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23 novembre 2016

Primaire à droite : Fillon-Juppé, le match des projets en 10 points clefs

Le 22/11 à 09:33Mis à jour à 18:22
Primaire à droite : Fillon-Juppé, le match des projets
François Fillon et Alain Juppé, les deux finalistes de la primaire de la droite et du centre. - AFP
Si les finalistes de la primaire de la droite convergent sur les questions économiques et sociales en dépit de quelques différences notables, ils sont plus éloignés sur les questions sociétales et de politique étrangère. Tour d'horizon de ce qui les rapproche et ce qui les distingue en 10 points clefs.

« Un projet précis et puissant », a martelé François Fillon au soir du premier tour de la primaire de la droite et du centre . Un « combat [...] projet contre projet », a promis pour sa part Alain Juppé. La surprise du premier tour avec un François Fillon largement en tête et le lancement de la campagne pour le second tour a braqué les projecteurs sur les programmes des deux finalistes.

 

Depuis son entrée dans la course, en 2013, François Fillon revendique un projet « radical », clame qu'il souhaite une « vraie rupture », une « transformation profonde ».

 

Quand Alain Juppé est entré dans la danse et a commencé à décliner les trois piliers de son projet - l'école, un Etat fort, le plein-emploi -, le député de Paris a tout à la fois estimé qu'il avait « gagné la bataille idéologique », voyant, selon lui, des copies dans les projets de ses concurrents, mais également crié à la « tisane ». Sous-entendu, à un projet de « demi-mesures » qui ne permettrait pas, selon lui, le « redressement de la France ».

 

« Attention à l'excès de vodka », avait rétorqué Alain Juppé, dans une double allusion aux positions de François Fillon vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine et à ses mesures, en matière économique, que le maire de Bordeaux qualifie de « maximalistes » et d'« irréalistes ».

S'ils diffèrent profondément sur la diplomatie ou encore sur les questions sociétales, les deux hommes ont des projets économiques qui vont toutefois dans le même sens. Mais avec des curseurs poussés plus loin chez François Fillon. Ce qui fait dire à Alain Juppé - qui a connu l'expérience de la réforme de trop en 1995 (la théorie de la « goutte d'eau ») - que le projet de François Fillon n'est « pas crédible », « pas réalisable ». Ce sera l'un des points de friction du second tour. Isabelle Ficek

 

1. Fortes baisses d'impôt pour les familles aisées

SIPASIPA

A la différence de Nicolas Sarkozy, qui proposait une baisse généralisée de l'impôt sur le revenu, François Fillon et Alain Juppé souhaitent des gestes ciblés. Première catégorie visée : les familles aisées. Les deux candidats proposent de relever le plafond de l'avantage du quotient familial. Alain Juppé le porte de 1.500 à 2.500 euros par demi-part, soit un niveau légèrement supérieur à celui de 2012. François Fillon le relève à 3.000 euros, tout en rétablissant l'universalité complète des allocations familiales. La fiscalité du capital fait également partie des priorités. Tous deux proposent de revenir sur la mise au barème de l'impôt sur le revenu. Lire ici la suite de l'article

 
2. Une TVA sociale plus ou moins marquée
strategie.gouvstrategie.gouv

En matière de fiscalité des entreprises, les programmes des deux finalistes de la primaire convergent dans les grandes lignes. A ceci près que la « TVA sociale » défendue par François Fillon est plus radicale que celle d'Alain Juppé. Le premier propose de relever de 2 points le taux normal et le taux intermédiaire, soit 16 milliards de recettes en plus, pour financer 50 milliards de baisse de prélèvements. Le second ne souhaite augmenter que de 1 point le taux normal (+6,5 milliards) et réduire les impôts de 35 milliards.

