Amedy Coulibaly : ses étranges liens avec un producteur financé par l'ambassade américaine
Un blog tout récent - créé après les attentats de CHARLIE HEBDO. Les premières enquêtes sont fouillées, référencées , les faits questionnés, les affirmations étayées.
jocegaly
Amedy Coulibaly : ses étranges liens avec un producteur financé par l'ambassade américaine
D'où provenait donc la fulgurante ascension d'Amedy Coulibaly qui, à la fin des années 2000, était passé en quelques mois du statut de prisonnier à Fleury-Merogis à celui d'invité de Nicolas Sarkozy à l'Elysée ? Cette question trouve un début de réponse lorsqu'on s'intéresse au parcours de celui qui était son aîné de quatre ans et qui a tout comme lui fréquenté le collège Jean Villar de Grigny : le "militant" associatif Omar Dawson. Sa propension pour les banlieues n'a pas laissé indifférentes les équipes de Nicolas Sarkozy et de l'Ambassade des Etats-Unis à Paris qui lui ont permis de s'imposer petit à petit comme un des leaders politique des quartiers français. Or, si Omar Dawson doit en partie son succès à Jeanette Bougrab et à l'ambassadeur Charles Rivkin, il le doit avant tout à Amedy Coulibaly, protagoniste de son film phare. L'échec de la réinsertion de ce dernier en 2008, n'est d'ailleurs pas sans rapport avec cette même politique à l'égard des banlieues: préférant le fantasme à la réalité, nos dirigeants se sont laissés séduire par un modèle d'action politique qui trouve son origine à Washington et Adaptéequi loin d'apporter des solutions, n'a fait que provoquer des problèmes.
Invité le 21 janvier dernier sur le plateau de l'émission Arrêt sur images sur le thème "Charlie : Comment faire perdurer la bienveillance du 11 janvier ?", Omar Dawson s'est bien gardé d'évoquer sa relation avec l'un des protagonistes de l'affaire, à savoir Amedy Coulibaly. Même si les trajectoires des deux élèves du collège Jean Villar de Grigny sont diamétralement opposées, elles se sont recoupées à plusieurs occasions, non sans l'aide d'une politique de discrimination positive dont les attentats de Paris sont une indubitable conséquence.
En 2005, année au cours de laquelle Amedy Coulibaly fait la connaissance de Chérif Kouachi et Djamel Beghal à la prison de Fleury-Mérogis, les banlieues françaises s'embrasent. Grigny est, tout comme un nombre important de communes françaises, secouée par des émeutes urbaines au terme desquelles un débat public émerge pour tenter de comprendre la nature du malaise qui frappe les quartiers sensibles. Washington à s'intéresser davantage aux banlieues françaises et à y projeter son modèle sociétal. Dés lors, deux modèles vont s'y opposer : l'un, américain, est communautariste ; le second, français, se veut républicain et ne souhaite pas trop verser dans la discrimination positive.
En réponse au malaise des banlieues, le Siddi Omar Forbes Dawson). Il déclare alors qu'il ne "souhaitera jamais demander la nationalité française [préférant] être considéré comme un étranger que comme un citoyen de seconde zone". Pour quelle cause politique milite donc le citoyen britannique Omar Dawson en France ?
décide de débloquer un budget de 100 millions d'euros pour les associations dans les quartiers. L'un des premiers bénéficiaires en est Omar Dawson, auteur d'un DVD interactif de prévention, le jeune professeur d'anglais a créé l'association GrignyWood dont l'objectif est l'éducation à l'image et l'expression citoyenne. L'association a reçu 18 000 euros de la part du gouvernement français selon le journal de France 2 du 16 octobre 2006. Très impliqué dans les quartiers, en particulier à la Grande Borne à Grigny, Omar Dawson était aux premières loges des émeutes urbaines de 2005. Pour cette raison, il est interviewé par la BBC à l'occasion du premier anniversaire des évènements, et se présente publiquement en tant que citoyen britannique (son vrai nom estBBC News | In pictures: Youths from the French suburbs speak, Omar Dawson, 27
Youth worker, Grigny I have a British passport - as I was born in Britain. But when I go to the post office they always want to see my temporary residency permit. But I will never apply for French ...
n'ayant pas ménagé ses propos sur la représentation des minorités dans le champ politique, les spectateurs peuvent se faire une opinion claire sur sa vision des choses.
