Hillary Clinton - #panier des pitoyables ...

VIDEO. Clinton s'excuse après avoir traité les partisans de Trump de «pitoyables»

|10 septembre 2016, 20h01 | MAJ : 10 septembre 2016, 21h41|

sur le PARISIEN

AFP/Brendan Smialowski

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Les partisans de Donald Trump auraient peut-être préféré qu'elle soit prise d'une nouvelle quinte de toux. Vendredi soir, la candidate démocrate à la présidentielle américaine, Hillary Clinton, a provoqué l'indignation au-delà du seul camp républicain en traitant, « en gros » la moitié des électeurs de son adversaire de « pitoyables ». La polémique a tant enflé que l'ex-sécretaire d'Etat a dû s'excuser samedi soir, regrettant d'avoir «généralisé».

Vendredi soir, la levée de fonds à l'occasion de laquelle s'exprimait l'ex-Première dame des États-Unis, « gala LGBT pour Hillary » à New York, avait vite pris des allures de séance d'insultes publiques lorsque la candidate démocrate a lâché, sans sourciller : 

« Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j'appelle le panier des pitoyables »

Et d'énumérer ses cibles sous les applaudissements de la foule, dispersée entre les dizaines de tables rondes de l'immense salle Cipriani  : « Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. À vous de choisir ». La plupart de ces soutiens de Donald Trump sont, pour Hillary Clinton, « incorrigibles », « mais heureusement ils ne sont pas l'Amérique », a-t-elle achevé.

Quant à la seconde moitié des électeurs du républicain, elle constitue selon l'ancienne secrétaire d'État « un panier rempli de personnes qui ont l'impression que le gouvernement les a laissées tomber, que l'économie les a laissées tomber, que personne ne s'intéresse à eux (...) et ils recherchent juste désespérément le changement ». Un « panier » d'électeurs potentiellement récupérable donc ? Hillary Clinton ne va pas jusqu'à le formuler, concluant simplement : « Au fond, peu importe d'où cela vient (...). Ils ne croient pas à tout ce qu'il dit, mais il semble entretenir un semblant d'espoir que leurs vies seront différentes ».

 VIDEO. Clinton : «50% des partisans de Trump sont pitoyables » (CNN) 

Les « Américains ordinaires » insultés répliquent

La charge de la candidate démocrate ne s'est pas cantonnée au public de la salle de gala, les caméras de télévision étant, à titre exceptionnel, autorisées à filmer l'événement. Créant une des ces polémiques dont les Etats-Unis commencent à avoir l'habitude, à moins de deux mois de la présidentielle et alors que les candidats sont au coude-à-coude dans les sondages, l'expression est rapidement arrivée en tête des tendances sur Twitter, sous le hashtag « #basketofdeplorables » («#panier des pitoyables»). Les soutiens de Trump se sont ainsi réapproprié l'injure, se disant « fiers d'être pitoyables ». 

We are proud to be the #BasketOfDeplorables come join us @ https://t.co/AGuHKGJgJa & #RETWEETpic.twitter.com/kQwHaJp6OX

— Bikers 4 Trump (@Bikers4Trump) 10 septembre 2016

Un autre soutien du candidat, @ScottPresler, a publié une photo de trois personnes: « Ma famille. Lequel est pitoyable, Hillary? L'ancien combattant, la femme ou l'homosexuel. Tu nous insultes ».

My family. Which one is deplorable, Hillary? Veteran, woman, or gay man.

You insult us. #BasketOfDeplorablespic.twitter.com/u4LfuPZSH6

— #NeverHillary (@ScottPresler) 10 septembre 2016

Du pain bénit pour Trump

Le principal intéressé n'a pas été long à répliquer non plus, vantant sur le réseau social ses partisans, des «millions d'incroyables personnes travaillant sans relâche», lâchées en pâture au « mépris » d'Hillary Clinton. « Wow, Hillary Clinton a été TELLEMENT INSULTANTE envers mes supporteurs, des millions de personnes incroyables, qui travaillent dur. Je pense que cela va lui coûter cher dans les sondages! », a-t-il posté ce samedi.  

Wow, Hillary Clinton was SO INSULTING to my supporters, millions of amazing, hard working people. I think it will cost her at the Polls!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 10 septembre 2016

Outre les nombreuses réactions indignées des soutiens du milliardaire qui se déversaient sur la Toile samedi, certains commentateurs politiques commencent également à parler d'une sérieuse erreur de la part d'Hillary Clinton. 

« A mon avis, c'est la mauvaise chose à dire », a par exemple tranché sur CNN Bob Beckel, qui se présente pourtant comme un anti-Trump. Matthew Dowd, analyste politique sur ABC News, qui partage son opinion, estime toutefois que les conséquences dans les urnes ne devraient pas être significatives, au moment où les sondages prédisent une course plus disputée qu'attendu pour la Maison Blanche.

Clinton s'excuse... et repasse à l'attaque

Face à l'ampleur du tollé, la candidate s'est fendu d'un communiqué samedi soir pour s'excuser d'avoir « généralisé », tout en renvoyant la balle à son adversaire, promettant qu'elle continuerait à dénoncer « la rhétorique sectaire et raciste" de son rival ». « La nuit dernière j'ai "généralisé en gros", et ce n'est jamais une bonne idée. Je regrette avoir dit "la moitié", c'était mal», a-t-elle admis.

"I won't stop calling out bigotry and racist rhetoric in this campaign." —Hillary pic.twitter.com/C3Z7GybJ53

— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 10 septembre 2016

« Il est déplorable que Trump ait (...) donné une audience nationale aux idées et aux voix haineuses, notamment en retweetant une frange de sectaires avec une dizaine de followers et en diffusant leurs messages à 11 millions de personnes », a-t-elle écrit, en référence à l'activité du milliardaire sur Twitter. Et de rappeler la liste des polémiques au centre desquelles s'est trouvé son rival, comme pour mieux fixer l'attention sur lui. 

La presse exclue de sa dernière levée de fonds

L'un de ses porte-paroles, Nick Merrill, avait tenté un peu plus tôt, d'expliquer la démarche : « Elle a délivré un discours entier sur comment le mouvement alt right (à la droite de la droite, ndlr) utilise la campagne (de Donald Trump) pour faire passer ses idées haineuses », avance le communiquant. « Evidemment », tempère-t-il, « tous les supporteurs de Trump ne font pas partie de cette mouvance, mais tous ses responsables sont avec Trump ». 

Hillary Clinton s'est rendue samedi à un nouvel événement pour lever des fonds au nord de New York. Cette fois, la presse a été tenue à l'écart.

  Leparisien.fr avec AFP

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