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29 avril 2018

Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 26 avril 2018

 

26 avril 201819:42
sur  www.mid.ru

  1. Sur l’entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre chypriote des Affaires étrangères Níkos Khristodoulídis

  2. Sur la réunion ministérielle trilatérale sur la Syrie au format Iran-Russie-Turquie

  3. Sur l’entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif

  4. Sur la visite en Russie du Ministre jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés Ayman Safadi

  5. Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre arménien des Affaires étrangères Édouard Nalbandian

  6. Sur la situation en Syrie

  7. Sur les accusations du Ministère français des Affaires étrangères contre la Russie concernant de prétendues « manipulations d’informations » sur l’incident chimique présumé de Douma

  8. Sur la critique des frappes des USA et de leurs alliés contre la Syrie

  9. Concernant l’usage de missiles américains « intelligents » lors des bombardements en Syrie

  10. Sur le briefing organisé au siège du Secrétariat technique de l’OIAC à La Haye concernant l’incident chimique du 7 avril dans la ville syrienne de Douma

  11. Sur le bilan de la conférence « L’avenir de la Syrie et de la région »

  12. Sur la situation au Yémen

  13. Sur le Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien

  14. Sur le rapport du Département d’État américain au sujet du respect des accords et des engagements dans le domaine du contrôle des armements et de la non-prolifération

  15. Sur la saisie de la résidence du Consul général de Russie à Seattle  par les autorités américaines

  16. Concernant le commentaire de Heather Nauert sur le Consulat général de Russie à Seattle

  17. Sur les perspectives des relations russo-cubaines suite aux changements opérés le 19 avril au sein du gouvernement de Cuba

  18. Sur les déclarations du Président français Emmanuel Macron concernant l’intégration européenne des pays des Balkans occidentaux

  19. Sur la politisation du sport

  20. Sur les déclarations de l’écrivain néerlandais Alexander Munninghoff sur la Russie

  21. Sur la situation autour de Iouri Mel

  22. Sur l’interpellation en Ukraine de la dirigeante de l’antenne régionale du mouvement « Bénévoles de la Victoire » Elena Odnovol

  23. Sur le projet de créer en Ukraine ladite « Église orthodoxe locale unie »

  24. Sur le rapport du Ministère russe des Affaires étrangères, intitulé « Le néonazisme, un défi dangereux contre les droits de l’homme, la démocratie et la suprématie du droit

  25. Sur les célébrations liées au 73e anniversaire de la Victoire

*

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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 26 avril 2018

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre chypriote des Affaires étrangères Níkos Khristodoulídis

 

Vendredi 27 avril, le Ministre chypriote des Affaires étrangères Níkos Khristodoulídis se rendra à Moscou pour sa première visite en cette qualité. Pendant son séjour, il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Les deux chefs de diplomatie ont l'intention d'évoquer l'état et les perspectives de la coopération bilatérale, d'échanger leurs avis sur le processus de paix chypriote, et d'aborder un large éventail de questions régionales et internationales d'intérêt mutuel, notamment les relations UE-Russie et la situation dans l'Est de la Méditerranée, entre autres.

 

Sur la réunion ministérielle trilatérale sur la Syrie au format Iran-Russie-Turquie

 

Samedi 28 avril à Moscou se tiendra la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Iran et de la Turquie, pays garants du processus d'Astana dont l'objectif est de contribuer au processus de paix en Syrie. En marge de cet événement sont prévus des entretiens bilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.

Les ministres évoqueront l'évolution de la situation en Syrie et les éventuelles démarches communes qui pourraient aider à promouvoir les contacts intersyriens sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies et compte tenu des décisions du Congrès du dialogue national syrien de Sotchi.

Une attention particulière sera accordée à la situation humanitaire en Syrie, notamment dans le contexte de la mise en œuvre de la résolution 2401 du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous sommes certains qu'un rôle plus actif des agences humanitaires pourrait contribuer à sa normalisation au plus vite, tout en sachant que l'aide apportée au peuple syrien ne doit pas viser de fins politiques.

