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1 juin 2014

FINANCE - Comment résister et se battre (enfin) efficacement contre les décideurs (première partie: la finance)

 les moutons enrages

 

 

 Comment résister et se battre (enfin) efficacement contre les décideurs

(première partie: la finance)

 

 

Pourquoi une telle série d’articles?

Tout simplement par ce que nous n’avons que des moyens réduits pour nous faire entendre, et ceux mis à notre disposition ne sont qu’illusoires. Les syndicats? Pourquoi ne les entendons-nous pas plus souvent nous alerter/informer sur les véritables sujets comme les accords de libre-échange? Car ceux-ci sont généralement financés par les grands partis politiques, et que de ce fait, ils ne vont pas risquer de perdre cette manne financière qui leur tombe chaque année dans les caisses.

Suivant des chiffres de 2007:

CGT : 220,6 millions d’euros de budget dont 145 millions hors cotisations.
CFDT : 138 millions d’euros de budget annuel dont 69 millions hors cotisations.
FO : 61 millions d’euros de budget annuel dont 26 millions hors cotisations.
CFTC : 60 millions d’euros de budget annuel dont 48 millions hors cotisations

Les syndicats ne s’offusquent que lorsque cela peut leur apporter des adhérents, pas lorsque cela risque de réduire drastiquement leurs finances. De plus, avez-vous souvent vu une manifestation faire plier un gouvernement dans les pays « démocratiques » d’Europe ces dernières années?

Pas grave, reste les pétitions, là aussi, un moyen de s’exprimer qui peut récolter des centaines de milliers de signatures, mais une solution vaine qui fait doucement rire les politiques. Souvenez-vous de la pétition de Greenpeace contre les OGM: 1 million de signatures! La pétition fut directement remise à la commission européenne: direct à la poubelle, sans même une petite lecture!

Les syndicats sont inutiles pour réellement changer la donne, les pétitions, une perte de temps, les manifestations, utiles pour montrer notre colère, mais sans résultats réels. En Grèce, depuis le début de la crise, il y a eu au bas mot 20 000 manifestations, 20 000! Et ce sont toujours les mêmes à la tête du pays: les hommes de la Goldman Sachs, des financiers, des banques, et la Troïka. Et une manifestation est censée changer quoi que ce soit?

De toute manière, ils le savent que nous sommes en colère, mais tant que nous n’agissons pas plus efficacement, ils refuseront de nous entendre réellement.

Voilà pourquoi des actions concrètes, communes, et de grande ampleur doivent être menées, mais cette fois, cela ne doit pas être dans la rue à grands coups de slogans sur des pancartes, mais à coups d’actions légales, calculées et surtout, qui s’attaquent à ce qui les maintient au pouvoir: notre argent et notre manière de l’utiliser!

bankrun

 

À chacun d’agir à son échelle

Les idées avancées dans cet articles ne sont pas à prendre au pied de la lettre, à chacun d’adapter suivant ses moyens car personne ne pourra réellement suivre l’intégralité des astuces données ici. Nous pouvons néanmoins faire « notre part du colibri » dans plusieurs domaines, et si ces actions se multiplient, cela ne pourra rester invisible, et finira par avoir un impact concret qu’ils ne pourront ignorer. N’oublions pas que nous sommes censés être les 99%. Descendre les boulevards dans des manifestations « festives » avec concerts et buvette à la clé, cela ne nous aidera jamais, agir et influer directement sur leur pouvoir sans qu’ils ne puissent riposter, cela ne peut être qu’utile!

Alors agissons, arrêtons de hurler inutilement en attendant de pouvoir siroter une bière, arrêtons de parler de changement ou de révolution, de rêver, et bougeons-nous un peu, quel que soit le domaine, à commencer par: notre relation vis-à-vis des banques, le pouvoir que nous donnons aux politiques, notre manière de consommer et de nous alimenter, notre vision de la vie privée comme de nous-même, revoir notre manière de nous soigner, en plus du reste qui sera abordé ici également…

 

 

La base du système: la finance

Il n’y a pas de pays, pas d’état ni quoi que ce soit qui puisse fonctionner sans argent, c’est la base de tout système sur la planète, la monnaie d’échange. Cela pourrait être un simple sourire, des graines, des coquillages, mais actuellement, l’argent domine le monde, et le mène à sa perte. C’est par là qu’il faut commencer, et n’hésitez pas au passage à dire « bonjour » à votre banquier!