Une fois élu, Nicolas Sarkozy dévoile son jeu politique pour les banlieues en nommant Fadela Amara (présidente de l'association Ni putes, ni soumises) au poste de Secrétaire d'Etat à la Politique de la Ville le 19 juin 2007. L'ambassadeur US Stapleton a lui aussi repéré Fadela Amara. Dans les mois qui suivent et notamment du fait de la position de la Secrétaire d'Etat sur l'Islam, l'ambassadeur envoie cette fois un télex à Washington pour proposer sa nomination pour l'International Women of Courage Award en 2008, une récompense du Département d'Etat américain destinée spécifiquement aux femmes (qu'elle n'a manifestement jamais reçue). Pour l'Ambassadeur Stapleton, la nomination de Fadela Amara permettrait de "signaler aux jeunes femmes des banlieues françaises que leur participiation dans la société est à la fois la bienvenue et nécessaire". Les actions des Etats-Unis pour séduire les quartiers sensibles vont vite occuper une place centrale dans l'activité de l'ambassade, celle-ci multipliant les initiatives culturelles et entrepreunariales à leur destination.
Nicolas Sarkozy, qui n'est d'ailleurs aucunement hermétique à la vision sociétale américaine, a de la suite dans les idées et charge l'année suivante Fadela Amara d'une mission héritée de cette vision : le Plan banlieue . Disposant d'une enveloppe de 500 millions d'euros, elle a en charge la refonte de la politique à l'égard des quartiers sensibles avec un volet conséquent sur l'emploi, Coca-Cola est une des premières entreprises à intégrer le plan. Au même moment, Amedy Coulibaly est toujours en prison au centre pénitentier de Fleury-Mérogis où il a introduit illégalement et secrètement une caméra pour tourner les images d'un premier documentaire sur la situation dans les prisons françaises co-produit par Omar Dawson. La première mouture en a été diffusée quelques mois plus tard sur le site du quotidien Le Monde et aurait récolté un million de vues. Amedy Coulibaly sort de prison fin 2008 et obtient très vite un emploi à l'usine Coca-Cola de Grigny, bénéficiant manifestement d'un contrat de professionalisation dans le cadre du Plan Banlieue de Fadela Amaraet dont Coca-Cola revendique dans son rapport RSE 2008-2009 être un solide partenaire. Ceci explique sans doute l'invitation reçue par Amedy Coulibaly plusieurs mois plus tard à une réception organisée par l'Elysée sur le même thème.
L'opération du Plan Banlieue et de l'un de ses partenaires Coca-Cola est donc une réussite sur le plan de l'image, incarnant la joint-venture de l'american way of life et de la discrimination positive à la française. Mais ce que tout le monde ignore à l'époque, c'est qu'en prison, Amedy Coulibaly se serait radicalisé au contact de Djamel Beghal et qu'une fois son contrat chez Coca-Cola arrivé à terme, Amedy Coulibaly ira lui rendre visite à sa résidence surveillée dans le Cantal. De son côté, Omar Dawson poursuit son travail associatif destiné à faire de la prévention dans les quartiers sensibles. Il co-produit avec l'Emission Envoyé Spécial une nouvelle mouture de son documentaire diffusée par France 2 en avril 2009, quelques jours avant la remise du rapport sur les prisons françaises du contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue. Un nouveau scandale éclate, cette fois à propos de la vetusté des prisons françaises et des conditions de vie qui y règnent. Le citoyen britannique Omar Dawson se lance donc dans un nouveau projet de prévention, Reality-Taule, consistant en l'écriture d'un livre éponyme avec son collaborateur karim bellazaar et de la réalisation d'un troisième montage des images tournées par Amedy Coulibaly. Destiné à être promu dans les banlieues, ce projet fait d'Amedy Coulibaly une icône de la prévention.