 

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif

 

Samedi 28 avril, en marge de la réunion ministérielle trilatérale susmentionnée, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

Il est prévu d'aborder un large éventail de questions relatives aux relations bilatérales traditionnellement amicales, qui connaissent un développement dynamique, et notamment la coopération politique, les liens commerciaux, économiques et sociaux dans le contexte de la mise en œuvre des accords entre le Président russe Vladimir Poutine et le Président iranien Hassan Rohani.

Les deux ministres échangeront leurs avis sur les questions régionales et internationales d'actualité, notamment la situation tendue autour de la mise en œuvre du Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien.

 

 

Sur la visite en Russie du Ministre jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés Ayman Safadi

 

Mardi 3 mai, le Ministre jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés Ayman Safadi est attendu en Russie pour une visite de travail. Pendant leur entretien à Sotchi, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés Ayman Safadi ont l'intention d'échanger leurs avis sur un large éventail de questions régionales et internationales d'actualité, et d'aborder l'état et les perspectives de la coopération russo-jordanienne bilatérale.

La situation en Syrie devrait occuper une place centrale dans l'entretien. L'accent sera mis sur la situation dans le sud du pays, notamment sur le fonctionnement de la zone de désescalade mise en place avec la Russie, les USA et la Jordanie. Une attention particulière sera accordée aux perspectives du processus de paix au Proche-Orient, notamment compte tenu de l'aggravation de la situation sur les territoires palestiniens et avant tout dans la bande de Gaza.

Nous notons que le dialogue entre les chefs de diplomatie de la Russie et de la Jordanie est chargé. Il se distingue par un niveau élevé de confiance, ainsi que par la convergence ou la coïncidence des approches des deux pays concernant de nombreux problèmes régionaux et internationaux majeurs.

 

 

Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre arménien des Affaires étrangères Édouard Nalbandian

 

Aujourd'hui, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est brièvement entretenu avec son homologue arménien Édouard Nalbandian pour évoquer notamment la situation sur la ligne de démarcation entre le Haut-Karabagh et l'Azerbaïdjan.

 

 

Sur la situation en Syrie

 

Au cours de la semaine écoulée, la situation en Syrie a continué de subir les répercussions négatives des frappes de missiles et des bombardements massifs lancés le 14 avril dernier par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France contre le territoire du pays. On constate malheureusement une intensification de l'activité des radicaux et des extrémistes, qui ont eu la possibilité de reprendre haleine et de reformer leurs rangs grâce aux actions de la troïka occidentale.

Les combattants du Front al-Nosra ont repris leurs bombardements contre les localités de la province de Homs. On constate également une hausse de la fréquence des attaques de Daech contre les postes de l'armée gouvernementale syrienne dans la province de Deir-ez-Zor près des villes d'Al-Mayaddin et d'Abou-Kemal. Étant donné que les djihadistes de Daech qui occupaient le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk et ses alentours ont refusé de cesser le feu, l'armée syrienne y a lancé le 19 avril une opération antiterroriste de grande envergure.

Des tendances positives perdurent également. L'évacuation des combattants du Qalamun oriental se poursuit. Plus de 10 000 combattants et membres de leurs familles sont déjà partis au nord de la Syrie. Suite au départ d'encore 5 000 ou 6 000 rebelles "irréconciliables", cette région devrait être complètement libérée des groupes armés illégaux. Les combattants ont cédé leurs armes lourdes, notamment plusieurs dizaines de chars, des systèmes de missile Grad, des missiles antichars américains, ainsi que plus de 60 000 armes à feu et un volume important de munitions.       

Les autorités syriennes entreprennent des efforts actifs afin d'octroyer leur aide à la population des territoires libérés des groupes armés illégaux et de rétablir l'infrastructure. Selon le Département de la Santé publique de la région de Damas, plus de 86 000 réfugiés de la Ghouta orientale ont reçu des soins médicaux. La campagne nationale de vaccination lancée par le Ministère syrien de la Santé publique devrait s'étendre à 2,9 millions d'enfants. Selon le Ministre syrien de l’Énergie, on envisage de rétablir complètement la distribution d'électricité dans la province de Deir-ez-Zor d'ici mi-mai.

Le groupe d'experts de l'OIAC arrivé à Douma le 21 avril dernier poursuit son travail et a déjà visité deux fois les lieux de l'attaque chimique présumée. La Russie lui offre tout son soutien possible, notamment en matière de sécurité. Moscou souhaite que les inspecteurs de l'OIAC mènent une enquête objective sur les circonstances de cet événement et présentent leur rapport le plus rapidement possible.

 

 

Sur les accusations du Ministère français des Affaires étrangères contre la Russie concernant de prétendues "manipulations d'informations" sur l'incident chimique présumé de Douma

 

Nous avons pris connaissance des accusations du Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian contre la Russie concernant de prétendues "manipulations constantes" autour de l'incident chimique présumé dans la ville syrienne de Douma. Du point de vue de la France, la Russie partage des vidéos d'enfants alors que "45 personnes sont mortes". La situation est pourtant tout à fait différente.

Les matériaux présentés par la Russie - contrairement à ceux sur lesquels vous, monsieur Le Drian, vous êtes appuyé à Paris pour décider de soutenir l'opération punitive américaine - montrent des témoins réels des événements qui se sont déroulés à Douma. Comme tout le monde le sait, ces témoins se sont déjà rendus à la Haye pour présenter aux pays membres de l'OIAC des informations de première main. Il ne s'agit pas des vidéos et des matériaux des réseaux sociaux que vous, monsieur Le Drian, avez partagés en tant que preuves de la nécessité de frapper la capitale d'un État souverain. Des êtres humains sont arrivés à la Haye et raconteront aujourd'hui ce qu'on a fait avec eux, comment on a tourné ces vidéos truquées et réparti les rôles. Cela sera très instructif. 

On n'a trouvé aucune trace des morts ou des blessés évoqués par le Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ni aucune trace des armes chimiques prétendument utilisées. Vous voyez clairement une différence évidente entre les bases de preuves.

Il n'est pas exclu que l'interview émotionnelle du Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'explique par la fragilisation des positions des partisans de l'agression illégale contre la Syrie. Peut-être est-ce en effet la raison principale? La véracité des témoignages, des photos et des vidéos qui ont servi de base aux accusations contre les autorités syriennes a été contestée par des représentants de partis français. Lors des débats parlementaires du 16 avril, ils ont souligné l'absence de preuves sérieuses de l'utilisation d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad à Douma, tandis que certains ont ouvertement indiqué qu'il s'agissait d'une mise en scène.

Je voudrais rappeler à nos collègues français que la France a réussi, il y a 15 ans, à éviter le piège de Washington qui insistait sur l'existence d'armes chimiques en Irak. Que s'est-il donc passé avec la France en 15 ans?

 

Sur la critique des frappes des USA et de leurs alliés contre la Syrie

 

Je voudrais attirer votre attention sur la conclusion des services scientifiques du Bundestag (structures de recherches auprès du parlement allemand) publiée le 14 avril avec une estimation juridique internationale de la frappe aérienne des USA, du Royaume-Uni et de la France contre la Syrie en réponse à une prétendue attaque chimique commise à Douma.

Cette conclusion, s'appuyant sur l'examen des faits à travers le prisme de la conformité avec le droit international, est très révélatrice. Les "frappes de représailles", contre n'importe quel État, sont qualifiées par les experts "d'inadmissibles" et sont jugées "contraires au principe du non-recours à la force et à la menace de la force" dans l'esprit du paragraphe 4 de l'article 2 de la Charte de l'Onu.

De plus, selon les experts, la CIAC prescrit déjà des mécanismes juridiques pour traduire en justice les coupables, c'est pourquoi les actions sortant du cadre de ses décisions paraissent très douteuses du point de vue du droit international.