Nous n’en sommes pas encore au bankrun (malheureusement?) alors que l’actualité justifierait celui-ci. Il n’y a qu’à voir la véritable panique déclenchée par Eric Cantona qui un jour, au cours d’une interview, émis l’hypothèse que si un bankrun arrivait, cela pourrait agir directement sur la société et les banques. Et cela n’était qu’une hypothèse, cela ne fut jamais un appel de sa part contrairement à ce que les médias et politiques avaient relayé à tout bout de champs. Et si nous planifions le retrait de 100 euros un jour donné? Tous le même jour, tous la même somme, en expliquant à autrui l’impact possible? Vous pensez que cela pourrait se faire? Alors, on s’organise et on se fait entendre? ;)

Pour finir, le côté financier n’est qu’un moyen (certes important) de faire pression, d’autres seront également détaillés ici comme les soins et la médecine en général, notre alimentation, notre manière de consommer, de s’informer…

Chaque action peut avoir un impact, il suffit de monter que nous pouvons agir sur différents niveaux de manière simple sans avoir à sacrifier, et de convaincre les plus récalcitrants, et enfin, nous pourrons nous faire entendre. Utopique? Mais sans espoir, autant tout arrêter sur l’instant!

Alors….À suivre avec d’autres astuces de détaillées… ;)


18 réponses à Comment résister et se battre (enfin) efficacement contre les décideurs (première partie: la finance)
  1. Ouvrez un compte à la NEF, la seule banque « éthique » qui ne spécule pas avec votre argent et finance l’économie solidaire !
    http://www.lanef.com/

    • En Belgique nous avons la banque TRIODOS qui est une banque éthique et il en existe une autre dont le nom ne me vient pas à l’esprit pour l’instant.
      TRIODOS est également présente en Angleterre et en Hollande.
      L’obligation de ne financer que l’économie sociale est inscrite dans ses statuts fondateurs.

    • la NEF pour placer des économies
      le Crédit Coopératif pour le compte courant

      • je suis en train de prendre contact pour demander des renseignements, et je crois que je vais transférer mon compte courant au Crédit Coop’
        pour l’instant, ils m’ont répondu cela :

        »
        Monsieur,
        J’ai bien pris connaissance de votre courrier électronique et vous remercie de l’intérêt que vous portez à notre établissement.

        Il n’y a pas de frais de gestion pour la tenue du compte courant.
        Vous pouvez effectuer jusqu’à 7 retraits par mois dans n’importe quel distributeur, au-delà c’est 1E le retrait, les retraits auprès du Crédit Coopératif et de La Banque Populaire sont gratuits et illimités.

        L’adhésion de la carte bancaire Visa Classic est de 37E par an.

        Vous aurez la possibilité de remettre vos chèques auprès d’une agence locale, ou nous les envoyer par courrier.

        Nous proposons la mobilité bancaire, un service gratuit qui prend en charge à votre place toutes les démarches liées à votre changement de domiciliation bancaire
        »

        Personnellement, jsuis à 8,10 euros PAR MOIS pour mon compte courant dans une « grande » banque que je souhaites vraiment quitter !
        ça fait donc………….. 97,20 euros par an
        contre 37 euros chez le Crédit Coop’…….
        je les appelle lundi pour savoir ce qu’il en est de l’assurance contre les utilisation frauduleuses, que j’ai dans les 97 euros de mon compte actuel…

  2. Benji,

    Bravo,c’est une excellent idee.
    Il faut s’en prendre,la, ou cela fait mal:le porte monnaie.

    Un petit complememnt:
    Evitez,au maximum,d’utiliser les CB ou cheques et
    payez tous vos achat en especes chez les commercants.

  3. L’idéal étant le principe de la banque sous coopérative mais je ne pense pas qu’il en existe encore de véritable !
    Certaines compagnies d’assurance le sont encore, ainsi, en Belgique, les ASSURANCES FEDERALES ristournent, chaque année +/- 15 % du montant des primes que vous avez versé, seule condition et elle me semble normale: vous ne pouvez pas avoir déclaré de sinistre en tort dans l’année prise en compte pour la répartition des bénéfices !
    Et pour une petite PME, cela peut facilement représenté +/- 1.000,00 euros par an !

