Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 953
Newsletter
25 mai 2015

Les Espagnols de Podemos, une inspiration pour la France ?

 

Nicolas Domenach Publié le 25-05-2015 à 19h07

Le parti anti-austérité fait une percée spectaculaire en Espagne, et les contestataires français se prennent à retrouver l'espoir de constituer une alternative...

Discours du leader de Podemos Pablo Iglesias Jorge Guerrero / AFPDiscours du leader de Podemos Pablo Iglesias Jorge Guerrero / AFP
Partager

La France n’est pas l’Espagne, pas plus qu’elle n’était la Grèce, mais « la percée spectaculaire de la gauche anti-austérité » à Barcelone et à Madrid peut avoir des conséquences lourdes pour notre vie publique ! Car même si le Front National bloque jusqu’ici toute émergence d’une force nouvelle, les contestataires, écologistes-post communistes-gauchistes-idéalistes qui tournent en désordre autour du PS peuvent retrouver un moral qui était au plus bas, et l’espérance de constituer une alternative, aujourd’hui improbable, face à ce qui apparaît comme « un cauchemar » : une campagne présidentielle qui en 2017 n’offrirait que la réédition de 2012. En pire … Hollande … Sarkozy… Le Pen… Les mêmes qu’il y a 20 ans, les mêmes que toujours quasiment. Comment ne produiraient-ils d’aspiration radicale au renouvellement à l’instar de ce surgissement espagnol. Même si « vérité en de ça des Pyrénées, erreur au delà… »

Des personnalités non usées dans les partis ont su rassembler

Il est vrai que l’austérité a provoqué des ravages beaucoup plus graves en Espagne qu’en France, et que le chômage, en particulier celui des jeunes, a atteint des proportions plus dramatiques que chez nous. La vie politique n’en semblait pas moins très verrouillée par les deux partis dominants, celui de gauche et celui de droite, aujourd’hui battus en brèche par Podemos, que la presse française donnait en perte de vitesse, et par ces rassemblements « d’indigné(e)s » venu(e)s de la société civile. Nous aussi nous avons nos « indigné(e)s », fort estimables, mais ce sont ceux de la dernière guerre que nous allons « panthéoniser ». A Barcelone Dada Colau, la future maire et, à Madrid, Manuela Carmena, sont des femmes qui sont devenues célèbres dans la défense des victimes de la crise, des petites gens expropriés par la spéculation immobilière. Pablo Iglesias le leader charismatique de Podemos a participé aux mouvements anti-mondialisation, et est un passionné de Games of Thrones, qui lui a inspiré un livre « « Gagne ou meurs. Leçons politiques à tirer de Games of Thrones ».

Toutes ces personnalités, aiguisées dans les combats sociétaux, mais non point usées dans les partis ont su rassembler autant que nos gauchistes locaux sont capables de se diviser. On connaît l’antienne « vous mettez ensemble deux trotskystes, vous avez trois courants ! » Là bas, ils ont su mettre sur pied des plates formes communes avec des revendications simples : « convertir les appartements vides en logements sociaux, réduire les prix du gaz, de l’électricité, de l’eau, stopper les expulsions et…lutter contre la corruption qui a gangrené plus encore qu’en France les forces partisanes classiques. D’entrée, les futures nouvelles élues ont annoncé une baisse drastique de leurs émoluments. Histoire de donner l’exemple…

Qui pourrait empêcher une confrontation Hollande-Sarkozy-Le Pen ?

Voilà donc tout ce qui fait rêver la gauche de la gauche française dont le moral était au plus bas jusqu’ici. Et pour cause ! Les frondeurs se sont fait ratiboiser avec moins de 30% des suffrages lors du vote des motions au PS. Le torchon brûle entre Jean-Luc Mélenchon et Cécile Duflot qui barbote toujours dans les très bas fonds des intentions de vote. En outre, l’électorat populaire est passé au FN qui a récupéré la contestation anti libérale et anti-caste dominante. Et comme enfin la Grèce de Syriza se débat difficilement dans les difficultés, la plupart des mouvementistes marchaient la tête basse jusqu’au vote espagnol de dimanche dernier. Mais là tout d’un coup Cécile Duflot a gazouillé en espagnol ses « felicitats » et Jean-Luc Mélenchon a cessé de briser des lances rhétoriques contre Angela Merkel, pour dire « son bonheur et son optimisme » (si !si ! ) et en appeler à des listes citoyennes partout pour les régionales. On a même entendu le député socialiste aubryste Jean-Marc Germain souhaiter que Podemos et Syriza se fassent dans le PS !

Des socialistes qui entonnent l’air de l’ouverture… Ca fait vingt ans qu’on l’entend, et ça se termine le plus souvent par la fermeture ! Surtout qu’il n’y aura pas cette fois de primaires socialistes permettant justement d’ouvrir le jeu aux sympathisants ; Jean-Christophe Cambadélis affirme pourtant qu’il s’y emploiera, Christophe Borgel un de ses seconds, jure que « ça va décoiffer ». Demain « on décoiffe gratis ?... » On peut douter que le PS, compte tenu du poids des institutions et du Président se constitue en force de contestation et d’innovation. Mais on ne demande qu’à voir…

A l’extérieur du PS, qui pourrait empêcher le jeu de se refermer sur une confrontation Hollande-Sarkozy-Le Pen ? Duflot ? Elle apparaît plus politicarde que les vieux politiciens, ou au moins autant ! Mélenchon ? « Il fait de la popole », comme on dit depuis si longtemps qu’il ne saurait incarner la rupture avec elle, et quel que soit son talent tribunicien. Alors, qui peut, qui va tenter le diable, se jeter dans la marmite bouillonnante de l’avenir. Ce que confirme l’Espagne, c’est que celui-ci appartient aux audacieux. Et aux audacieuses.

 

SOURCE http://www.challenges.fr/politique/20150525.CHA6181/les-espagnols-de-podemos-une-inspiration-pour-la-france.html 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
D'autres ont soumis au peuple français des guerres à la finance qui n'ont jamais eu lieu.<br /> <br /> Mais il y a bien pire que le "popole": cautionner une censure autoritaire de Valls , c'est à dire exécutée en 3 h au lieu des 3 jours pour la procédure normale: la censure de Nantes. Nous constatons depuis que la porte à la censure s'est largement ouverte...
Répondre
J
Message de Jorie supprimé par erreur:<br /> <br /> <br /> <br /> Mélenchon ferait de la "popole". Non, il fait de la politique.Il a soumis au peuple français des propositions concrètes, une vision de la spécificité de la République française, une vision géopolitique. Comment mettre sous le tapis l'écosocialisme, sa règle verte, l'économie de la mer sur le 2e territoire maritime du monde? comment oublier la nécessaire coopération méditerranéenne, les alertes sur l'attitude peu coopératives du modèle allemand? la violence imposée aux pays du sud ?
Répondre
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité