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11 janvier 2017

Marine Le Pen présidente de la République : quelles conséquences ?

Mis à jour le 11 Janvier 2017 à 09:40 Publié le 11 Janvier 2017 à 05:31
[Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate à l'élection présidentielle de 2017 FRANCOIS GUILLOT / AFP]
Immigration, Economie, Europe… Alors que la plupart des sondages donnent la présidente du Front national au deuxième tour de la Présidentielle de 2017, à quoi ressemblerait la France dirigée par l’extrême droite ?

Retour vers le futur. A seulement quelques mois de la Présidentielle, la dirigeante du Front national Marine Le Pen est annoncée au deuxième tour, et ce, quelque soient ses adversaires (Juppé, Sarkozy, Hollande, Mélenchon...). Même si la marche reste encore élevée pour réunir plus de 50% des voix, la dirigeante d’extrême droite ne semble jamais avoir été si proche du pouvoir. Quelles seraient les conséquences de son éventuelle élection en mai prochain ?

 

 

Limiter l'immigration 

Que serait un projet du FN, sans un chapitre sur l’immigration ? Sur ce point, le parti d’extrême droite demeure constant depuis sa création en 1972. Seul le curseur a un peu changé, puisqu’en cas d’arrivée au pouvoir, Marine Le Pen n’empêcherait pas toute immigration, mais limiterait le nombre d’entrée légale sur le territoire français à 10.000 par an, contre environ 200.000 depuis une dizaine d’années.

Selon le responsable du programme économique du FN, le député européen (et futur ministre de l'Economie ?) Bernard Monot, cette limitation de l’immigration se ferait notamment en réduisant fortement le regroupement familial, l'accès au droit d'asile et l'immigration de travail. Cette politique permettrait à la France d’économiser environ 8 milliards d’euros par an, soit 40 milliards sur le quinquennat.

Mais est-ce bien réaliste ? Le regroupement familial a concerné environ 90.000 personnes en 2015. Si elle était élue en 2017, Marine Le Pen voudrait stopper ces arrivées, avec pour objectif d'atteindre zéro entrée légale. Sauf que l'interdiction du regroupement familial contreviendrait au «Droit à mener une vie privée et familiale», reconnu par l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales (CEDH). Difficile d'imaginer dans ces conditions qu'en cas d'élection, le FN puisse empêcher une personne régulièrement installée en France de faire venir sa famille. Surtout que 75% des gens qui souhaitent faire venir leurs proches, sont en réalité des Français...

A lire aussi : Marine Le Pen fait sa rentrée politique

Même chose pour le droit d'asile, que la Présidente souhaiterait limiter aux «cas qui le justifient réellement». En 2016, la France a enregistré 80.075 demandes d'asile, selon le dernier rapport de l'Office français des réfugiés et des apatrides (OFPRA). Sur l'ensemble de ces demandes, 19.506 ont été acceptées, soit 24,3% de réponse favorable. Limiter le nombre d'entrée globale à 10.000 sur un an, reviendrait à diviser au moins par deux le nombre de réfugiés, une politique qui serait sanctionnée par la Cour européenne des Droits de l'Homme.

Concernant l'immigration de travail, la Présidente d'extrême-droite souhaiterait restreindre l'arrivée de travailleurs étrangers, aux seuls secteurs en tensions. En 2015, ils ont été un peu moins de 20.000, étrangers extra-communautaires, à venir travailler en France. Mais le contingent le plus important est évidemment celui des travailleurs européens. La France en a accueilli cette année environ 400.000, soit l'équivalent d'une ville comme Toulouse. Pour limiter les entrées légales à 10.000 par an, il faudrait donc réduire l'immigration de 2.500%... 

Enfin, Marine Le Pen a affirmé le 8 décembre vouloir mettre fin à l'éducation gratuite pour les enfants étrangers. «Si vous venez dans notre pays, ne vous attendez pas à ce que vous soyez pris en charge, à être soignés, que vos enfants soient éduqués gratuitement, maintenant c'est terminé, c'est la fin de la récréation!», a-t-elle lancé à l'adresse des étrangers.

Emploi : Abroger la loi El Khomri

Marine Le Pen souhaite abroger la loi El Khomri sur le travail, qu'elle juge «néfaste». En revanche, elle a affirmé au Parisien dimanche 8 janvier qu'elle n'avait pas l'intention de revenir sur les trente-cinq heures, tout en ouvrant la voie à une négociation branche par branche. «On pourra donc, en fonction de ces négociations, travailler trente-neuf heures mais payées trente-neuf !», a-t-elle précisé. 

La candidate du Front National souhaite également mettre en place un «protectionnisme intelligent, piloté par un Etat stratège» et «un patriotisme économique», qui se traduirait notamment par une augmentation des droits de douane.

