Philippe Tesson dans les pas d’Eric Zemmour. Invité mercredi sur Europe 1 pour parler de la laïcité et des écoles religieuses, le journaliste, qui sévit dans le Point, Valeurs actuelles et sur Radio Classique, et qui cause théâtre dans le Figaro magazine, a tenu des propos islamophobes qui devraient le conduire devant les tribunaux.

Du haut de ses 87 ans, le fondateur et directeur du Quotidien de Paris (1974-1994) a éructé en évoquant les incidents signalés au ministère de l’Education nationale après la minute de silence observée jeudi : «Ce qui a créé le problème, ce n’est quand même pas les Français. […] D’où vient le problème de l’atteinte à la laïcité sinon des musulmans ? On le dit ça ? Et ben moi je le dis !». Et d’ajouter, comme l’a noté le site Arrêt sur images, en interpellant l’animateur de l’émission, Jean-Marc Morandini : «C’est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd’hui ? Il faut le dire, quoi !»

Comme le détaille sa fiche Wikipédia, Tesson avait déjà tenu des propos outranciers en janvier 2014 : en pleine «affaire Dieudonné», il avait lancé dans l’émission Accords/Désaccords sur Radio Classique «Ce type, sa mort par peloton d’exécution de soldats me réjouirait profondément.» Ajoutant : «Pour moi, c’est une bête immonde donc on le supprime, c’est tout… Je signe et je persiste.» Le lendemain sur LCI, il avait regretté «qu’il n’y ait plus la peine de mort» pour exécuter cet «animal abominable». Devant la polémique et alors que le dépôt d’une plainte «pour appel au meurtre» avait été évoqué sur RMC, Tesson avait «confirm[é] ces propos» mais en appelant à «les remettre dans le contexte, le contexte d’un débat polémique» et en revendiquant contre l’évidence une «formule de style». Le 6 mars 2014, LCI et Radio Classique ont été mis en garde par le CSA.

Avec cette nouvelle sortie, Tesson, officier de la Légion d’honneur depuis 2009, a été mis au pilori sur les réseaux sociaux, recevant toutefois le soutien de Fabrice Robert, président du groupuscule d’extrême droite Bloc identitaire :

Le président de la Licra, Alain Jakubowicz, s’est, lui, ému du dérapage du journaliste-polémiste, tout comme le communiste Olivier Dartigolles ou la députée EE-LV, Cécile Duflot, qui a jugé que celui-ci n’avait pas assez été mis en exergue :

Jonathan BOUCHET-PETERSEN