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25 février 2017

Marine Le Pen se pose en architecte d'un monde «multipolaire»

Par Emmanuel Galiero
Mis à jour le 23/02/2017 à 18h19 | Publié le 23/02/2017 à 17h47

La candidate frontiste a défendu jeudi sa vision de la France dans le monde.

Lors de sa deuxième conférence présidentielle, organisée jeudi soir à Paris, Marine Le Pen a tracé les grandes lignes du projet international qu'elle veut défendre pour restaurer une «France puissante».

Dans cette campagne, où elle est d'ailleurs bousculée par une affaire de dépenses irrégulières d'assistants parlementaires européens, la présidente du Front national mise beaucoup sur la dimension internationale du scrutin de mai, qu'elle veut voir comme une justification et une consolidation de son projet politique. Plusieurs événements mondiaux, du Brexit de Theresa May à l'élection de Donald Trump aux États-Unis, en passant par la croissance du sentiment eurosceptique en Europe, illustrent, selon elle, une évolution géopolitique favorable à l'émergence des États-nations. Même si, à ce jour, le président du Liban Michel Aoun est le seul chef d'État étranger ayant accepté de la rencontrer, elle est convaincue que ces mouvements, qu'elle croit inexorables, la porteront au pouvoir.

En réponse à ceux qui brandissent l'explosion de l'Union européenne comme un risque de déséquilibres et de bouleversements aux conséquences imprévisibles, elle explique, au contraire, que la construction d'une nouvelle Europe est non seulement «nécessaire» mais «exaltante».

«Il s'agit de restaurer la voix indépendante de la France dans le monde, une puissance d'équilibre, selon les canons gaulliens»

Jean Messiha, conseiller de Marine Le Pen

Jean Messiha, énarque aux origines égyptiennes et conseiller de Marine Le Pen, résume le projet international du FN en une phrase: «Il s'agit de restaurer la voix indépendante de la France dans le monde, une puissance d'équilibre, selon les canons gaulliens». À ses yeux, le sujet est «fondamental» parce qu'il compte parmi les «grands domaines régaliens» du président de la République. «Mais la politique internationale de la France, précise-t-il, est une question de volonté politique, pas de coût, puisque notre pays dispose d'un des plus grands réseaux diplomatiques du monde et d'une place de membre permanent au Conseil de sécurité à l'ONU».

Ce monde «multipolaire» auquel pense Marine Le Pen implique des échanges diplomatiques avec toutes les puissances étrangères. «Nous avons soutenu Trump, notamment parce qu'il renouait un dialogue avec la Russie», explique Louis Aliot, le vice-président du FN en déplacement à Washington, où il participe, en tant que député européen, au grand rendez-vous des conservateurs américains, la Conservative Political Action Conference (CPAC). Le FN préconise une politique française arabe «qui ne soit pas celle des États-Unis et des autres puissances». Par exemple, le FN veut restaurer les liens avec la Syrie pour éviter de déstabiliser la région comme ce fut le cas, selon lui, avec l'intervention française en Irak. «La France doit avoir sa voix à elle, une voix autonome», insiste Aliot.

Le FN veut restaurer les liens avec la Syrie pour éviter de déstabiliser la région comme ce fut le cas avec l'intervention française en Irak

Concernant la question israélo-palestinienne, le parti frontiste est favorable à une solution à deux États et considère que la reconnaissance de l'État d'Israël est un «préalable à la paix». Enfin, concernant la Russie, Aliot estime que les relations avec ce «membre de la grande Europe», «puissance militaire» et «élément important de la civilisation européenne et chrétienne» exigent un partenariat «privilégié».

Marine Le Pen entend aussi «renforcer les liens entre les peuples» francophones et lancer une «politique de codéveloppement avec les pays d'Afrique» déclinée sous trois formes d'aides: le développement de l'école primaire, l'amélioration des systèmes agricoles et l'aide au renforcement des outils de défense et de sécurité.

Enfin, la présidente du FN plaide pour une augmentation des capacités militaires. Ses engagements présidentiels en la matière, rassemblés sous le titre «Une France puissante», prévoient une sortie du commandement militaire intégré de l'Otan, la consolidation d'une capacité de défense autonome et la reconstitution d'une offre industrielle garantissant «l'indépendance stratégique».

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 24/02/2017.

 

SOURCE  http://premium.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/02/23/35003-20170223ARTFIG00282-marine-le-pen-se-pose-en-architecte-d-un-monde-multipolaire.php

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