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20 janvier 2016

Valls conteste la mission de l'Observatoire de la laïcité! : Frictions entre Valls et l'Observatoire de la laïcité

 

Frictions entre Valls et l'Observatoire de la laïcité

Les Echos | Le 19/01 à 16:14, mis à jour à 17:03 

 

La mission de l'Observatoire de la laïcité, inscrite sur le site du gouvernement , est claire : il "assiste le gouvernement dans son action visant au respect du principe de laïcité en France". Pourtant, le Premier ministre Manuel Valls, invité des Amis du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) hier soir, a vivement critiqué l'institution qu'il accuse de "dénaturer la réalité de cette laïcité".

Jean-Louis Bianco , le président de l'Observatoire de la laïcité, par ailleurs tiraillé depuis plusieurs semaines par des conflits internes sur certaines de ses positions, a sèchement réaffirmé son indépendance ce mardi. Retour sur cette série de polémiques.

 

1) Les propos d'Elisabeth Badinter font réagir

Invitée de France Inter le 6 janvier dernier , la philosophe Elisabeth Badinter était interrogée sur la question de la laïcité , un an après les attentats de Charlie Hebdo. Elle expliquait que les défenseurs de la laïcité devaient "s'accrocher" et "ne pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe, qui a été pendant pas mal d’années le stop absolu, l’interdiction de parler et presque la suspicion sur la laïcité".


Elisabeth Badinter : "Il ne faut pas avoir peur... par franceinter

Ces propos avaient indigné le rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène, qui réagissait sur Twitter  :

 

2) Plusieurs membres de l'Observatoire de la laïcité suspendent leur participation

Le 12 janvier, le député socialiste Jean Glavany, Patrick Kessel, président du comité Laïcité République et ancien Grand Maître du Grand Orient de France, et Françoise Laborde, sénatrice (PRG) de Haute Garonne, annoncent qu'ils suspendent leur participation aux travaux de l'institution, qui compte au total 23 membres. Dans un communiqué, ils dénoncent "la réaction du rapporteur général, dérisoire, risible et inacceptable".

Ces trois personnalités avaient déjà manifesté leur désaccord avec la ligne établie par l'institution dont ils sont membres. Ils défendent, tout comme Elisabeth Badinter, une vision considérée comme "dure" de la laïcité, et estiment que la religion relève uniquement du domaine du privé. La position de l'Observatoire est au contraire de défendre une stricte application de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, et de promouvoir la coexistence pacifique de toutes les religions, même dans l'espace public. Ainsi, sur la question du voile à l'université , alors que l'institution concluait que la laïcité n'était pas en danger, les trois contestataires estimaient qu'"il n’est pas possible de dire qu’il n’y a pas de problème de laïcité dans l’enseignement supérieur".

 

3) Manuel Valls s'invite dans la polémique

Le Premier ministre, qui s'exprimait hier soir lors d'un débat organisé par les Amis du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a à son tour critiqué la réaction du rapporteur général Nicolas Cadène. "Un collaborateur d'un observatoire de la République ne peut pas s'en prendre à une philosophe comme Élisabeth Badinter, pas parce qu'elle est philosophe ni parce qu'elle s'appelle Élisabeth Badinter, mais à partir de ses propos", a-t-il asséné, ajoutant qu'il partageait avec la philosophe "une défense intransigeante de la laïcité dans bien des domaines". "L'observatoire est indépendant, mais là il y a des lignes qui ont été dépassées et je le rappellerai à chacun", a-t-il ajouté.

Manuel Valls a par ailleurs critiqué la signature par le président de l'Observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco d'une tribune, intitulée "Nous sommes unis" et publiée dans Libération le 15 novembre dernier. "On ne peut pas signer des appels, y compris pour condamner le terrorisme, avec des organisations que je considère comme participant d'un climat nauséabond" a affirmé le Premier ministre, faisant allusion à certains des cosignataires réputés proches des Frères Musulmans.

 

4) Jean-Louis Bianco se défend

Alors que Manuel Valls confiait en marge de son intervention qu'il rencontrerait Jean-Louis Bianco "le plus vite possible", ce dernier a réagi par un communiqué publié aujourd'hui dans lequel il dit découvrir "avec stupeur les propos tenus hier soir par le Premier ministre à mon encontre et à l'encontre de Nicolas Cadène".

Le président de l'Observatoire de la laïcité reproche tout d'abord à Manuel Valls de n'avoir "pas lu" le tweet de Nicolas Cadène qui a mis le feu aux poudres, et dans lequel le rapporteur général "se bornait à rappeler le droit existant", selon Jean-Louis Bianco.

Il rappelle ensuite que parmi les signataires de la tribune "Nous sommes unis" figurent notamment des responsables religieux, syndicaux, ainsi que "la présidente de la commission nationale consultative des droits de l'Homme". Autant de personnalités qui s'éloignent à ses yeux du "climat nauséabond" évoqué par Manuel Valls.

Jean-Louis Bianco rappelle ensuite que l'institution qu'il préside, qui a pour mission de produire des analyses et de faire des propositions au Premier ministre, "n'est pas placé sous sa responsabilité". Il estime enfin, amer, que "sur le plan humain, un minimum de respect aurait justifié" que Manuel Valls l'appelle "avant qu'il ne s'exprime publiquement".

Nicolas Berrod

 

http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/021631305893-frictions-entre-valls-et-lobservatoire-de-la-laicite-1193539.php?eKLPr6fi1vbhtF0A.99#

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