Jean Monnet et Robert Schuman

Jean Monnet et Robert Schuman

Nous y arrivons tout doucement. Les langues se délient et certaines personnalités osent (enfin) parler de certains sujets tabous. Vendredi dernier chez , Marie-France Garaud a déballé ce que beaucoup de monde savait mais que les officiels préféraient taire au profit d’une geste à l’eau de rose. Elle  a révèlé devant des millions de spectateurs une arnaque qui a endormi les et le monde pendant des décennies.  « Jean Monnet était un agent américain payé pour détruire les états européens », a t-elle dit. Venant d’une personnalité aussi respectable que Marie-France Garaud, on peut penser que les traqueurs de « complots » en seront pour leurs frais. On peut aussi espérer  qu’une petite lumière va enfin s’allumer dans certains esprits pour permettre la compréhension de certains des évènements d’aujourd’hui. D’autant plus que les analogies avec le temps présent ne manquent pas. Par exemple, on sait maintenant que les Etats-Unis ne libèrent jamais un pays. Ils l’occupent  (quand ils peuvent), le remodèlent à leur goût et y mettent un dirigeant à leur solde. Le remodelage du Grand ressemble fort à ce qui s’est passé après la seconde Guerre Mondiale en Europe. L’Europe vaincue – vaincue en 40 par celui qui le sera en 45 – et affaiblie, n’avait d’autre choix que de « subir » la qui enrichira l’Amérique et fera d’elle la première puissance mondiale. Pour rester encore dans l’analogie, on remarque que tout résistant au programme hégémonique est impitoyablement écarté, aujourd’hui comme hier. On se rappelle comment De Gaulle fut poussé dehors après la guerre et les révoltes de 68 (révolutions colorées, déjà ?) qui finiront par avoir raison de lui.

Les ressemblances ne manquent pas. Tout comme certains maliens croient en la vertu de forces libératrices venues d’au-delà des mers, les européens y ont cru et y croient encore. Les commémorations sont là aussi pour ça. Nous venons de commémorer le 8 Mai, nous nous recueillerons le 6 Juin sur les plages de Normandie avec toute l’émotion nécessaire, avec quelques narratifs ou le sempiternel film « Le jour le plus long » à la télé, pour nous rappeler notre chance d’avoir eu un sauveur providentiel, oubliant que la guerre sans ces américains durait déjà depuis 5 ans et qu’elle était presque gagnée grâce aux Russes.

Heureux peuples européens, peut-on dire. Ils se sont fait coloniser sans coup férir, dans la joie et la liesse, et cela, sans jamais, à aucun moment, s’en être rendu compte. Un coup de maître. Et le plus beau, c’est que les agents qui furent les artisans de cette colonisation sont, non seulement respectés, mais élevés au statu de héros. Et ils furent nombreux.

 

 

Pour aller plus loin dans les arcanes de la construction européenne, voir cette magnifique étude faite par Historia : Quand la CIA finançait la construction européenne

Avic