  4. le groupement d’achat est un excellent moyen de revenir à un système économique sain et il est profitable, tant en qualité qu’en prix a partir de 5 à 6 ménages mais il est évident que dés qu’un système devient nuisible aux intérêts du « pouvoir », une loi sera édictée pour l’interdire.
    Nous le voyons parfaitement sur les lois interdisant l’emploi d’engrais naturel tel que le purin d’ortie ou le ré emploi de semence provenant de la dernière récolte.
    On peut considérer, qu’actuellement, plus de 50 % du prix d’une salade est dépensé en frais de « pollution » ( emballage, engrais chimiques et transport)et 15 % en rémunération des actionnaires et taxes diverses !

    • Sans oublié que dans le cas de production maraichère industrialisée, on peut estimer que 20 % des récoltes sont directement détruite car non conforme aux standards d’aspect et de forme édictés par la commission européenne.
      20 % de la production part directement à la décharge publique, c’est énorme !
      Dans le cas du poisson, c’est quasi 90 % du produit de la péché qui n’est jamais consommé et transformé en farine pour les élevages piscicoles !
      Et tout cela pour fabriquer des montages d’argent dont nous ne voyons jamais un kopek mais qui est employé a faire des guerres, à détruire la planéte et autres atrocités !

    • et oui ! MAIS
      « une loi sera édictée pour l’interdire »
      allons-y gaiement !!! Ainsi l’hypocrisie générale de cette « démocratie » mondialiste sautera au yeux de + en + de gens

  5. Je rajouterais un « positionnement psychologique » qui consiste à cesser d’être « esclave » de l’argent.
    C’est à dire déraciner en soi l’avidité, l’avarice…
    Comment ?
    En « produisant » des actes désintéressés et gratuits !

    On ne lutte pas contre un démon avec ses armes, mais en faisant épanouir sa vertu contraire.

    Car n’importe qui peut facilement dénoncer les turpitudes des puissants et des riches…
    Mais si on nous mettait un million sur notre compte bancaire… en quelques jours, nous deviendrions aussi fourbe que ceux que nous dénonçons, à savoir « esclave » du pouvoir de l’argent.

    Car avant d’être des (pseudo) « maîtres du monde » qui foutent la m.. partout, ce sont AVANT TOUT des esclaves du pouvoir de l’argent. (Psychologiquement parlant, ils ne maitrisent rien, à l’intérieur d’eux-même ce sont des esclaves dominés par un « pouvoir » qui les dirige).

    Tous à notre échelle, nous pouvons être attentif, faire un ouvrage sur nous même pour « favoriser » les vertus de charité, de désintéressement.

    Etre charitable c’est pas quelque chose qui est fait pour amuser la galerie, ni même pour « servir » les autres… être charitable, c’est un positionnement intérieur dans lequel une très belle énergie nourrissante et épanouissante nous « traverse » et se diffuse, se PARTAGE… gratuitement… et nous recevons en retour de très grandes gratifications.

    • D’ou l’interêt de devenir des « potes à Jé » ^^

      • Par association de pensé, cela m’évoque ceci :

        http://www.alphavie.com/Arche-du-Vivant/

        et ceci :

        (tiré de la série d’ouvrage sur Anastasia de Sibérie – je pensais mettre un lien, mais je ne le trouve plus sur internet, il a disparu de l’endroit où je l’avais trouvé, du coup, j’en fait un copié/collé.. çà fait une grosse tartine, mais cela explique de manière imagé de quoi beaucoup sont encore « esclaves »).

        Extraits du huitième livre « La Nouvelle Civilisation » 1e partie.

