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19 janvier 2014

Lettre d’un ex-retraité en colère

Sur E et R

Courrier des lecteurs

 

Lettre d’un ex-retraité en colère

Chers compatriotes,

Ca y est, je suis en colère.

Je suis un retraité qui aspirait à une vie modeste mais tranquille. Parfois je taquinais les miens en leur disant que malgré leurs soucis, vu d’ailleurs ils ne savent pas qu’ils vivent au paradis. Mais plus maintenant. Cette affaire Dieudonné m’a ouvert les yeux.

Mon père me disait dans mon enfance la métaphore suivante :

Quand quelques personnes hurlent en public leur vindicte à un autre homme bâillonné ou ligoté, redouble d’attention car cet homme entravé, c’est peut-être toi. Alors interroge le regard de cet homme, sinon ses membres, et interroge ses cicatrices pour qu’elles te révèlent quelques réponses sur les motivations qui ont mené cet homme à cet endroit. Et dès que tu le peux, ôte lui son bâillon, écoute-le à son tour et vérifie par toi-même ce qu’il te dit.

Je n’avais vu qu’un seul spectacle de cet humoriste à son théâtre et je me souviens il y a dix ans environ avoir beaucoup ri. Rien ne m’avait choqué dans Pardon Judas. Alors récemment, suite aux polémiques, je me suis procuré des DVDs de ses autres spectacles, et voici ce qui a suivi  : courbatures aux côtes et abdominaux tellement cet homme est drôle.

Tout le monde en prend pour son grade : Arabes, Israélites, Pygmées, Français de type caricatural franchouillard, jamais content mais décrit comme il se doit selon le cliché. Asiatique besogneux mais neutre pour l’instant. On rit de nous-mêmes et sans retenue des travers des uns et des autres.

Au passage j’ai découvert la quenelle et aussi que j’étais un « goy » un « non-juif » donc « rien » selon un des livres saints, et ainsi corvéable à merci . Mais si les juifs en prennent à leur tour, que dire des Pygmées, et des musulmans comme des catholiques, et nos compatriotes de souche alors ? Ils en prennent tout autant sinon plus. Je n’ai pas entendu SOS Racisme s’offusquer de racisme « antiblanc » en leur faveur. Par contre, j’ai appris qu’on pouvait insulter les quelques centaines de milliers de francophones qui s’apprêtaient à aller voir Le Mur en les traitant de sorte de demeurés qui rient bêtement des plaisanteries d’un humoriste noir et nazi que plus personne n’écoute, et qui ne remplissent les Zéniths de ce pays et des pays francophones limitrophes que pour voir en fait les effets spéciaux de Jacky. Si j’ai bien compris nos autorités. Soyons sérieux, « quand même ! » Si vous ignoriez ce qu’est une fatwa, alors en voici une en marche, elle est laïque celle-ci.

Jusque-là rien de vraiment irritant. Puis j’ai vu de mes yeux un affrontement dans les murs du hall de notre palais de justice parisien : deux groupes de jeunes opposés, apparemment français, s’invectivant, les uns criant leur allégeance à Israël avec des « am israël hai ! », brandissant un drapeau jaune menaçant avec un poing se voulant vengeur et des gestuelles hostiles, et les autres un groupe plus conséquent qui aurait pu les réduire à néant mais qui s’est contenté de chanter la marseillaise, « quand même ! », j’étais estomaqué, mais pas autant que les gendarmes chargés de protéger le groupe le plus agressif malgré eux. Je fus aussi surpris de la présence de quelques ananas brandis en trophées pendant l’hymne (je n’en saurais plus que bien plus tard). Ne me demandez pas vers où mon cœur a de suite penché. Je serai complet quand je vous dirai que c’était à une audience où apparaissait l’humoriste Dieudonné. Ça commençait fort.

Alors je voulus en savoir plus en poursuivant mes recherches sur YouTube. (Au passage, cet incident majeur n’a pas été relayé par les médias officiels. Nous sommes en droit de nous poser la question : pourquoi ?) Les détracteurs de Dieudonné formulent en gros le même discours, formaté comme des formules publicitaires. Avec des mots clés qui doivent apparaître dans des séquences codées : « nauséabond », « rance », « nazis », « chambre à gaz », « Shoah » et le mot clé foudroyant : « antisémite ». Qui, proféré à l’encontre de quelqu’un, signifie son entrée en peste, d’où il ne sortira plus jamais, avec perte d’emploi à la clé, exclusion de tous les médias et le début d’une grande errance fatalement mortelle professionnellement.

Ayant compris cela, on constate vite qu’aucun journaliste n’ose se risquer a évoquer le droit à la parole d’un humoriste et encore moins le défendre. Les « collègues humoristes » du négationniste camerounais, comme j’ai entendu le désigner aujourd’hui, (pas celui qui a redonné à la France sa fierté à Roland-Garros, vous savez la personnalité favorite des Français), sont inaudibles. Pas de « voix forte » comme dirait quelqu’un, rien, le Nègre Marron : « Neg Mahon » est seul dans la forêt et la chasse est ouverte. Ouverte aussi pour les quenelliers. Attention ! Avant d’avoir une loi promise contre les quenelliers, on a déjà des inculpations d’apologie de crime contre l’humanité dans les journaux et personne ne s’indigne dans les médias. Ils répètent sans cesse un slogan, toujours le même : « signe nazi inversé ». Et voilà deux élèves exclus de leur lycée. Victoire pour qui ? La République , vous croyez ?