Les experts analysent également l'explication doctrinale de cette opération par ses auteurs. Par exemple, Londres a ouvertement justifié son adhésion à cette action en invoquant une "intervention humanitaire". Les analystes se demandent pourquoi la prétendue attaque chimique de Douma, qui n'a certainement pas été la plus violente ni la plus massive de par le nombre de victimes, a servi de "déclencheur" à une telle opération après sept ans de guerre syrienne qui a emporté des centaines de milliers de vies avec l'approbation absolument stoïque des actions de nombreux groupes armés et combattants par l'Occident, qui expliquait son attitude par la "nécessité de combattre le régime".

Étant donné que le concept d'obligation de protéger, reposant à la base de la notion d'"intervention humanitaire", suppose la protection de la population civile et non la punition d'un État pour la violation du droit international, les experts du Bundestag qualifient l'attaque des USA et de leurs alliés comme un retour non dissimulé à la contremesure militaire sous une "apparence humanitaire".

La réaction à cette conclusion de Berlin est symptomatique. Pendant la conférence de presse de la porte-parole adjointe du gouvernement allemand Ulrike Demmer le 23 avril, il a été déclaré que cette conclusion avait été "prise en compte" mais que la position officielle du gouvernement du pays restait inchangée: la réaction à l'attaque chimique était "nécessaire et proportionnée". C'est un paradoxe! Il ne faut peut-être pas qualifier cette analyse de document, mais d'une manière ou d'une autre ce papier préparé par des analystes-experts du gouvernement allemand n'est pas désavoué et aucun contre-argument n'est apporté. La position solidaire de l'Allemagne avec les USA qui ont lancé ces frappes, ainsi qu'avec le Royaume-Uni et la France, est réaffirmée.

Littéralement la veille de la conférence de presse de la porte-parole adjointe du gouvernement allemand Ulrike Demmer, la chaîne publique allemande ZDF a reconnu que l'attaque chimique de Douma était fausse. Du moins, c'est ce qu'a annoncé en direct le correspondant Uli Gack qui a mené sa propre investigation journalistique et s'est rendu directement sur les lieux qui sont devenus le théâtre des événements sanglants, il a beaucoup communiqué avec les habitants. "Les gens sont persuadés que toute cette histoire était une mise en scène et qu'il y a eu plusieurs provocations de ce genre. Pendant ces "exercices", des gens ont été aspergés de chlore et cela a été filmé. Ensuite, ces informations ont été publiées comme des preuves."

Nous avons déjà demandé qui assumerait la responsabilité des provocations incessantes avec la manipulation d'organisations pseudo-humanitaires, de la société civile et de la population? Aujourd'hui cette question doit être posée différemment: quand répondront-ils de ces provocations? Quant à savoir qui en est l'auteur, ce n'est plus une question. Nous avons tous vu comment avaient été créées ces mises en scène, comment elles avaient été immédiatement colportées par l'establishment occidental, quelles actions avaient été entreprises immédiatement après la publication des informations sur l'organisation de ces provocations et quel en a été le résultat: elles ont activé les groupes armés illégaux. Voilà tout le déroulé de cette fake production.

 

Concernant l'usage de missiles américains "intelligents" lors des bombardements en Syrie

 

Je voudrais également rappeler, notamment au Ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian - même si le principal intéressé se trouve de l'autre côté de l'océan - et à nos collègues américains qu'hier le Ministère de la Défense a organisé une conférence de presse (je pense que beaucoup d'entre vous y ont assisté) pour les médias russes et étrangers concernant l'analyse des résultats des bombardements américains illégaux lancés contre la Syrie souveraine. Plusieurs diapositives ont été projetées pour montrer la localisation géographique des frappes, les numéros de série des missiles et les résultats de l'attaque. Après tout, ce ne sont pas de simples débris de métal sans nom! Pas du tout. Ces projectiles ont des numéros. A première vue, rien n'empêche notamment les journalistes de demander au Pentagone et à la Maison blanche (puisque le Président américain Donald Trump a dit qu'il avait téléphoné quelque part et qu'on lui avait confirmé que tous les missiles avaient atteint leur objectif) ce qui était arrivé aux munitions avec ces numéros de série. De plus, d'après les numéros de série il est parfaitement possible de connaître la date de fabrication, de livraison et tout le parcours de cet armement.