        ==> Le démon Cratès

        Les esclaves marchaient lentement l’un après l’autre, chaque portant une pierre taillée. Les quatre chaînes d’une longueur d’un demi kilomètre chaque une, entre les tailleurs de pierre et l’endroit ou le chantier commençait, étaient surveillées par des soldats. Un soldat armé à chaque dix esclaves. Cratès, un des prêtres suprêmes, était assis à coté sur un amas des pierres taillées d’une hauteur de 13 mètres ; depuis quatre mois silencieux il observait les événements. Personne ne le distrayait, personne n’osait interrompre le cours de ses pensées même par un regard. Les esclaves et les soldats percevaient la montagne de pierre avec le trône au dessus comme faisant partie immuable du paysage. Plus personne ne remarquait l’homme tantôt restant assis sur son trône, tantôt faisant quelques pas autour.
        Cratès s’avait mis pour but de réorganiser l’état, de consolider le pouvoir des prêtres pour des millénaires à venir, de soumettre tous les humaines sur la Terre, de faire de tous, y compris les chefs d’état, des esclaves soumis aux prêtres.

        * * *

        Un jour Cratès descendit en bas, laissant sur son trône son sosie. Il changeât ses vêtements, enleva sa perruque et demanda au chef de la garde de le faire enchaîner et le mettre dans la chaîne de travail à coté d’un jeun et vigoureux esclave, nommé Nardus.
        En l’observant attentivement, Cratès remarqua que le jeune homme avait un regard perçant et instigateur, et non pas perdu et indécis comme chez la plupart. Il paressait tantôt pensif, tantôt agité. « Donc il trame un plan en tête » – comprit le prêtre. Il décida de vérifier si son observation était exacte.
        Deux jours pendant, Cratès observa Nardus en traînant les pierres en silence, resta à son coté pendant les heures de repas et de repos, dormit à ces cotés sur les planches. Ä la troisième nuit, après la commande « dormir », Cratès se retourna ver Nardus et murmura avec amertume, comme s’il parlait à lui-même : « Ne c’est pas comme cela va continuer toute notre vie ? »
        Le jeune esclave sursauta et se tourna immédiatement vers lui, ses yeux brillaient. Ils scintillaient même à la vague lumière de la lampe dans le dortoir obscure.
        - Cela ne va pas durer encore long temps. J’ai un plan. Toi, vieillard, tu peux aussi participer. – chuchota dans son oreille le jeune esclave.
        - Quel plan ? – poussa un soupir le prêtre, faisant semblant d’indifférence.
        Nardus se mit à lui raconter avec passion et conviction :
        - Toi, vieillard, et moi, et nous tous nous serons à bientôt des hommes libres, et non pas des esclaves. Regarde, vieillard, à chaque dix esclaves revient un soldat gardien. Pour les quinze esclaves qui s’occupent de la nourriture et de la couture, il y en a un aussi. Si nous les attaquons tous ensemble en même temps, nous allons les vaincre, même si les soldats sont armés, et nous – enchaînés. Nous sommes dix pour chaque soldat, nous pouvons utiliser nos chaînes comme une arme ou pour se protéger de leurs glaives. Nous allons désarmer tous les soldats, les attacher et prendre leurs armes.
        - Eh, jeune homme – soupira de nouveau Cratès, sans enthousiasme – ton plan n’est pas suffisamment réfléchi. Peut être que nous arriverons à désarmer les gardes qui nous surveillent, mais d’autres vont venir, peut être toute une armée, et ils tueront les esclaves révoltés.
        - J’ai pensé aussi à ça, vieillard. Il faut choisir le moment, quand l’armée n’est pas là. Et ce moment approche. Nous voyons tous, que l’armée se prépare pour une guerre. Ils préparent des provisions pour une route de trois mois environs. Cela veut dire, dans trois mois l’armée sera à trois mois de route d’ici, elle va mener des batailles, elle va s’affaiblir, mais elle vaincra et amènera beaucoup de nouveaux esclaves. Ils sont en train déjà de construire des nouveaux baraquements pour eux. Nous devons désarmer nos gardes au moment ou l’armée commencera la bataille. Il faut compter un mois pour que les messagers arrivent à rejoindre l’armée et les appeler à retourner ici. L’armée affaiblie devra faire la route pendant trois mois encore pour retourner. Pendant ces quatre mois nous arriverons à nous préparer pour leur arrivée. Nous ne serons pas moins nombreux que l’armée. Les nouveaux esclaves voudront nous rejoindre, quand ils verront ce qui se passe. J’ai tout calculé, vieillard.
        - Oui, jeune homme, avec tes intentions, avec ce plan tu arriveras à désarmer les gardes et vaincre l’armée – répondit le prêtre l’air convaincu – mais que vont faire les esclaves, que va se passer avec les gouverneurs, les gardes et les soldats ?
        - J’ai que peu réfléchi à ça. Il y a que une idée qui me vient à la tête : tous les esclaves ne le seront plus. Tous ceux qui n’étaient pas des esclaves avant, deviendront des esclaves. – répondit pas tout à fait sure de lui Nardus, comme s’il réfléchissait à haute voix.
        - Et les prêtres ? Dit mois jeune homme, tu vas les mettre avec les esclaves ou avec les non-esclaves après ta victoire?