 

Tous deux proposent de transformer le Cice en baisse de charges, bien que l'actuel gouvernement a reculé face aux difficultés de cette bascule. Alain Juppé veut en faire un dispositif pérenne de zéro charge au niveau du SMIC, avec des allégements dégressifs jusqu'à 1,8 SMIC (mais il y ajoute 10 milliards d'allégements sur tous les salaires), quand François Fillon cible les baisses de charges sur tous les salaires. Ce dernier propose de supprimer 15 milliards de taxes diverses, de type versement transport ou cotisations FNAL, souvent assises sur la masse salariale. Quant à l'impôt sur les sociétés, Alain Juppé défend un taux différencié pour les grandes entreprises (30 %) et les PME (24 %), alors que François Fillon souhaite un taux unique de 25 %. Lire ici la suite de l'article.

 
3. Déficits et orthodoxie budgétaire
SIPASIPA

En apparence, ce n'est pas la question budgétaire qui les distingue. Aussi bien François Fillon qu'Alain Juppé promettent des coupes drastiques dans les dépenses publiques pour le prochain quinquennat : le premier invoque 100 milliards d'euros, quand le second parle d'une fourchette de 80 à 100 milliards. Tous deux souhaitent faire porter la moitié de l'effort sur la sphère sociale, avec notamment une nouvelle réforme des retraites qui doit faire passer l'âge légal de départ à 65 ans (20 milliards d'économies à la clef). Lire ici la suite de l'article

 

4. Le contrat de travail assoupli

SIPASIPA

Pour faciliter les embauches, il faut faciliter les licenciements. Cette maxime de la droite se retrouve dans les programmes des deux candidats. Mais chacun la décline à sa façon. Alain Juppé reprend à son compte la proposition du patronat de prédéterminer les causes de licenciement dans le contrat de travail au moment de l'embauche pour donner de la « visibilité » aux entreprises. François Fillon reprend, lui, l'idée des motifs prédéterminés de rupture mais en plus flou. Lire ici la suite de l'article

 
5. Querelle de chiffres sur les fonctionnaires
AFPAFP

François Fillon comme Alain Juppé le promettent : ils réduiront massivement le nombre de fonctionnaires. Mais s'il s'agit là d'un marqueur de droite clairement identifié, chacun a son projet. Le premier préconise la méthode musclée avec la baisse de quelque 500.000 du nombre de fonctionnaires sur cinq ans. Le second, lui, a prévu un scénario moins raide, avec la suppression de 250.000 à 300.000 postes. C'est deux fois moins que François Fillon mais c'est tout de même bien plus ambitieux que pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

 

Côté protection sociale, les deux candidats prônent la disparition du régime spécial de retraite des fonctionnaires, mais chacun à sa façon. Lire ici la suite de l'article.

 
6. Fin des 35 heures : à chacun sa stratégie
Primaire à droite : Fillon-Juppé, le match des projets

Même si la loi travail permet désormais aux entreprises de s'en affranchir, les deux finalistes de la primaire prévoient d'enterrer les 35 heures. Mais pas de la même façon. Le programme de François Fillon précise que « la loi fixera la seule durée maximum du travail hebdomadaire selon la norme européenne » (42 ou 48 heures). Libre aux entreprises de définir sous ce seuil leur temps de travail par accord. Ce dernier s'imposera au contrat de travail, ce qui veut dire qu'un salarié ne pourra refuser de s'y soumettre. Du côté d'Alain Juppé, on estime nécessaire, au bout de deux ans, d'imposer par la loi, à défaut d'accord, un retour aux 39 heures qui prévalaient avant les 35 heures, qualifiées de « durée de travail de référence ». Les deux hommes se retrouvent aussi sur la nécessité d'alléger le Code du travail. Mais François Fillon prévoit un grand chambardement quand Alain Juppé s'inscrit dans la poursuite du mouvement engagé par la loi El Khomri. Lire ici la suite de l'article

 
7. De vraies divergences sur le plan international
AFPAFP

François Fillon est réputé favorable au Kremlin depuis que, lors d'un symposium renommé en Russie, il y a trois ans, il avait jugé la politique de François Hollande trop atlantiste. Assis à ses côtés, Vladimir Poutine (photo), buvait du petit-lait. Alain Juppé a critiqué cette attitude compréhensive vis-à-vis de la Russie en recommandant à François Fillon de ne pas « forcer sur la vodka ».

