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23 décembre 2013

Mikhaïl Khodorkovski (wikipedia)

Mikhaïl Khodorkovski

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mikhaïl Khodorkovski

Description de cette image, également commentée ci-après

Mikhaïl Khodorkovski en 2001.

Nom de naissance Михаил Борисович Ходорковский
Naissance 26 juin 1963 (1963-06-26) (50 ans)
Moscou

Mikhaïl Borissovitch Khodorkovski (en russe : Михаил Борисович Ходорковский) est un oligarque russe né le 26 juin 1963 à Moscou. Khodorkovski est l'ancien PDG de Ioukos. Après avoir été la première fortune russe, il est emprisonné en 2004 pour « vol par escroquerie à grande échelle » et « évasion fiscale », accusations qu'il conteste. Après dix ans d'incarcération, il est gracié par le président Vladimir Poutine et libéré le 20 décembre 2013[1].

 

 

 

Sommaire

 

 

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Son père, d'origine juive et sa mère, russe orthodoxe, étaient ingénieurs chimistes dans une usine de Moscou. Il fait de brillantes études, notamment en génie chimique, qui lui permettent de rejoindre l'Institut d'économie Plekhanov tout en menant en parallèle un grand activisme militant au sein du Komsomol (les jeunesses communistes). Il était en outre membre du Parti communiste.

 

 

Vie active[modifier | modifier le code]

Sa première expérience dans la vie économique est la création, dans le cadre du Komsomol, d'un Centre d'innovation technique, pratiquant essentiellement des activités de conseil aux entreprises d'État, ainsi que du commerce de matériel technique (ordinateurs) occidental. Selon certaines sources, il aurait également créé un café coopératif vers 1985, en pleine Perestroïka. Il aurait profité de ces structures pour faire de l'importation et de la revente de faux cognac et d'autres produits occidentaux. Ce trafic lui aurait permis d'amasser assez d'argent pour fonder, en 1988, Menatep, la banque qui deviendra par la suite le holding de son groupe.

En 1995, lors de la privatisation des entreprises russes par distribution de parts aux habitants puis ventes aux enchères, Khodorkovski rachète le groupe Ioukos (en russe : Юкос) pour 360 millions de dollars lors d'une vente critiquée : les deux seuls acheteurs autorisés par le pouvoir de Boris Eltsine à participer aux enchères étaient des compagnies détenues à 51 % par la Menatep[2]. En 2004, la valeur de Ioukos est estimée à 27 milliards de dollars, soit une multiplication par 75 par rapport au prix d'achat lors de cette vente controversée.

Mikhaïl Khodorkovski fait par ailleurs partie d'un groupe de sept oligarques, appelé Semibankirchtchina, qui aide et finance la réélection de Boris Eltsine en 1996. Il a aussi siégé au conseil d'investissement du Groupe Carlyle, dans la branche énergétique[3].

 

 

Affaire Ioukos[modifier | modifier le code]

Mikhaïl Khodorkovski avec Vladimir Poutine, le 20 décembre 2002.

L'entreprise Ioukos est soupçonnée de malversations financière et le numéro 2 de l'entreprise pétrolière, Platon Lebedev (en), est arrêté par la justice le 2 juillet 2003. Suite à cette arrestation, Khodorkovski est entendu comme témoin. Trois mois plus tard, le 25 octobre 2003, il est arrêté à l'aéroport de Novossibirsk, en Sibérie.

Pour certains, son arrestation s'inscrit dans une chasse aux sorcières contre les pratiques mafieuses des oligarques qui ont prospéré sous la présidence de Boris Eltsine. Pour d'autres, comme une avocate de Lebedev, Khodorkovski est une victime politique ayant osé s'opposer au président Vladimir Poutine[4].

En particulier, le chef de la sécurité de la banque Menatep puis de Ioukos, Alexeï Pitchouguine, est condamné en 2005 à 20 ans de réclusion pour le meurtre de Sergueï Gorine, un dirigeant de la banque Menatep, et de sa femme Olga. En 2007, cette sentence est commuée en peine de prison à vie après qu'il eut été reconnu coupable de trois autres meurtres :

  • Valentina Korneïeva, une femme d'affaires moscovite qui avait refusé une vente immobilière à la banque Menatep ;
  • Vladimir Petoukhov, le maire de Nefteïougansk (bâtie près d'un des plus grands gisements de pétrole de Russie), qui avait entamé une grève de la faim pour que Ioukos paie ses impôts locaux ;
  • Nikolaï Fedotov, chauffeur, tué dans l'explosion de la voiture d'Evgueni Rybine — un manager de la compagnie East Petroleum (basée à Vienne) qui avait lancé plusieurs plaintes en justice contre Ioukos (ce dernier s'en tirant car l'explosion s'est produite alors qu'il avait arrêté la voiture pour sortir acheter des fleurs).

Vladimir Poutine a estimé que le chef de la sécurité de Khodorkovski n'avait sûrement pas agi de sa propre initiative[5], concluant que ce dernier avait « du sang sur les mains » et avait « tué des gens pour protéger les intérêts économiques de sa compagnie »[6]. Dans les faits, il n'est jugé coupable que de délits financiers (blanchiment, évasion fiscale notamment) et condamné à quatorze années de prison[7]. Les avocats de Khodorkovski ont critiqué l'ingérence et les pressions du président dans le procès[8].