        - Les prêtres ? Je n’ai même pas y pensé. Mais je pense maintenant – qu’ils restent comme auparavant. Ils se font entendre par les esclaves et par les gouverneurs. Même si il n’est pas toujours facile à les comprendre, je pense qu’ils sont inoffensifs. Laissons les parler de Dieu, notre vie nous savons mieux qu’eux comment la vivre.
        - Mieux qu’eux? C’est bien. – répondit le prêtre déguisé en esclave, en faisant semblant de bailler.
        Cratès ne ferma pas d’œil toute la nuit. Il réfléchissait. « Bien sur- pensait il – la chose la plus simple sera d’informer le gouverneur et de enfermer le jeune esclave, apparemment c’est lui le principal incitateur. Mais cela ne va pas résoudre le problème. Le désir d’être libres sera toujours présent chez les esclaves. Des nouveaux instigateurs vont apparaître, avec des nouveaux plans. La menace pour le gouvernement sera toujours présente à l’intérieur du pays. »
        Cratès avait une tache – élaborer un plan de mise en esclavage du monde entier. Il comprit – il n’arrivera à atteindre ce but par l’usage de la force physique et la contrainte. Il faudra agir sur la psychologie de chaque humain, de nations entières. Il faut transformer leur façon de penser, de leur faire croire que l’esclavage c’est bien. Il faut élaborer un programme, qui se propage et progresse de soi-même, qui va désorienter des peuples entiers dans l’espace, le temps et dans les concepts. Mais la chose la plus importante – une perception de la réalité adéquate. Les pensées de Cratès s’accéléraient, elles coulaient de plus en plus vite, il ne sentait plus son corps, ni les lourdes chaînes autour ses poignés et ses chevilles. Soudain, comme une flache, le programme lui apparut – pas encore en détails, sans explications, mais d’une forte présence, et il s’extasiait devant son envergure. Cratès se sentit comme le seul souveraine du monde.
        Le prêtre restait allongé sur les planches dans ces chaînes et s’extasiait devant son propre génie : « Demain matin, quand nous partirons au travail, je donnerais le signe au chef de la garde, il me fera sortira de la colonne des esclaves et enlever mes chaînes. Je vais détailler mon programme, je vais prononcer quelques mots et le monde va commencer à changer. Incroyable ! Seulement quelques phrases, et je soumettrais le monde entier. Vraiment, Dieu a donné à l’humain une force inégalable dans tout l’Univers. Cette force est la pensée humaine. Elle produit les paroles et change le cours de l’histoire.
        La situation est excellente. Les esclaves préparent un plan de soulèvement. Il est rationnel, ce plan, et il pourra leur apporter pour un petit moment une amélioration dans leur condition. Et moi, avec seulement quelques mots, je vais les asservir tous, et pas seulement eux, mais aussi leur descendants, et leurs gouverneurs aussi, pour des milliers d’années à venir. »
        Le lendemain matin le chef de la garde libera Cratès de ces chaînes. Le jour suivant il rassembla autour de son trône sur le sommet de l’amas des pierres les autres cinq prêtres et le Pharaon. Cratès entama son discours :
        - Tout ce que vous allez entendre maintenant, ne doit être ni noté par écrit, ni raconté ailleurs. Autour de nous il n’y a pas des murs, personne sauf vous ne peut m’entendre. J’ai trouvé le moyen de transformer tous les êtres humains vivants sur cette terre en esclaves de notre Pharaon. Imaginer faire cela même avec une nombreuse armée et des longues guerres épuisantes c’est impossible. Moi, je vais le faire avec seulement quelques phrases. Deux jours seulement après avoir prononcé ces quelques phrases, vous allez vous apercevoir comment le monde commence à changer. Regardez en bas – des longues colonnes des esclaves enchaînés, traînant chaque un une pierre. Ils sont gardés par des nombreux soldats. Nous avons l’habitude de penser – plus des esclaves, mieux c’est. Mais, plus des esclaves, plus de risques de soulèvement également. Nous augmentons le nombre des gardes. Nous devons nourrir bien ces esclaves, pour qu’ils puissent faire ce travail dur. Malgré cela ils devient de plus en plus paresseux et enclins aux révoltes. Regardez comme ils se meuvent mollement, les gardes flemmards ne les poussent pas au travail et ne battent même pas les esclaves costauds. Mais…ils vont commencer à se bouger très vite. Ils n’auront point besoin d’être surveillés. Les gardes vont devenir des esclaves eux aussi. Nous ferons ceci – demain avant le coucher du soleil les crieurs vont annoncer le décret du Pharaon, le voici : « Dès demain à l’aube le Pharaon rend à tous les esclaves leur entière liberté. Pour chaque pierre taillée, apportée à la ville, l’homme libre recevra une pièce d’argent. Les pièces peuvent être échangées contre nourriture, vêtements, maison, palais et même une ville entière. Dès aujourd’hui, vous étés libres ! »
        Quand les prêtres se rendirent compte de ce que représente le plan de Cratès, le plus âgé parmi eux prononça :
        - Tu es un démon, Cratès. Le démonisme de ton plan va envahir les peuples.
        - Que je sois un démon, que mon projet s’appelle « démocratie » dans l’avenir.