Je rappelle que des images des fragments de missiles de croisière ont été présentées, sur lesquelles ont voit les brèches caractéristiques des éléments d'antimissiles guidés. Or il nous a été dit que tous les missiles avaient atteint leur cible.

La Russie est accusée de manière infondée de toujours falsifier quelque chose. A chaque fois, nous présentons des preuves tangibles – des calculs, des faits, des arguments, des chiffres, etc.

Maintenant nous voudrions entendre ce que répondront les Américains aux preuves qui ont été présentées. Ce ne sont pas des mots, ce sont des preuves matérielles. Il est question d'une agression armée contre un État souverain. Il faut l'assumer.

Je rappelle la phrase dite à la Russie par le Ministre britannique de la Défense: "Taisez-vous et écartez-vous". Nous avons une réponse à présent: "Venez ici et expliquez-vous!"

 

 

Sur le briefing organisé au siège du Secrétariat technique de l'OIAC à La Haye concernant l'incident chimique du 7 avril dans la ville syrienne de Douma

 

Aujourd'hui la délégation russe organise à La Haye, au Secrétariat technique de l'OIAC, un briefing consacré à l'incident chimique dans la ville syrienne de Douma. Des témoins syriens, que le mainstream occidental a tenté de faire passer pour des victimes d'attaques chimiques, expliqueront comment tout s'est réellement passé.

L'objectif de ce briefing consiste à faire la lumière sur ce qui s'est vraiment produit dans cette ville. Et le meilleur moyen de faire la lumière sur les circonstances consiste à proposer la tribune de l'Organisation à ceux que nos collègues occidentaux s'efforçaient de "protéger".

Je pense que beaucoup de choses intéressantes seront dites aujourd'hui, car outre la conférence de presse à l'OIAC on prévoit également une conférence de presse pour les médias.

                    

Sur le bilan de la conférence "L'avenir de la Syrie et de la région"

 

Les 24 et 25 avril à Bruxelles s'est déroulée la conférence internationale "L'avenir de la Syrie et de la région" organisée par l'UE avec la participation du Représentant permanent de la Russie auprès de l'UE Vladimir Tchijov. L'objectif annoncé de l'événement était d'évaluer l'accomplissement des engagements politiques et financiers pris dans le cadre de la première Conférence de Bruxelles il y a un an, et d'obtenir de nouveaux engagements similaires des sponsors potentiels.

Avant tout, nous voudrions noter que nous jugeons erronée la décision des organisateurs de l'événement de ne pas y inviter le gouvernement syrien. On ignore qui ils cherchent à aider sans faire appel à Damas. Nous partons du fait que quand on s'occupe de l'aide à un État et à sa population, il faut interagir directement avec les représentants de cet État et de cette population. A cet égard, l'invitation à la conférence de différentes ONG en tant que représentantes de la Syrie, sachant qu'elles agissent pour la plupart en dehors du pays, paraît pour le moins illogique.

Globalement, la position de certains pays associant l'aide à la Syrie au changement de régime est également contreproductive. Actuellement, ces États se focalisent sur l'aide aux personnes et aux structures se trouvant sur les territoires incontrôlés par les autorités syriennes centrales. Ce soutien sélectif à certaines régions du pays au détriment du reste de la Syrie ne contribue pas à surmonter la division au sein de la société syrienne, au rétablissement de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Syrie. Nous savons avec vous que plusieurs pays occidentaux ne visent pas à rétablir l'unité mais à entériner la division de la Syrie.

A cet égard, nous appelons tous les donateurs potentiels à établir une coopération étroite avec les autorités syriennes légitimes, ainsi qu'avec les agences humanitaires internationales qui coopèrent avec elles. Seule cette approche pourra contribuer à l'amélioration de la situation humanitaire en Syrie et à la normalisation au plus vite de la situation dans ce pays.