Le 1er novembre, les agences de presse Reuters et AFP annoncent que le tribunal de Moscou venait de prolonger de trois mois l'enfermement de Khodorkovski, ce qui repoussait sa détention jusqu'au 14 février. Jugé au printemps 2005, il est condamné le 31 mai 2005 à 9 ans de prison. Il fait appel, et le tribunal de la ville de Moscou le 22 septembre de la même année, ramène sa peine à 8 ans fermes[9].

En décembre 2010, Khodorkovski est condamné à 6 ans de prison supplémentaires pour « vol de pétrole » et « blanchiment d'argent », puis à 5 ans en appel[10]. Début août 2013, sa peine de onze ans de prison a été réduite de deux mois par la Cour suprême russe ; Khodorkovski dénonce alors à nouveau un procès honteux, selon lui motivé politiquement[11].

 

 

Conditions de détention[modifier | modifier le code]

Après avoir été incarcéré à Matrosskaïa Tichina, Mikhaïl Khodorkovski est emprisonné, depuis octobre 2005, dans la colonie pénitentiaire IaG 14/10 établie à Krasnokamensk, en Sibérie, située à, respectivement, 30 et 105 km environ des frontières chinoise et mongole et à plus de 6 500 km de Moscou.

Un droit de visite trimestriel est accordé à sa famille. Les communications avec ses avocats sont, comme l'exige la procédure, filtrées et enregistrées[12].

Khodorkovski est, selon le magazine L'Express, fréquemment astreint au quartier d'isolement de façon arbitraire[13],[14].

Le 17 avril 2006, Khodorkovski s'est disputé avec un codétenu. Selon ses avocats, son visage aurait été entaillé à l'aide d'un couteau[15] et la blessure, toujours selon ses avocats serait d'une profondeur de 4 mm et aurait exigé des points de suture. Pour sa part, la direction de la colonie pénitentiaire a refusé d'ouvrir une enquête et a déclaré, qu'« une dispute a éclaté entre un jeune codétenu et Khodorkovski, et que ce dernier s'est pris un coup dans le nez. Aucune blessure ouverte n'a été infligée. Il n'a qu'une égratignure. » [15] Aucune arme blanche n'a été trouvé, par ailleurs, selon la direction.

Khodorkovski est souvent présenté par les opposants du gouvernement Poutine, dont des oligarques russes comme Kakha Bendukidze comme une victime politique du « régime russe ». Certains décrivent son procès, comme un procès politique. Depuis mai 2011, Amnesty International considère Khodorkovski et Lebedev comme des prisonniers d'opinion[16]. Dans un arrêt du 31 mai 2011, la Cour européenne des droits de l'homme critique les conditions de l'arrestation et de la détention préventive de Khodorkovski. À ce titre la Russie est condamnée à verser à Monsieur Khodorkovski la somme de 10 000 euros à titre de dommages et intérêts. En revanche, la Cour ne considère pas la condamnation comme politique[17].

Le 20 décembre 2013, Khodorkovski est gracié par Vladimir Poutine. « Il a déjà passé plus de dix ans en détention, c'est une punition sérieuse, il invoque des circonstances d'ordre humanitaire — sa mère est malade — et j'estime que l'on peut prendre cette décision » a déclaré le président russe.

 

 

Documentaire[modifier | modifier le code]

  • 2011 : Khodorkovski de Cyril Tuschi

 

 

 

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En Russie, Khodorkovski libéré de son camp [archive], sur Libération,‎ 20 décembre 2013
  2. Voir, par exemple, Jacques Sapir, Le Chaos Russe (Éd. La Découverte, p. 110).
  3. Bush, Khodorkovsky & Associates [archive]
  4. Affaire Ioukos, "une accusation absurde" [archive], L'Express,‎ 4 mars 2010
  5. Poutine énonce son verdict à Khodorkovski: "le voleur doit aller en prison" [archive], Le Nouvel Observateur, 16 décembre 2010.
  6. Russie: Poutine accuse Khodorkovski d'avoir commandité des meurtres [archive], La Libre Belgique, reprise d'une dépêche Belga, 6 septembre 2010.
  7. L'affaire Khodorkovski en quelques dates [archive]
  8. Russie: Khodorkovski condamné à quatorze ans de prison [archive], Libération, reprise de l'AFP,‎ 30 décembre 2010
  9. (en) OBSERVATIONS FROM THE COURTROOM [archive], 22 septembre 2005.
  10. Russie : pas de clémence pour Khodorkovski [archive], Le Figaro, 24 mai 2011.
  11. « Russie : la Cour suprême réduit la peine de Khodorkovski [archive] », in Le Figaro, 7 août 2013, page 6.
  12. BBC - Russian Godfathers II
  13. « Le prisonnier de Poutine » [archive], l'Express, 11 juillet 2006
  14. « Mikhaïl Khodorkovski aurait été agressé dans sa cellule », Le Figaro, 15 avril 2006. [archive]
  15. a et b « Mikhaïl Khodorkovski harcelé dans sa prison sibérienne », Le Figaro, 18 avril 2006 [archive]
  16. Deux hommes d'affaires russes adoptés en tant que prisonniers d'opinion après confirmation de leur condamnation [archive], Amnesty International, 24 mai 2011.
  17. (en) European Court Finds Grave Violations Of Fundamental Human Rights In First Khodorkovsky Case [archive], Khodorkovski Center, 31 mai 2011.

 

 

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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