres formations de la gauche (EELV, PRG), pourquoi ne pas tenter d’influencer sur la politique de ce gouvernement de l’intérieur ?

Les écologistes et le PRG n’y parviennent pas. Ils sont humiliés sur les sujets qui leur tiennent  à cœur. La seule façon de faire bouger Hollande, c’est l’émergence d’une mobilisation suffisamment  forte pour faire craquer le dogme de l’austérité. On ne peut pas attendre de ce gouvernement une politique de rupture avec l’Europe actuelle et de confrontation avec la finance. Jean-Marc Ayrault est allé jusqu’à interdire au PS de prononcer le nom de Angela Merkel, la chef de la droite européenne. Comment dans ces conditions peut-on créer le moindre rapport de force avec celle qui impose à toute l’Europe des politiques d’austérité ?

Doit-on prendre Jean-Luc Mélenchon au sérieux quand il fait acte de candidature à Matignon ?

Bien sûr ! Nous avons un programme, notre volonté est de l’appliquer et le plus tôt sera le mieux. Devrions-nous attendre 2017 en regardant progresser sans cesse la courbe du chômage ? La France a déjà connu des cohabitations à droite, et aujourd’hui, une cohabitation à gauche lui ferait le plus grand bien. Un tel gouvernement, au service d’une autre politique, pourrait être dirigé par Jean-Luc Mélenchon, mais aussi par d’autres.  On peut imaginer des personnalités de la gauche du PS, je pense par exemple à Arnaud Montebourg. Toutefois, je constate qu’il ne souhaite pas assumer cette responsabilité.

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