Bal des faux culs et bébête qui monte

Sur le blog d'ANJOU ROUGE

Bal des faux culs et bébête qui monte

Du rose au vert, l'arc en ciel des larmes de crocodile se répand sur les écrans.

Un Préfet zélé adepte de l'appellation française contrôlée couvre l'exécution administrative et conne d'un arrêté d'expulsion, et voilà qu'il faut brouiller de fausses larmes la mise à nu d'une politique du chiffre qui continue comme avant le "changement".

Tous les pleureurs découvriraient-ils qu'ils n'ont pas touché, sauf circulaires bien pensantes à la marge, à la politique migratoire mise en place par Sarkozy, en renforcement des restrictions déjà posées par la droite auparavant ?

La plaque du bureau « immigration et identité nationale » n'a changé en Préfecture ici que 9 mois après l'arrivée du gouvernement Hollande. Coïncidence ou non, je venais de faire une requête auprès de deux députés solfériniens tout neufs élus en 2012 sur Angers pour un dossier « rapidement expédié » d'une famille. Un des députés m'a certifié, copie de lettre à l'appui, que son « ami Valls » veillerait à l'équité de la procédure.

Ma poubelle est pleine de ces bons sentiments répandus tandis qu'une administration aveugle, soutenue par une hiérarchie d'intérieur applique consciencieusement et à la lettre des textes visant à « réduire l'immigration ».

Pour qui il y a quelques années avant le « changement » a un tant soit peu suivi (depuis l'évacuation de l'église Saint Bernard à Paris, les grèves de sans papiers, les parrainages républicains de RESF) cette question, aucune ambiguïté ne règne.

Même Jospin n'avait pas touché aux textes précédents rédigés par un maffieux à la voix rocailleuse.

Sur ce sujet, nos solfériniens jonglent encore avec la petite phrase de Michel Rocard que tout le monde connaît. Et selon l'avancée du pourrissement de la rose, on trouvait déjà dans les comités RESF des militants socialistes il y a 3 ou 4 ans qui refusaient de voir figurer le mot « régularisation » dans des tracts et parlaient de « traitement humain de l'immigration ».

Allez, à la douche, je veux des expulsés propres !

Je ne suis pas de ceux qui crient au scandale devant les mots « salopards », « vendus » ou « pourris » pour qualifier celles et ceux qui en pointe avancée, parce qu'ils sont en « responsabilités » appliquent, dirigent, orientent en tous domaines la politique libérale teintée de sociale poudre aux yeux.

Cette politique est celle d'un gouvernement, d'une classe politique qui brisent les frontières entre gauche et droite, pour finalement suivre la vague libérale européenne et s'en faire les exécuteurs.

Nous ne pouvons donc rien attendre non plus sur l'infléchissement des politiques migratoires européennes. Il y aura encore des cadavres gonflés d'eau salée qui s'échoueront sur les plages de l'Europe, et des fillettes qu'on fera changer de car et de destination.

Essayez donc de défendre un dossier de demande de carte de résident pour une famille vivant ici depuis 11 ans et régularisée à force d'entêtement, et vous verrez que les verrous sont à chaque ligne des textes, à portée, pour empêcher toute « intégration ». Ce mot d'ailleurs me fait gerber.

Je ne suis donc pas du gang des pleureuses, et je sais pour l'avoir fréquenté de bien près l'hypocrisie politique qui là encore, a fait il y a quelques années se mobiliser à demi nos solfériniens, (sous la pression de leurs militants parfois convaincus de la justesse de cette question, hors des positionnement moraux ou biens pensants). Ils nous parrainaient en Mairie des familles, dont ils ne se souciaient plus ensuite, la photo de presse passée. Aujourd'hui les mêmes acceptent l'évacuation des squats de demandeurs d'asile et détournent le regard lorsqu'un campement de Rroms flambe, quand ils ne « comprennent » « l'exaspération légitime des riverains ».

Non, la Gauche n'est pas affaire d'émotion à la J V Placé sur un plateau de Canal + à une heure de grande écoute.

Vouloir de l'humanité c'est vouloir une politique au service de l'humain, pas un simulacre de passage au confessionnal, avant que de retourner remplir des Charters.

Dans ce climat anxiogène, une gamine remplace sur les écrans un élu à Vitrolles, de la même façon que cette élection avait gommé les cadavres alignés sur la rive italienne de l'Europe.

Le tout sur fond de bébête qui monte qui monte, et de retraite à 67 ans.

Entre les employés bretons qui font ce qu'ils peuvent pour se faire entendre, et parfois publiquement cite « la Bête » comme solution à leurs maux, une loi retraites votée en force contre une mobilisation désemparée, de bijoutiers en Rroms roumains ou Kosovar, le fiel du repli sur soi et de la division se fraie son chemin. Il arrive même qu'un des nôtres, puisse colporter sur le net des fariboles nauséabondes du FN sur l’abatage rituel des moutons en ces temps de fête musulmane, en se croyant malin, surfant sur la vague.....Si, si, il se reconnaîtra l'imbécile.

Triste mois d'octobre où les repères changent de place.

Nous entrons dans la saison noire, où la bébête n'a que peu de choses à faire pour voir se remplir son garde manger. La toile est tendue et chacun s'y vautre, pour lui piquer ses mouches.

Le Front National après qu'on ait repeint sa façade sans que cela ne lui coûte, après qu'on se soit intéressé en spécialistes médias à la psychologie de ses blondes, prépare consciencieusement les prochaines échéances électorales.

La drague de la droite le rend séduisant, les cris effarouchés des Solfériniens appellent au vote utile.

En réalité, c'est sur le terreau de la misère, de l'anxiété, des déceptions qu'il prospère le mieux.

Mais il serait encore temps de ralentir le flux de celles et ceux qui se trompent de colère, si nous nous décidions à faire front à Gauche.

Il ne s'agit pas de se lancer dans je ne sais quel combat « front contre front », mais bel et bien de se montrer une alternative politique claire et forte à Gauche, autonome et cohérente.

En ce sens, nos partenaires du Pcf (quelques dirigeants en tous cas) portent la responsabilité d'un immobilisme du Front de Gauche, dans ce climat délétère.

Alors que plus que jamais, l'alternative politique devrait s'emparer globalement de tous les sujets qui démoralisent, excèdent ou misérabilisent nos concitoyens, nous pratiquons stand by et polémique.

Alors ne nous étonnons pas que celles et ceux qui jouent les faux culs aujourd'hui où celles et ceux qui nourriront la bébête demain aient le champ libre.

Non, je ne mènerai pas campagne avec les pleureuses. Je ne demanderai pas la démission de Valls l'éxécuteur des peines. La situation mérite davantage que de se saisir de prétextes pour avoir du grain à moudre.

C'est le Front de Gauche qu'il faut remettre en ordre de bataille, et vite.