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8 janvier 2015

Diana JOHNSTONE - Que dire quand vous n'avez rien à dire ?

Sur COUNTER PUNCH

 

Caricaturistes français massacrés à Paris
Que dire quand vous n'avez rien à dire ?
DIANA JOHNSTONE

Paris.

Que dites-vous quand vous n'avez rien à dire ?

C'est le dilemme subitement enfoncé sur les dirigeants politiques et editorialists en France depuis que trois bandits armés masqués sont entrés dans les bureaux de Charlie Hebdo hebdomadaire satirique et ont massacré une douzaine de personnes.

Les assassins se sont échappés. Mais pas longtemps. Les hommes étaient des tueurs bien armés. Charlie Hebdo a reçu régulièrement des menaces de mort depuis l'édition des dessins animés dérisoires du Prophète Mohammed il y a plusieurs années. Mais la controverse a semblé être en grande partie oubliée, la circulation du weekly avait décliné (comme la presse en général) et la protection de la police avait été relâchée. Les deux agents de police ont été facilement tirés toujours de garde par les bandits armés avant qu'ils sont entrés dans les bureaux au beau milieu d'une réunion de la rédaction. Il était rare que tant de caricaturistes et  auteurs soient présents en même temps. Douze personnes ont été abattues avec les armes automatiques et onze d'autres blessés, certains dans un état critique.

En plus du caricaturiste connu comme Charb (Stéphane Charbonnier, âge 47) qui était le rédacteur en chef actuel du magazine, les victimes ont inclus les deux caricaturistes les plus connus en France : Cabu (Jean Cabut, âge 76), Georges Wolinski (80 ans). Deux ou trois générations ont grandi avec Cabu et Wolinski, échos  des sentiments des Français de gauche.

Quand ils sont partis, un tueur est revenu pour terminer un agent de police qui se trouvent blessé dans la rue. Ils se sont arrêtés pour crier : “Le Prophète est vengé !” Alors ils ont fui vers les banlieues du nord-est.

Les foules se sont rassemblées spontanément dans le Place de la République à Paris, pas loin de la très petite rue où Charlie Hebdo avait ses bureaux. Les slogans ont jailli  : “Nous sommes Charlie !” Mais ils ne sont pas. “ Charlie est vivant!” Non....  Il a été à peu près balayé.

Chacun est choqué. Cela va de soi. C'était le meurtre de sang-froid, un crime impardonnable. Cela va aussi sans adage, mais chacun le dira. Et il y a beaucoup plus que chacun dira, tels que “nous ne permettrons pas aux extrémistes islamiques de nous intimider et emporter notre liberté d'expression”, et cetera. Président François Hollande a souligné naturellement que la France est unie contre les assassins. Les réactions initiales à une atrocité de cette sorte sont prévisibles. “Nous ne serons pas intimidés ! Nous ne renoncerons pas à nos libertés !”

Oui et non. Sûrement même le fanatique religieux le plus fou ne pouvait pas imaginer que ce massacre d'humoristes convertirait la France à l'Islam. Le résultat sera certainement tout le contraire : un renforcement de cultiver le sentiment antimusulman. Si c'est une provocation, qu'a-t-il voulue dire de provoquer ? Et que provoquera-t-il ? Le danger évident consiste en ce que, comme 9/11, il peut renforcer la surveillance de la police et affaiblir effectivement des libertés françaises, pas dans la façon que les tueurs recherchent prétendument (la limitation de la liberté de critiquer l'Islam), mais dans la façon que les libertés ont été restreintes dans post-9/11 l'Amérique, par une imitation de l'acte de Patriote.

Personnellement, je n'ai jamais aimé les couvertures provocantes de Charlie Hebdo, où les dessins animés insultant le Prophète – ou d'ailleurs Jésus – avaient tendance à être affichés. Une affaire de goût. Je ne considère pas que scatological, les dessins obscènes soit des arguments efficaces, si contre la religion ou l'autorité en général. Pas ma tasse de thé.

Les individus qui ont été assassinés étaient plus que Charlie Hebdo. Les dessins de Cabu et de Wolinski ont apparu dans beaucoup de publications et étaient connus à un public qui n'a jamais acheté Charlie Hebdo. Les artistes et les auteurs à cet éditorial rencontrant tous avaient leurs talents et qualités qui n'avaient rien en commun avec les dessins animés “blasphemic”. La liberté de la presse est aussi la liberté d'être vulgaire et stupide de temps en temps.

Charlie Hebdo n'était pas en réalité un modèle de liberté d'expression. Il a fini, comme une si grande partie des “droits de l'homme quittés”, en défendant des guerres menées par les Etats-Unis contre “les dictateurs”.

En 2002, Philippe Val, qui était le rédacteur en chef à cette époque a désapprouvé Noam Chomsky pour l'antiaméricanisme et la critique excessive sur l'Israël et sur les médias traditionnels. En 2008, un autre des caricaturistes célèbres de Charlie Hebdo, Siné, a écrit une note courte citant une information que le fils de président Sarkozy Jean allait convertir en Judaïsme pour se marier avec l'héritière d'une chaîne d'appareil prospère. Siné a ajouté le commentaire, “Il ira loin, ce gars.” Pour cela, Siné était taxé par Philippe Val “d'antisémitisme”. Siné a fondé rapidement un papier rival qui a été rejoint par  un certain nombre de lecteurs de Charlie Hebdo, révoltés par les  standards à géométrie variable de CH. sur le "politiquement correct".

Bref, Charlie Hebdo était un exemple extrême de ce qui ne va pas avec la ligne “politiquement correct” de la gauche française actuelle.  L'ironie est que l'attaque meurtrière par les tueurs apparemment islamistes a sanctifié subitement cette expression fade de révolte adolescente prolongée, qui perdait son appel populaire, dans la bannière éternelle d'une Presse Libre et la Liberté d'Expression. Quoi que les meurtriers aient eu en tête, c'est ce à quoi ils ont abouti. Avec la prise des vies innocentes, ils ont approfondi sûrement le sens de chaos brutal dans ce monde, ont aggravé la méfiance entre les groupes ethniques en France et en Europe et ont accompli sans doute d'autres méchants résultats aussi. Dans cet âge de soupçon, les théories de conspiration proliféreront certainement.

 

L'auteur : Diana Johnstone est l'auteur de la Croisade des imbéciles : la Yougoslavie, l'OTAN et les Illusions de L'Ouest. Son nouveau livre, Reine de Chaos : les Mésaventures de Hillary Clinton, sera publié par CounterPunch en 2015.
Elle 
peut être jointe à diana.johnstone@wanadoo.fr

 

(Traduction par "PROMT" ... avec quelques corrections utiles)

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