 

Il en va de même pour sa politique européenne. Comme son mentor, Philippe Séguin, François Fillon s'est opposé en 1992 au traité de Maastricht sur la monnaie unique et se félicite aujourd'hui que le projet d'une Europe fédérale soit tombé à l'eau. Il pense que seule une « Europe des nations » souveraines sera à même de susciter l'adhésion des peuples. La vision d'Alain Juppé est plus traditionnellement pro-européenne, et cherche à concilier, dans un mouvement continu d'intégration, les intérêts des Etats et l'intérêt général européen. Lire ici l'intégralité de l'article

 
8. Des nuances sur la sécurité et la défense
SIPASIPA

Alain Juppé a été brièvement ministre de la Défense, François Fillon a présidé la commission de la Défense de l'Assemblée nationale. Tous deux sont donc très au fait des besoins de l'armée et affichent des positions tout à fait semblables. Avec à la base un même postulat : il faudra dans les cinq années à venir dépenser davantage pour maintenir la capacité d'action d'une armée en manque de bras depuis plus de trois ans. Lire ici la suite de l'article

 

Sécurité intérieure. De même sur les questions de sécurité intérieure, le besoin de redéployer les forces sur le terrain et de renforcer le renseignement intérieur est un diagnostic partagé. Alain Juppé parle de 10.000 policiers et gendarmes de plus sur le terrain au terme du quinquennat, quand François Fillon promet 12 milliards de dépenses supplémentaires à terme pour les fonctions régaliennes de l'Etat : police, justice et défense. Rétablissement de la double peine, création d'une police pénitentiaire, François Fillon tient un discours un peu plus musclé en maintenant l'idée de déchéance de nationalité, abandonnée par Alain Juppé, mais, sur le fond, un député confirme : « On est dans la nuance, pas dans la différence. »

 
9. Deux visions de la famille
AFPAFP

Les sujets sociétaux, c'est là qu'il y a de vraies différences. François Fillon incarne une droite conservatrice, plus traditionnelle. Alain Juppé assume des positions sur la famille plus « modernes ». François Fillon a refusé de manifester contre la loi « mariage pour tous » mais a promis de réécrire la partie filiation de la loi Taubira. Il a toujours assuré qu'il ne reviendrait pas sur le mariage gay, mais il souhaite que seule l'adoption simple et non plus plénière soit ouverte aux couples homosexuels. Alain Juppé, qui a parfois souligné être à la tête d'une famille recomposée, a assumé une position plus décalée à droite, favorable à l'ensemble de la loi « mariage pour tous » - y compris sur la filiation.

 

Islam/laïcité : Dans la lutte contre « le totalitarisme islamique » dixit François Fillon et, « la guerre contre l'Etat islamique » dixit Alain Juppé, ils affichent chacun leur fermeté, prônant le contrôle du financement des lieux de culte, la formation des imams ou encore le français pour les prêches. Alain Juppé avance une charte de la laïcité. Si François Fillon avait apporté son soutien aux maires interdisant le « burkini », lui comme Alain Juppé sont opposés à l'interdiction de tous les signes religieux dans l'espace public.

 

Sur l'immigration, c'est, là aussi, la fermeté qui règne des deux côtés, avec des quotas à faire voter par le Parlement, un raccourcissement des délais de traitement des demandes d'asile. Lire l'intégralité de l'article

 10. L'autonomie des écoles à géométrie variable
ShutterstockShutterstock

Alain Juppé parle de l'autonomie des établissements scolaires comme d'une « révolution », François Fillon évoque une « rénovation profonde » du système éducatif. Tous deux parlent d'autonomie, d'effort à faire porter sur l'école primaire et d'une réforme du bac. Mais, à y regarder de près, les différences sont réelles. Lire ici la suite de l'article

 
***
Dossier édité avec les articles d'Isabelle Ficek, Ingrid Feuerstein, Leïla de Comarmond, Ane Bauer, Marie-Christine Corbier, Yves Bourduillon et Catherine Chatignoux.
SOURCE : http://www.lesechos.fr/elections/primaire-a-droite/0211516784205-primaire-a-droite-fillon-juppe-le-match-des-projets-2044744.php#xtor=CS1-25
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