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1 janvier 2018

Iran – Des manifestations à motif économique sont récupérées par des agents du changement de régime

sur Arrêt sur infos

Par Moon of Alabama 

Publié le 29 décembre 2017 sous le titre Iran – Regime Change Agents Hijack Economic Protests

 

Hier et aujourd’hui, il y a eu des petites manifestations en Iran. Elles constituent probablement la première étape d’une vaste opération de « changement de régime » menée par les États-Unis et Israël avec l’aide d’un groupe terroriste iranien.

Plus tôt dans le mois, la Maison-Blanche et les Sionistes se sont préparés à attaquer à nouveau l’Iran:

Une délégation conduite par le Conseiller israélien pour la sécurité nationale a rencontré de hauts responsables américains à la Maison-Blanche au début du mois pour discuter d’une stratégie visant à contrer l’agression de l’Iran au Moyen-Orient, a confirmé un haut responsable américain à Haaretz.

Un autre rapport sur la réunion cite des responsables israéliens :

« Les États-Unis et Israël voient du même œil les différents développements dans la région et en particulier ceux qui sont liés à l’Iran. Nous sommes parvenus à un accord sur la stratégie et la politique nécessaires pour contrer l’Iran. Nos accords portent sur la stratégie globale, mais aussi sur les objectifs concrets, la manière d’agir et les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs. »

Ceci est probablement le résultat de cette réunion:

Jeudi, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Mashad, la deuxième plus grande ville iranienne, pour protester contre les prix élevés et scander des slogans contre le gouvernement. 

Des vidéos diffusées sur les médias sociaux ont montré des manifestants à Mashad, au nord-ouest de l’Iran, un des endroits les plus sacrés de l’islam chiite, qui scandaient « mort au président Hassan Rouhani » et « mort au dictateur ».

L’agence de presse semi-officielle ILNA et les médias sociaux ont fait état de manifestations dans d’autres villes de la province de Razavi Khorasan, dont Neyshabour et le Cachemire.

Une vidéo de la manifestation de Mashad montrait une cinquantaine de personnes scandant des slogans entourées d’encore plus de gens qui les regardaient.

Les protestations contre les politiques économiques (néo-)libérales du gouvernement Rohani en Iran sont justifiées. Le taux de chômage officiel en Iran est supérieur à 12% et il n’y a pratiquement pas de croissance économique. Les gens dans la rue ne sont pas les seuls insatisfaits:

Le leader suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, qui a critiqué à maintes reprises le bilan économique du gouvernement iranien, a déclaré mercredi que la nation se débattait contre « les prix élevés, l’inflation et la récession », et a demandé aux responsables de s’attaquer résolument à ces problèmes.

Jeudi et aujourd’hui, les slogans de certains manifestants sont passés de l’appel à résoudre les problèmes économiques à un appel au changement de régime.

A mon avis, ce sont toujours les mêmes qui sont derrière ces protestations. Notez qu’elles ont commencé dans plusieurs villes en même temps. Ce n’était pas un soulèvement local spontané dans un endroit donné, non, il y avait une certaine forme de coordination.

Et puis il y a ceci:

Carl Bildt? @carlbildt – 21:38 – 28 déc 2017 de Rome, Latium

On rapporte que les signaux des réseaux internationaux de télévision par satellite sont brouillés dans les grandes villes d’Iran. Ce pourrait être le signe que le régime craint la propagation des manifestations d’aujourd’hui.

Une recherche dans différentes langues prouve qu’il n’y a eu aucun « rapport » de ce genre. Carl Bildt est un ancien premier ministre suédois. Il a été recruté en 1973 comme informateur de la CIAet, depuis, il travaille à plein temps pour le compte des Américains. Il a été impliqué dans le coup d’État en Ukraine et a tenté d’en tirer un profit personnel.

La seule réponse au tweet de Bildt a été d’un celle d’un certain Riyad Swed – @SwedRiyad qui a posté plusieurs vidéos de manifestations dont une montre des voitures de police en feu.

Je ne suis pas sûr que la vidéo soit authentique. Le compte est un peu bizarre (actif depuis septembre 2016, 655 tweets mais seulement 32 followers?).

