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7 mars 2014

Enregistrements de Buisson : Sarkozy et Carla Bruni, entre mépris du peuple et vulgarité ?

Sur le + NObs
Publié le 05-03-2014 à 12h55 - Modifié à 13h56

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Temps de lecture Temps de lecture : 3 minutes

Édité par Rozenn Le Carboulec  Auteur parrainé par Benoît Raphaël


Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy dans le documentaire "Campagne Intime", diffusé sur D8 le 5 octobre 2013 (capture d'écran)


Dans le sillage du "Canard enchaîné", la publication des extraits "choisis" des enregistrements de Nicolas Sarkozy et de ses amis par le génial Patrick Buisson commence à se démultiplier à l'infini. Plus moderne que l'antique "Canard enchaîné" de papier, le site Atlantico apporte sa petite pierre à l'édifice en construction, livrant bruts d'authentiques extraits.

 

L'un des extraits d'Atlantico retient ici notre attention en ce qu'il est instructif du fonctionnement politique de la machine Sarkozy, notamment au sujet d'un aspect que les commentateurs et observateurs, qui dissertent sur cette affaire depuis mardi soir, ne mettent jamais en relief : le rôle politique de Carla Bruni auprès de Nicolas Sarkozy. 

 

Espionner, une des ontologies de la droite

 

On ne jugera pas ici des aspects moraux de l'histoire, après tout, c'est la droite française, et il faut ne pas connaitre ses us et coutumes pour s'étonner de ce qu'a fait Patrick Buisson. Il est une telle culture de la barbouzerie à droite, qu'elle soit professionnelle ou amateur, qui s'est imprégnée dans ce corps politique avec le retour du général de Gaulle aux affaires, en 1958, qu'il lui est impossible de s'en départir.

 

Espionner, écouter, enregistrer, c'est l'une des ontologies de la droite. Contrairement à ce que racontent les innocents ou les ignorants, c'est d'abord et avant tout pour se défendre d'une pratique dont Mitterrand fut d'abord la victime que son entourage en vint à en user à son tour, trop instruit de la culture barbouze de la droite.

 

Le cadre étant posé, puisque les enregistrements Buisson existent, que tout débat moral à ce sujet est vain, autant examiner ce qu'ils apportent d'enseignement au regard du passé, du présent, et du futur.

 

Carla Bruni a placé son mari sous emprise

 

Ainsi, ce qui frappe dans l'un des enregistrements actuellement disponibles, c'est une conversation au sein de laquelle Carla Bruni tient la vedette. Ce n'est pas rien, car si l'on en croit la présentation faite, cette conversation a été enregistrée à la Lanterne de Versailles (ex-résidence du Premier ministre, volée par Sarkozy à Fillon au début de son quinquennat) le 26 février 2011 et elle portait sur le départ de Brice Hortefeux du ministère de l'Intérieur.

 

Premier enseignement : Carla Bruni assiste à une conversation influant le destin du pays. Si elle est présente, c'est qu'elle est influente. Si elle est influente, elle l'est alors qu'elle est dépourvue de toute légitimité.

 

Deuxième enseignement : Carla Bruni a placé son mari sous emprise. On entend même Nicolas Sarkozy dire : "Dans notre couple, y a l'homme c'est elle" (à 40'). Et Carla d'en rajouter : "C'est moi qui t'entretiens...", "je croyais que j'épousais un salaire..." Le président de la République n'assume pas seul la conduite des affaires du pays, mais sous l'influence de son épouse.

 

Les Sarkozy obsédés par l'argent

 

Troisième enseignement : Carla Bruni est aussi obsédée par l'argent que Nicolas Sarkozy. Et par le temps perdu à l’Élysée dans la mesure où elle ne peut pas amasser des "contrats".

 

Et de dire :

 

"Après moi je vais les re-signer les contrats. Je vais même pas attendre tellement longtemps… Si je peux me permettre… Un petit contrat à la cool comme ça…"

 

Et de se comparer, en âge et en contrats, aux plus grandes stars mondiales :

 

"Julia Roberts 44, Sharon Stone 52, Julianne Moore 53… Tout ça, ça a des contrats mirifiques hein ? Que je ne peux pas accepter pour l’instant…. Ça se fait pas."

 

Et Nicolas Sarkozy d'enchaîner, évoquant l'après-Élysée et les contrats de son épouse :

 

"Oh… je vais te dire, mon avenir c’est de devenir Monsieur Ramirez à la caisse."

 

Entre vulgarité et dédain du peuple

 

D'un certain point de vue, il convient de remercier Patrick Buisson. Car la publication de ces enregistrements permet de considérer que, quels que soient les échecs de François Hollande, il était temps de mettre fin au règne Sarkozy. En une conversation, l'ancien président et son entourage se démasquent.

 

L'homme est celui qui gagne de l'argent à la maison, et si la femme gagne plus que lui, c'est elle l'homme... Celui qui gagne de l'argent sur le dos des autres s'appelle "monsieur Ramirez"... Carla Bruni ne se pense pas en artiste, mais en "apporteuse" de contrat "cool" et "mirifique"... Chaque phrase prononcée dans cette conversation entre membres de la Sarkozie dominatrice exsude le mépris du peuple.

 

Échange éclairant. On vient de décider d'évincer un ministre de haut rang, d'engager l'avenir du pays, l'épouse du président, sans mandat ni fonction a participé à cette éviction, et voilà que ces gens, dédaigneux de la France et des Français parlent de leurs petites affaires. De l'argent que l'on pourrait se faire, que l'on se fait, que l'on se fera. Des privilèges : "Nous avons une maison en location alors qu’on a trois appartements de fonction"... Un misérable petits tas de secrets, certes, mais hautement révélateurs d'un rapport au pouvoir d'une abyssale vulgarité... 

 

Vertige du pouvoir. Dédain du peuple. Obsession de la célébrité. Amour de l'argent. Hédonisme vulgaire. Voilà ce que montrent les enregistrements de Patrick Buisson. Y a-t-il vraiment une majorité de Français pour souhaiter ce retour-là, celui du couple Sarkozy-Bruni ? Voulons-nous vraiment revoir les lofteurs à l’Élysée et les Thénardier à la lanterne ?

 

 

 

 


 

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