 

 

Sur la situation au Yémen

 

La situation au Yémen, qui est aux prises depuis quatre années consécutives avec des opérations militaires impliquant la "coalition arabe", continue d'évoluer selon un scénario négatif.

Selon les informations rapportées et confirmées par le commandement du mouvement Houthis "Ansar Allah", Saleh Ali al-Sammad, qui présidait le Conseil politique suprême du Yémen autoproclamé en août 2016, a été tué dans un bombardement le 19 avril.

On sait que le successeur de Saleh Ali al-Sammad à ce poste est un autre haut représentant d'Ansar Allah: Mahdi al-Mashat. Les autorités houthies de Sanaa ont promis de venger la mort de celui qui était l'un de leurs leaders, ce qui risque d'intensifier les affrontements le long de la ligne de front, y compris dans les régions yéménites frontalières avec l'Arabie saoudite, ainsi que les bombardements contre différentes villes et régions du Royaume.

Dans le même temps, des communiqués rapportent que les attaques non sélectives de l'aviation de la "coalition" ont fait des victimes civiles. 56 personnes ont été tuées ces derniers jours et des dizaines de civils ont été blessés. L'exemple le plus récent est la tragédie survenue dans la province yéménite de Hajjah, où le bombardement d'un mariage dans la nuit du 22 au 23 avril a fait plus de 20 morts, dont des femmes et des enfants.

Nous jugeons nécessaire, sur ce fond alarmant, de réaffirmer notre position soulignant le caractère contreproductif des tentatives de régler par la force les problèmes au Yémen. Miser sur la force ne fait qu'aggraver la situation, entraîne davantage de souffrances pour les simples Yéménites et éloigne la perspective d'un règlement politique de la crise auquel il ne peut y avoir d'alternative - nous en sommes profondément convaincus.

Nous appelons une nouvelle fois les belligérants à respecter rigoureusement le droit humanitaire international, à renoncer à l'escalade des activités militaires et à écouter, enfin, l'avis du peuple yéménite fatigué de la guerre et des nombreuses privations. Les protagonistes du conflit yéménite doivent rompre le cercle vicieux de la violence et s'asseoir à la table des négociations pour s'entendre sur le futur ordre politique de leur pays en tenant compte de leurs intérêts et de leurs préoccupations réciproques. C'est le seul moyen, pour le Yémen, de revenir à une paix durable et à l'entente nationale.

 

 

Sur le Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien

 

Nous sommes sérieusement préoccupés par les dernières déclarations des présidents des USA et de la France concernant le Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien.

La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu'elle jugeait impossible une révision du Plan d'action pour y apporter des changements ou des amendements. L'accord représente un mécanisme équilibré tenant compte des intérêts de tous les acteurs. La destruction de l'équilibre fragile des intérêts reposant à la base du Plan d'action entraînerait de graves conséquences pour la sécurité internationale et le régime de non-prolifération.

Nous jugeons important de rappeler que ce document est le résultat d'accords sur lesquels ont travaillé de près, pendant longtemps, les délégations représentant leur État au niveau officiel. Ce document est le résultat d'un compromis et d'accords politiques.

Nous ne pensons pas être concernés par des accords séparés pouvant être conclus entre les USA et la "troïka" européenne. Nous analyserons les résultats de telles négociations au regard de leur conformité avec les exigences du Plan d'action et surtout de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. Si les USA et la "troïka" européenne s'entendaient sur l'interprétation de termes séparés du Plan d'action, nous nous réserverions le droit d'agir de la même manière.

Nous continuerons à remplir nos exigences dans le cadre du Plan d'action tant que les autres acteurs le feront.

 

 

Sur le rapport du Département d’État américain au sujet du respect des accords et des engagements dans le domaine du contrôle des armements et de la non-prolifération

 

Nous avons noté le nouveau rapport publié récemment par le Département d’État américain sur le respect des accords et des engagements dans le domaine du contrôle des armements et de la non-prolifération.

