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9 décembre 2015

Alain Marsaud rencontre Alexeï Pouchkov, Président de la Commission des Affaires Étrangères du parlement russe (Douma) 9/12/15

09/12/2015 - 15h47 par Alain Marsaud
Alain Marsaud rencontre Alexeï Pouchkov, Président de la Commission des Affaires Étrangères du parlement russe (Douma)

Alain Marsaud s’est entretenu mercredi 09 décembre avec Monsieur Alexeï Pouchkov, Président de la Commission des Affaires Etrangères de la Douma (Parlement Russe). L’occasion pour Alain Marsaud de lui poser un certain nombre de questions, notamment sur l’évolution de la position de la diplomatie française concernant la mise en place d’une coalition avec la Russie dans sa lutte contre l’Etat islamique mais aussi sur le sentiment de la Russie à l’égard de la décision prise par notre gouvernement d’annuler la vente de deux Mistrals.

– Intervention d’Alain Marsaud :

Monsieur le Président,

C’est un plaisir renouvelé que de vous retrouver devant notre commission et si j’ai bien compris, vous êtes en quelque sorte le représentant d’un « pays allié ». C’est vrai que tout cela est nouveau. Il y a peu, dans notre Assemblée et plus généralement au gouvernement, la Russie était assimilée à une nation totalitaire qui envahissait ses voisins, qu’il fallait sanctionner et priver des bateaux Mistral. Or, aujourd’hui, vous voici paré des atours de co-combattant contre l’Etat Islamique. Cela nous remplit de joie et nous rassure. Dans différents groupes et chancelleries, on nous a expliqué au début du mois, que c’est la Russie qui avait changé et certainement pas la diplomatie française. Que c’était en quelque sorte, Monsieur Poutine qui était venu rejoindre Monsieur Hollande sur la plateforme Syrienne. Je vous sais trop diplomate pour contester ici, à Paris, au sein de cette commission, une telle vision des choses, mais les amis de la Russie, nombreux et ici présents, ont plutôt l’impression que notre diplomatie vient de manger son chapeau pour vous rejoindre dans l’action anti Etat Islamique, se retrouvant alliée De facto de notre ennemi Bachar El Assad, que vous avez jusqu’ici soutenu. Alors Monsieur le Président, réjouissons-nous de ce retour aux réalités et voulez-vous récupérer les Mistrals que nous envisageons de céder, à vil prix, à des pays qui n’en ont ni les besoins, ni les moyens ?

– Réponse d’Alexeï Pouchkov :

Le Président Pouchkov nous déclare que les pays d’Occident se sont fourvoyés dans le piège des « printemps arabes » qui furent pour la plupart, des échecs car il est peu vraisemblable que les pays concernés soient accessibles en l’état, à la démocratie de type occidental comme celle que nous avons voulu imposer. La destruction politique que nous avons menée dans ces pays a entrainé la croissance d’un mouvement violent de type Etat islamique ainsi que d’autres organisations djihadistes terroristes.

Il nous faut sans doute revenir à un examen de la situation sur le terrain et se demander ce qui se passera en cas de victoire de l’Etat islamique en Syrie et en Irak.

C’est la raison pour laquelle la Russie est intervenue militairement en Syrie, pour préserver Assad.

Selon lui, il n’existe aucune opposition crédible non islamiste au système Assad sauf quelques individus fréquentant les salons à Paris et Istanbul. Il est temps selon Alexeï Pouchkov que nous nous libérions de la contrainte diplomatique américaine afin de livrer un réel combat contre l’Etat islamique.

A ce jour, la Turquie joue un double, voire un triple jeu, empêchant toute solution diplomatique ou sur le terrain et ne peut être considérée bien qu’étant membre de l’OTAN, comme un allié pour les pays occidentaux.

Sur ma proposition de reprise des Mistrals, qui n’était pas réellement sérieuse, Alexeï Pouchkov a fait part de son soulagement indiquant que le Russie n’avait jamais eu le souhait réel d’acquérir ces bateaux et que ce marché n’avait été que dans l’intérêt de la France, dans le but de démontrer la bonne volonté de l’administration de Moscou à l’égard de notre pays. Il ajoute que ces bateaux seraient restés sans utilisation au fond d’un port et n’étaient pas utilisables dans le cadre d’un engagement militaire.

Il n’a pas répondu à ma question concernant l’utilisation de missiles de croisière tirés de la mer Caspienne en direction de la Syrie et qui peuvent constituer un risque certain, notamment pour les aéronefs survolant la région. J’aurai sans doute l’occasion de poser cette question à Moscou dans les jours à venir, à Monsieur Lavrov, Ministre des Affaires Étrangères de Russie.

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