« à ceux qui feront tout pour ne jamais aller en prison et ceux qui feront tout pour ne jamais y retourner »
Le Projet Rivkin
Le 2 octobre 2009, le nouvel ambassadeur américain Charles Rivkin atterit à Paris, avec dans ses valises le conseiller Mark Tavlin, un expert du Soft Power ayant déjà exercé pendant la révolution colorée ukrainienne. Les deux hommes vont redoubler d'effort pour s'ingérer dans la vie des banlieues françaises, ce que Charles Rivkin va d'ailleurs annoncer comme une politique générale dans un télex envoyé à Barack Obama le 19 janvier 2010. Deux jours plus tard, le 21 janvier, c'est l'entrée en scène de Jeannette Bougrab. Elle est nommée par Nicolas Sarkozy au poste de présidente de l'Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances) avant qu'elle n'obtienne une seconde casquette de présidente de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) le 23 mars 2010. Par ces nouvelles fonctions dans le "secteur de la diversité", Jeannette Bougrab se rapproche de l'ambassadeur Rivkin, se rendant notamment à la réception organisée pour l'Iftar (rupture quotidienne du jeûne du Ramadan) par l'ambassade américaine à Paris en juin 2010 . Quant à L'Acsé, qu'elle préside, elle offre un financement à Omar Dawson pour son projet Reality-Taule hérité du travail de Coulibaly en prison : des projections sont organisées dans les banlieues françaises. Mais les "affaires" ne s'arrêtent pas là pour Omar Dawson : l'ambassade américaine imite l'Acsé et lui verse 5000 dollars pour la réalisation d'un dessin animé par son association GrignyWood. Lui qui "apprécie travailler avec l'ambassade américaine" selon BFM a également l'opportunité de rencontrer Woody Allen par l'intermédiaire de l'ambassadeur Charles Rivkin.
Iftar Reception, September 1, 2010 Jeannette Bougrab, President of both the high Authority Against Discrimination and for Equal Opportunity (HALDE) and the National Public Community Development entity (ACSE)with Ambassador Rivkin and Ms. Tolson, Photo DOS
Mais voilà qu'en décembre 2010, le fameux télex de l'ambassadeur Rivkin exposant son plan pour les banlieues françaises à Obama, est révélé par Wikileaks et publié dans la foulée par le journal Le Monde. Or les projets de Rivkin pour les banlieues sont loin de faire l'unanimité au sein du gouvernement français comme l'indique le rapport la France sait-elle encore intégrer les immigrés ? remis en avril 2011 par le Haut conseil à l'intégration. Le rapport s'étonne notamment que malgré la prise de connaissance des intentions de Rivkin, le programme expérimental Jeunes ambassadeurs financé conjointement par l'ambassade des Etats-Unis et l'ACSE ait été reconduit en 2011. Ceci est une mise en cause directe de sa dirigeante: Jeannette Bougrab, ce qui ne l'empêchera pas quelques semaines plus tard de se rendre en compagnie de Rivkin à une rencontre entre le rappeur Will I.Am (leader des Black Eyed Peas) et les jeunes du vingtième arrondissement de Paris.
L'ambassade américaine à Paris, forte de ses réseaux sur place et des relations personnelles de Charles Rivkin avec des stars (Woody Allen, Samuel Jackson, etc.) est parvenu à s'ancrer dans les quartiers français. De même, elle est devenu un solide partenaire de l'entreprise Coca-Cola dans ces même quartiers, lui remettant à deux reprises des disctinctions pour son travail dans les quartiers. Pourtant, l'entreprise avec l'aide du avait échoué dans la réinsertion d'Amedy Coulibaly. Ce dernier
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