Un référendum sur l'euro

«L'Euro est un obstacle majeur au développement de notre économie», estime Marine Le Pen. Si elle était élue, la candidate mettrait en place plusieurs propositions chocs sur le plan économique. Parmi lesquelles, l'organisation d'un sommet européen pour tenter de renégocier les traités européens et retrouver des marges de manœuvre, notamment sur l'euro. La leader d'extrême droite le rappelle régulièrement : elle souhaite dévaluer la monnaie pour redynamiser l’industrie française. Mais est-ce réellement faisable et quelles en seraient les conséquences ?

La potentielle nouvelle présidente a déjà annoncé, qu’en cas d’échec des négociations, elle proposerait aux Français un référendum sur la sortie de l’euro. Aucun pays n'a jusqu'à présent entrepris une telle démarche. Seuls les électeurs britanniques ont voté en juin par référendum pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Comme le répètent régulièrement ses détracteurs, une sortie de la monnaie unique ne ferait pas fondre les économies des Français, mais elle aurait pour conséquence, notamment, de provoquer une fuite massive de capitaux. Les investisseurs retireraient leurs fonds placés en France (Bourse, banques...) pour les investir en dehors des frontières héxagonales.

Une sortie de l'euro, provoquerait également une hausse des taux d'intérêts pour la dette française. Les marchés financiers prêtent à la France parce que sa signature est jugée crédible et parce qu'elle appartient à un ensemble politique et monétaire, l'Union européenne, qui témoigne d'un environnement stable. En cas de retour à un équivalent du «franc» ou à un passage à un «nouvel euro», les investisseurs pourraient se détourner de Paris.

Réductions des dépenses publiques 

L'élection de Marine Le Pen aurait également des conséquences sur les dépenses publiques du pays. La présidente du FN a déjà annoncé qu'en cas d'accession à l'Elysée, elle mettrait en place un programme de réduction des dépenses de 60 milliards d’euros, qui seraient ramenés, après un mandat, aux alentours des 50% du PIB, contre 56,8% en 2016.

Ce plan quinquennal de Marine Le Pen prévoit une réduction des dépenses publiques de 12 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du budget annuel pour le travail et l’emploi. A titre de comparaison, plusieurs candidats des Républicains proposent jusqu’à 100 milliards de réduction d’ici 2022. Ces réductions sont très ambitieuses.

La présidente du FN n'a d'ailleurs toujours pas expliqué précisément où elle les effectuerait. Car même si le FN l'affirme, réduire l'immigration (40 milliards d'euros) et lutter contre la fraude et l'évasion fiscale (20 milliards d'euros) ne suffiront pas. Et pourront même s'avérer contre-productifs, en coûtant plus cher qu'ils ne rapportent, notamment concernant l'immigration. Plusieurs rapports indiquent en effet, que bien loin coûter de l'argent à l'Etat, les immigrés ont une contribution positive sur le budget de la France...

Santé : lutter contre la fraude sociale

Marine Le Pen affirme ne pas vouloir remettre en cause le tiers payant, auquel elle s'est pourtante dite hostile. «Il sera assez facile de dresser le bilan de cette réforme. Et si ce bilan est négatif, et je pense qu'il le sera, de revenir dessus», a-t-elle expliqué. La candidate souhaite également généraliser les médicaments génériques et «la mise en oeuvre d'une véritable politique de lutte contre la fraude sociale». 

En revanche, la préférence nationale chère à Marine Le Pen serait de mise. Ainsi les étrangers «devront cotiser quelques années avant de pouvoir accéder aux bénéfices de la protection sociale et de la solidarité nationale dans son ensemble». L'école gratuite serait également concernée, a précisé la candidate.

Education : priorité à l'école primaire

La candidate Front National envisage de supprimer le collège unique et de mettre en place le retour à l'apprentissage dès 14 ans. Elle souhaite également «mettre le paquet surl'école primaire avec un système qui permette à chaque enfant d'avoir ses acquis fondamentaux à la fin de ce cycle». Elle veut aussi «tout remettre sur la table» en matière de rythmes scolaires.

Un impôt pour tous

Dernier changement important en cas de succès de Marine Le Pen aux élections présidentielles, l’instauration d’un impôt pour tous, une mesure régulièrement proposée par les responsables politiques. Avec le FN au pouvoir, tous les Français paieraient l’impôt sur le revenu (IR), même symboliquement. En 2016, seulement un Français sur deux payait l'impôt sur le revenu pour un montal annuel de 72,3 milliards d'euros, selon le dernier projet de loi de Finances. Concrètement, Marine Le Pen souhaite que la masse de ces prélèvements soit répartie sur les 38 millions de contribuables.

La leader d’extrême droite souhaiterait également augmenter les impôts des grands groupes, notamment cotés en Bourse, pour financer la réduction de la fiscalité des petites et moyennes entreprises. Dans les faits, Marine Le Pen souhaiterait créer trois niveaux d'imposition (15%, 24% notamment) pour les PME et TPE, avec un maintien du taux à 33% pour les grands groupes, accusés par le FN d'optimiser leur fiscalité.

 

source : http://www.directmatin.fr/politique/2017-01-11/marine-le-pen-presidente-de-la-republique-quelles-consequences-740787

 

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