Pas plus tard qu’hier, une conférence au Chaos Communication Congress des « hackers » portait sur les services secrets du Government Communications Headquarters* (GCHQ) britannique et ses faux comptes Twitter et Facebook. Ils servent à obtenir des renseignements et à mener des opérations de « changement de régime ». Dans les pages 14 à 18 du rapport (11:20 min) il y a des extraits de documents du GCHQ qui mentionnent l’Iran comme l’une des cibles. L’orateur mentionne notamment un compte du GCHQ « @2009Iranfree » qui a été utilisé pour susciter des protestations en Iran après la réélection du Président Ahmedinejad.

Aujourd’hui, vendredi, qui est le jour de congé hebdomadaire en Iran, plusieurs autres manifestations ont eu lieu dans d’autres villes. Selon un rapport de Reuters aujourd’hui:

Environ 300 manifestants se sont rassemblés à Kermanshah après ce que Fars a appelé un « appel de la contre-révolution » et ont crié « Les prisonniers politiques doivent être libérés » et « la liberté ou la mort », tout en détruisant des biens publics. Fars ne nomme aucun groupe d’opposition. […]

Les images, qui n’ont pas pu être vérifiées, montrent des manifestations dans d’autres villes, y compris Sari et Rasht au nord, Qom au sud de Téhéran et Hamadan à l’ouest.

Mohsen Nasj Hamadani, le chef adjoint de la sécurité de la province de Téhéran, a déclaré qu’une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées sur une place de Téhéran et qu’elles étaient pour la plupart parties à la demande de la police, sauf quelques unes qui avaient refusé et qui ont été « détenues temporairement », selon l’agence de presse ILNA.

Certaines de ces manifestations ont de véritables raisons économiques, mais elles sont récupérées par d’autres intérêts:

Dans la ville centrale d’Isfahan, un habitant a déclaré que les manifestants avaient participé à une manifestation organisée par des ouvriers d’usine réclamant des arriérés de salaires.

« Les slogans sont rapidement passés de demandes économiques à des slogans contre le Président Hassan Rouhani et le Guide suprême (Ayatollah Ali Khamenei), a déclaré l’habitant au téléphone. […]

Les protestations purement politiques sont rares en Iran (…) mais les travailleurs manifestent souvent pour protester contre des licenciements ou le non-paiement de salaires et des personnes qui détiennent des dépôts dans des institutions financières non réglementées et en faillite.                      […]

Alamolhoda, le représentant de l’Ayatollah Khamenei au nord-est de Mashhad, a déclaré que quelques personnes avaient profité des protestations de jeudi contre la hausse des prix pour scander des slogans contre le rôle de l’Iran dans les conflits régionaux. […]

« Des gens étaient venus exprimer leurs revendications, mais soudainement, dans une foule de quelques centaines de personnes, un petit groupe qui ne dépassait pas 50 personnes a crié des slogans aberrants et horribles tels que « Laissez tomber la Palestine », « Pas pour Gaza, pas pour le Liban, je donnerai ma vie (seulement) pour l’Iran », a dit Alamolhoda.

Deux vidéos postées par la BBC Perse, et d’autres que j’ai vues, montrent seulement de petits groupes de protestataires actifs d’une douzaine de personnes, entourés de beaucoup de gens qui regardent ou filment ceux qui scandent des slogans.

Les vidéos publiées par le groupe terroriste Mujahedin-e Khalq[MEK], 1,2,3,4,5, montrent également de petites manifestations bien que le groupe MEK affirme que des dizaines de milliers de personnes scandent « mort au dictateur ». Le groupe MEK, ou son organisation « civile » le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), semble être le plus impliqué dans les manifestations actuelles. Son site Web regorge d’article sur les protestations, et son responsable a publié une déclaration de soutien:

Mme Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, a salué le peuple héroïque de Kermanshah et d’autres villes qui s’est levé aujourd’hui en scandant « mort ou liberté », « mort à Rouhani », « mort au dictateur » et « les prisonniers politiques doivent être libérés », et a protesté contre les prix élevés, la pauvreté et la corruption.

Elle a déclaré: « Hier, Machhad, aujourd’hui Kermanshah, et demain partout en Iran; ce soulèvement sonne l’appel au renversement de la dictature totalement corrompue des mollahs, et annonce l’avènement de la démocratie, de la justice et de la souveraineté populaire. 

La rapidité de l’implication de la MEK – son premier article a été publié hier à 10h26 – est extrêmement suspecte.