Une constatation : aucun des accusateurs ne semble avoir vu Le Mur. Pourtant chacun y va de son couplet. Dans les chaines de news de plus en plus les chroniqueurs contradictoires sont à présent des duettistes qui parlent d’une seule voix. Tous se basent sur une phrase et des propos hors contexte, qui, s’ils sont répréhensibles, n’ont qu’a être réprimandés par des lois qui existent spécialement pour ça. Au lieu d’entraîner dans un sillage dangereux un gouvernement entier et arriver à faire douter à une grande partie des Français à présent de l’impartialité de notre plus haute instance juridique. Je refuse d’accepter l’idée qu’un ministre chargé de notre protection suggère à nos préfets comment contourner la loi qu’ils sont censés faire régner par des interprétations frauduleuses. Créant ainsi de dangereux précédents.

Autre constatation, je vois ici et là de nouveaux visages, des avocats hautains et particulièrement agressifs défendant et soutenant l’acte de profanation de lieux de culte français par des « étrangères dévêtues » au nom de la liberté d’expression et exigeant d’autre part qu’on musèle un humoriste qui réclame cette même liberté de s’exprimer dans « son » pays.

Enfin, je déplore que tous les plus ardents opposants à cet humoriste se soient tous à un moment ou à un autre réclamé de leurs propres mots être sionistes et œuvrant pour le bien d’Israël. Ainsi que l’attitude d’un député ou sénateur qui prétend haut et fort que nos retraites passent après Israël, tout comme notre actuel chargé de l’Intérieur qui crie son attachement éternel à un autre pays, fût-il ami, avant le nôtre.

D’autres qui trouvent que notre pays est un hôtel. Et voient la capitale du monde à Jérusalem prochainement. C’est sans doute un rêve pieux pour eux, pas pour nous. Si Dieudonné avait dit cela un jour, il serait en exil à Yaoundé en ce moment sans doute.

Le vieil homme avait dit « Indignez vous » et lui savait de quoi il parlait, il les avait vus naître tous et grandir sous ses yeux. Ils ont essayé de le salir, mais il était trop grand pour eux.

Mon père était dans les tranchées en 1914 pour protéger ce pays. Il y a survécu comme tirailleur. Mais a perdu de nombreux compagnons. « Ya bon Banania » m’irrite au plus haut point, mais je ne réclame pas qu’on ferme Nestlé ou Danone pour autant, ou pire, que l’on me dédommage « moi », pour cela.

Je refuse aussi de vivre dans la peur de voir un compatriote en uniforme, censé me protéger, me malmener pour avoir tendu le bras vers le sol. Il est inacceptable que l’on bouscule des femmes françaises voilées dans nos rues et que certains de nos élus eux portent des coiffes religieuses devant les caméras du monde entier, l’air contrit, criant leur attachement indéfectible à une puissance étrangère avec autant de vigueur. Les miens sont français depuis plus d’un siècle, sans doute bien plus longtemps qu’un immigré catalan connu. Nous aimons ce drapeau depuis plus longtemps que lui ne l’aimera jamais. Nous n’avons pas et ne désirons pas avoir de leçon à recevoir.

Ne pas approuver les méthodes brutales d’un régime qui viole les résolutions des Nations unies, pratique l’apartheid et bombarde des civils ne signifie pas qu’on en haïsse le peuple, qui subit en silence tout autant les horreurs commises en son nom. Je ne suis pas antisémite, et je ne pense pas que l’œuvre de cet humoriste le soit. Journalistes, faites votre travail avec honnêteté au lieu de tenter de conforter vos propriétaires de médias, qui ne vous ont sans doute même jamais demandé quoi que ce soit. Mais la couardise devenue rituelle à présent, impose cette prudence qui consiste à aboyer ou hurler avec la meute. J’ai honte pour vous, grandement.

Dans ce pays ou des gens on payé de leur vie, pour avoir diffusé de pamphlets, ou écrit des pièces qui déplaisaient, aucun de vous n’ose lever la tête. Vous allez regarder une machine étatique, par des voies illicites, tenter de mettre à mort un simple bouffon pour le compte d’une association ? Alors devant son cadavre fumant vous irez prétendre rapporter les nouvelles du jour. Mais, où étiez-vous la veille ? Relisez plus haut la métaphore de cet ancien combattant qui m’a mis au monde.

J’ai 67 ans et je suis indigné, et par ces mots j’abandonne de facto la retraite pour entrer en dissidence.

Je n’en sortirai que mort, ou lorsque ce pays retrouvera son drapeau. Ce pays n’est pas la colonie d’une autre puissance. C’est la France.

D. F.

 

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Courrier-des-lecteurs-22804.html

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Commentaires
J
Rien à rajouter. Ni à ôter.
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B
Je comprends fort bien son entrée en dissidence, ce Monsieur : nous sommes dans un pays occupé, à nouveau. Occupé par un complexe international et apatride de drogués à la Puissance et à son moteur, le Profit. Car l'attachement à un certain pays lointain n'est, à mon avis, qu'une posture permettant tout, et surtout, fournissant un prétexte pour éliminer toute opposition.
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