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30 septembre 2013

Intelligentsia - " Les Russes sont bêtes et donc ils n’aiment pas les Pussy Riot"

 

 

Intelligentsia

Publié par le 22 août 2012 dans Articles - 7 commentaires

Intelligentsia

Le but de Realpolitik.tv n’a jamais été de traiter de sujets tels que celui des « Pussy Riot » (les lecteurs intéressés pourront se tourner vers l’article de l’irremplaçable Alexandre Latsa, qui a pris le temps de répondre point par point aux délires médiatiques français). Nous n’aborderons pas directement les prouesses de ces décérébrées ou la niaiserie des commentaires de la presse française, mais nous nous attarderons tout de même, sur un aspect qui traduit bien l’état d’esprit de la « micro-minorité » qui s’agite sans résultat en Russie depuis l’hiver dernier.

Le slogan répété à l’envie est que la condamnation marque un retour au régime soviétique. Cela nous est servi pour les « Pussy Riot », mais aussi par Gallia Ackerman sur France Inter, à l’occasion de la sortie d’un numéro de Geohistoire sur la Russie. Sa conclusion est, pour résumer, que les Russes sont un peuple d’abrutis qui aiment la dictature et les massacres, et qu’ainsi, l’avenir du pays ne peut être que sombre. Le tout est certifié par la figure d’Ivan le Terrible, systématiquement invoquée, lorsqu’il faut expliquer que les communistes n’ont fait qu’exploiter la propension malsaine des Russes pour le masochisme. Elle n’est bien sûr pas la seule à penser cela. Dans le numéro de Kommersant du 17 août dernier, Lev Goudkov, directeur de l’institut de sondage Levada,  nous explique doctement que le soutien des Russes à la décision du tribunal est dû au fait que «(…) La majorité reçoit les informations par la télévision, et pour cette raison, soit ils ne savent rien, soit ils prennent les événements tels qu’ils sont décrits dans la version officielle. Autrement dit, comme une manifestation de sarcasme et un acte blasphématoire ». La société russe est une société « très agressive et amorale, éprouvant le besoin d’un règlement de conduite très clair ». Comment ne pas y avoir pensé ? Les Russes sont bêtes et donc ils n’aiment pas les Pussy Riot. Simple comme du Mélenchon. Lev Ponomarev, qui a voué sa vie, entre autres, à faire libérer Mikhail Khodorkowski, cet humaniste bien connu, nous fournit la véritable clé de compréhension : « l’Église et le gouvernement se rapprochent de plus en plus des couches les plus conservatrices et les plus incultes de la population », ou encore « On oppose la partie instruite de la société qui condamne formellement le procès de Pussy Riot et la population à qui on fait subir un lavage de cerveau », ou bien encore, sous la forme d’un petit clin d’œil à l’ambassade américaine, ce brillant analyste dénonce la « transformation de la Russie en un Iran orthodoxe ». Il aurait pu rajouter, pour faire bonne mesure, que les Chinois sont méchants parce qu’ils sont cruels, les Iraniens pas démocrates parce qu’ils ne parlent pas anglais et que tout ça, c’est la faute aux militaires qui aiment la guerre… Ces brillantes explications, ne sont pas sans rappeler aux lecteurs français, la haine anti-peuple des philosophes des lumières.

Dans l’Histoire russe, on trouve un mouvement équivalent, qui a d’ailleurs pris au XIXème siècle un nom internationalement reconnu, l’intelligentsia. C’est bien à cela qu’appartiennent ces brillants penseurs russes, admirateurs de l’occident et consommateurs insatiables de ses subsides au sein de leurs « agents étrangers » à but non lucratif. Ils ont de nombreux points communs avec notre intelligentsia française. La plupart sont issus de classes privilégiées. Les plus anciens ont été autorisés à émigrer d’URSS à partir des années 60. À l’image de Lioudmila Alexeievna, ils sont alors devenus, sur Voice of America et Radio Liberty, les détracteurs, non pas de l’URSS, mais de la Russie et des Russes, qu’ils accusaient d’avoir ruiné le beau rêve communiste. Alexandre Soljenitsyne, authentique dissident, et qui n’a quitté sa Patrie que par la force, les a dénoncés dans l’ « Erreur de l’Occident ».

Comme l’intelligentsia française a su faire oublier son maoïsme, ils ont su faire oublier leur léninisme. Pourtant, ils sont les héritiers des tortionnaires des années 20 et 30 qui punissaient de mort le simple fait de se dire russe ou orthodoxe. Déjà à l’époque, ils souillaient ou détruisaient les églises et abattaient les Croix. S’il faut pratiquer une « reductio ad Stalinum », alors cette intelligentsia est le parti bolchévique. Elle n’est violente aujourd’hui que par son verbe, car elle n’est pas au pouvoir. En attendant d’y revenir, ces « amis du genre humain » accumulent leur haine contre la Russie, les Russes et l’Église orthodoxe. Ils espèrent qu’un jour, comme en 1914, les dirigeants russes enverront leur élite mourir au front. Il serait possible alors une nouvelle fois, de faire payer à ce peuple d’insolents insoumis, ses 64% à Vladimir Poutine, la condamnation des « Pussy Riot » et le fait que dans la Russie moderne d’aujourd’hui, leurs gémissements n’intéressent personne.

Élie Martin, pour Realpolitik.tv

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