La popularité de Donald Trump sur le web peut-elle le propulser à la Maison Blanche ?

28/12/2015 | 12h11

sur les INROCKS

Trump vient d'atteindre les 5 millions de likes sur Facebook. (Mike Blake/Reuters)

A lire sur theguardian.com

Dimanche, Donald Trump a atteint les 5 millions de likes sur sa page Facebook. Avec 5,5 millions de followers sur Twitter, 750 000 sur Instagram, et une importante activité sur Youtube, Vine et même Periscope, le candidat républicain est sans conteste le roi des réseaux sociaux. Ou, comme il se surnomme lui-même, “L’Ernest Hemingway des 140 signes”. Et cette popularité sur les réseaux sociaux explique “en partie pourquoi il est en train de gagner [l’élection]” selon Dan Pfeiffer, l’ancien conseiller star de Barack Obama en matière de communication.

Et Trump semble bien être l’un des seuls hommes politiques, notamment chez les Républicains, à avoir compris l’importance d’une présence forte sur Internet. Celle-ci lui permet d’être toujours aussi populaire parmi les électeurs américains, alors même qu’il raconte des énormités sur les musulmans ou les réfugiés : il atteint 39% de d’intentions de vote, selon le dernier sondage de CNN.

Un gourou d’Instagram et de Twitter

Donald Trump a su s’inspirer de la campagne électorale de Barack Obama en 2008, qui s’était majoritairement faite sur Facebook, en l’améliorant et en la rendant encore plus interactive. Le milliardaire américain est ainsi friand d’Instagram et de sa possibilité de poster des courtes vidéos de 15 secondes.

Pensées par Justin McConney, son conseiller en nouveau média, ces vidéos sont souvent pour Trump l’occasion de crier son mécontentement à la caméra, comme sur la politique d’Obama. Il poste aussi des petits montages avec des musiques angoissantes, pour se moquer de ses concurrents à la présidentielle. Hilary Clinton en fait souvent les frais…

Twitter est l’autre cour de récréation du candidat républicain, où à la différence de beaucoup de ses adversaires politiques, il écrit la majorité de ses tweets. « Les deux choses les plus importantes pour une célébrité sur les réseaux sociaux sont d’être authentique et de donner à ses fans ce qu’ils veulent » précise Justin McConney.

Et Trump sait comment faire plaisir à ses supporters. Il propose régulièrement à ses followers des séances de questions-réponses où il n’hésite pas à se moquer de lui-même. Il réalise aussi beaucoup de live-tweet, comme lors des Oscars ou du dernier débat démocrate

#AskTrump who wore it better? pic.twitter.com/DO0ISLwXf9

— Brock Lange (@brock_lange) 21 Septembre 2015

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Un pur produit d’internet

Mais sur les réseaux sociaux, la fausse information circule très rapidement, et Trump, en pure produit d’internet s’en fait souvent le porte-parole. Il n’hésite pas à mentir ou à re-tweeter de faux contenus, et se défend de la plus simple des manières.

Ainsi, lorsqu’il est interrogé sur le fait qu’il ait re-tweeté un graphique erroné sur les violences commises par les noirs envers les blancs, il répond tout simplement que ce n’est pas de sa faute : “Je n’ai pas tweeté, j’ai juste re-tweeté quelqu’un qui était censé être un expert”. Il ajoute “Est-ce que je dois vérifier chaque statistique ?”.

La popularité de Trump sur les réseaux sociaux est aussi remise en cause par le Guardian. Il semblerait que seulement 64% de ses fans soient vrais sur Twitter, ce qui se traduit par 1,6 millions de faux followers.

#TrumpFacts

Beaucoup de personnes ne se laissent pas embobiner par les fausses informations de Trump sur le net, et un hashtag #TrumpFacts est même né sur Twitter pour se moquer des assertions du milliardaire américain.

Britain so radicalised that the Queen now wears a hijab instead of a crown #TrumpFacts pic.twitter.com/34jxu72dGn

— Martin Belam (@MartinBelam) 8 Décembre 2015

Il est aussi régulièrement la cible de parodies, et des applications existent même pour rayer toute mention de son nom sur internet. Mention spéciale à une extension Chrome qui transforme automatiquement son nom en émoji “crotte”.

Selon Le Guardian, il est peu probable que Donald Trump arrive à devenir président. Il aura cependant permis de se rendre compte qu’en 2015 “il ne suffit plus pour les hommes politiques d’être capable de lire un prompteur. Ils ont plutôt à intérêt à savoir prendre un bon selfie et à comprendre également ce qu’est un meme”.