En 2012, on a rapporté qu’Israël avait utilisé l’organisation terroriste MEK pour assassiner des scientifiques nucléaires en Iran:

Jeudi, des responsables américains s’adressant à NBC news ont affirmé jeudi que les agents du Mossad formaient des membres du groupe terroriste dissident les Moudjahidines du peuple iranien dans le but d’assassiner des scientifiques iraniens du nucléaire, ajoutant que l’administration du président américain Barack Obama était au courant de l’opération, mais n’avait aucun lien direct avec eux.

Les responsables américains auraient confirmé le lien entre Israël et les Moudjahidines du peuple iranien (MEK) en disant: « Toutes vos suppositions sont correctes. »

En octobre, un document de l’Institut CATO a analysé (et rejeté) plusieurs options concernant ce que les États-Unis devaient faire avec l’Iran. Sous l’option trois : « Changement de régime de l’intérieur », il était écrit :

Dans cette approche, les États-Unis exerceraient des pressions sur le régime iranien et appuieraient en même temps les groupes qui s’y opposent – que ce soit le Conseil national extrémiste de la Résistance iranienne (CNRI) en exil, les factions pro-démocratie de la Révolution verte ou les minorités ethniques d’Iran -, une stratégie que ses adeptes comparent souvent au soutien de Reagan aux groupes de la société civile d’Union soviétique. […]

Mark Dubowitz, de la Fondation pour la défense des démocraties, un partisan de la « démocratisation par la force », a exhorté le président Trump à « poursuivre l’offensive contre le régime iranien » en « affaiblissant les finances du régime iranien » par des « sanctions économiques massives », tout en « sapant les dirigeants iraniens en renforçant les forces pro-démocratiques » à l’intérieur de l’Iran. Cette option semble gagner du terrain dans la vision de la politique iranienne de l’administration Trump et a reçu le soutien officiel de Tillerson. Mike Pompeo, directeur de la CIA, soutenait également cette approche quand il était au Congrès.

Le MEK/CNRI a indiqué que le sénateur Tom Cotton, qui remplacera probablement Pompeo, le chef de la CIA, lorsque ce dernier  partira au département d’État, a publié une déclaration de soutien aux manifestants.

La Maison-Blanche et le régime de Netanyahou se sont mis d’accord sur une stratégie contre l’Iran. Les principaux membres de l’administration Trump sont en faveur d’un « changement de régime » par des « forces pro-démocratie » en Iran. Quelques semaines après la finalisation de l’accord, des manifestations économiques coordonnées commencent en Iran, rapidement détournées par de petits groupes très actifs de changeurs de régime. Un groupe de terroristes iraniens en exil, bien connu pour sa collaboration meurtrière avec des espions israéliens ainsi que pour ses cellules d’opérations en Iran, est tout de suite très engagé dans le mouvement de protestation.

Si c’est comme je le pense, une opération de « changement de régime », les protestations vont bientôt s’amplifier. Quand les gens ont besoin d’argent, quelques milliers de dollars suffisent pour fabriquer une grande foule. De petits groupes d’émeutiers se cacheront au milieu des manifestants sans doute sincères. Les médias « occidentaux » vont se livrer à leurs habituels commentaires inquiets de pseudo-humanistes libéraux. Lorsque la police iranienne tentera d’arrêter ces émeutiers, les médias crieront d’un seul homme « brutalités policières ». On fabriquera un « martyr » et on en fera une icône. On colportera des rumeurs de censure et de répression (comme Carl Bildt ci-dessus), les fausses nouvelles se multiplieront,  il y aura tout à coup des centaines de faux comptes Twitter et Facebook « iraniens » qui rendront compte des événements sur le « terrain » de leurs bureaux de Langley.

Pour les politiciens et les policiers iraniens, la question est délicate. Les protestations économiques sont clairement justifiées, même Khameni le dit. Mais les émeutes dans les rues doivent être réprimées avant qu’elles ne s’intensifient et ne deviennent incontrôlables. Les armes dans les manifestations pourraient bientôt devenir un problème. Le Mossad et la MEK n’ont pas peur de tuer des gens au hasard.

Mais la République islamique d’Iran bénéficie du véritable soutien d’une grande partie de la société. Il y a de grandes organisations civiles qui appuient le gouvernement, non pas sur toutes les questions, mais d’une façon générale. La plupart des Iraniens sont des nationalistes fiers et ils seront difficiles à diviser. S’il s’agit bien de la tentative de « changement de régime » que j’imagine, je crois qu’elle échouera.

 

Source : http://arretsurinfo.ch/iran-des-manifestations-a-motif-economique-sont-recuperees-par-des-agents-du-changement-de-regime/

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