        * * *

        Le lendemain au coucher du soleil le décret fit annoncé aux esclaves. Ils étaient stupéfaits, beaucoup d’entre eux n’arrivèrent pas à fermer l’oeil la nuit, en pensant de la vie heureuse que se désignait dans leur avenir.
        Le jour d’après les prêtres et le Pharaon se rassemblèrent de nouveau autour du trône de Cratès. Ce que se ouvrait devant leurs yeux, dépassait toute imagination. Des milliers d’hommes, anciens esclaves, transportaient à vive allure ces mêmes pierres. Tout en sueur, certains transportaient même deux à la fois. D’autres, transportant par une seule pierre, courraient la mettre sur la pile et chercher la suivante. Quelques anciens soldats aussi traînaient des pierres. Des hommes, qui se considéraient libres – par ce que on les enleva les chaînes – ces hommes s’efforçaient de gagner le plus possible de ces pièces ardemment désirées pour avoir une vie heureuse.
        Cratès resta à sa place sur la pile des pierres, observant avec satisfaction ce que se passe en bas. Et les changements étaient colossaux. Une partie des esclaves s’associa en petits groupes, fabriqua des plateformes sur roues, ou ils chargeaient plein des pierres et les poussaient, nageant en sueur.
        « Ils vont encore faire plein d’inventions » – se dit Cratès avec satisfaction. « Voici l’apparition des services internes – des livreurs distribuent de l’eau et de la nourriture. Certains esclaves mangeaient en travaillant, sans vouloir perdre du temps pour aller manger dans les baraquements et payaient aux livreurs avec les pièces d’argent. Des médecins apparurent également, pour soigner sur place les accidentés, toujours contre payement. Les esclaves choisirent aussi des contrôleurs de la circulation. A bien tôt ils vont choisir des chefs, des juges. Qu’ils choisissent – ils se considèrent libres, mais l’essentiel n’a pas changé – ils continuent de transporter des pierres… »
        Et ainsi ils courent toujours depuis des milliers d’années, en sueur, en traînant, en poussant les lourdes pierres. Et encore aujourd’hui leurs descendants continuent leur course insensée.

  6. Merci Benji ! Enfin du concret !

  7. Et pour ceux qui ont envie de pousser la réflexion plus avant et de proposer d’autres pistes, trucs, astuces, etc.
    ils peuvent déposer leurs contributions sur le forum http://lesmoutonsenrages.fr/forum/viewtopic.php?f=25&t=7732

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