Chaque année, les USA, inspirés par la conception qu'ils ont de leur propre "exclusivité", notamment en ce qui concerne le respect des engagements dans le cadre du droit international, se mettent à jouer le rôle de "commissaire mondial" et à émettre des verdicts sous forme d'ultimatums pour dire qui remplit ou ne remplit pas les accords internationaux. Ce faisant, ils ignorent complètement les mécanismes de surveillance, de vérification, d'établissement de la vérité et de règlement des litiges prévus par ces mêmes accords, ce qui en soi témoigne clairement du niveau de respect de Washington pour les règles de conduite et d'interaction convenues entre les États. Le plus absurde est que les documents publiés par le Département d’État américain portent sur la manière dont les pays remplissent les accords internationaux mais que les mécanismes de vérification prévus par ces accords sont simplement ignorés par les USA. C'est absurde, mais c'est la vie d'aujourd'hui.

Le rapport de cette année n'a pas fait exception parmi tant d'autres documents de même forme et présentation. Toujours sans appel la Russie est accusée d'un paquet de "violations". Les USA ne jugent toujours pas utile de présenter la moindre preuve pour justifier les attaques visant la Russie. Washington est apparemment d'avis qu'il est possible de compenser le manque d'arguments par un ton prononcé de mentor et par la catégoricité des jugements.

Dans le même temps, la diffusion de tels rapports paraît d'autant plus cynique sur fond de nombreuses violations des engagements internationaux par les USA eux-mêmes, notamment dans le domaine du contrôle des armements, de la non-prolifération et du désarmement, sans parler de la pratique devenue pratiquement courante d'usage de la force militaire uniquement à son propre entendement contre des Etats souverains en l'absence d'une autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies et non à titre de légitime défense, ce qui est une grossière violation de la Charte de l'Onu. Telles sont les réalités actuelles.

Je ne vais pas énumérer aujourd'hui en détail les violations des USA. Toutes ces informations sont disponibles sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères où a été publié, le 24 avril dans le fil d'actualité, un article "Sur les estimations russes du rapport du Département d’État américain au sujet du respect des accords et des engagements dans le domaine du contrôle des armements, de la non-prolifération et du désarmement". Je vous suggère d'en prendre connaissance.

Nous voudrions appeler Washington à renoncer à avancer des reproches infondés aux autres États, notamment au regard de leur propre comportement en la matière. Tout cela ressemble à des tentatives maladroites d'induire en erreur l'opinion publique internationale. Nous espérons également que Washington prendra enfin conscience qu'il est préférable de régler les questions litigieuses d'une manière plus civilisée, grâce à un dialogue professionnel dans le respect réciproque et non par la rhétorique publique et la "projection de la force" selon son entendement.

 

 

Sur la saisie de la résidence du Consul général de Russie à Seattle  par les autorités américaines

 

Grâce aux pages du Ministère russe des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux, vous avez pu voir ce qui s'était passé hier à l'ancien Consulat général de Russie à Seattle. Nous disons "ancien" parce que les autorités américaines ont retiré leur accord pour le fonctionnement du consulat. Cependant, personne ne nous a privés de notre droit de propriété.

Nous avons déjà dit qu'une nouvelle saisie de la propriété russe par les autorités américaines était planifiée par les autorités. Il est question de la résidence du Consul général de Russie à Seattle. Vous avez pu suivre les événements d'hier pratiquement en direct. Tout reste en accès libre aujourd'hui.

Vous vous souvenez que la décision des USA d'expulser 60 diplomates russes et de fermer le Consulat général de Russie à Seattle a été annoncée le 26 mars. Cette décision s'inscrivait dans la continuité de la ligne visant à saper les relations bilatérales, lancée par Washington encore à l'époque du précédent président des USA Barack Obama.

Les diplomates russes ont dû quitter les locaux de service loués par le Consulat général le 1er avril. Les derniers collaborateurs ont quitté Seattle, comme prescrit, le 24 avril. Des agents américains ont alors occupé (il n'y a pas d'autre mot pour décrire ces actes) la résidence du Consul général de Russie.

Les Américains ont tenté de dire qu'en réalité ce n'était pas une occupation. Le bâtiment est une propriété russe pour laquelle de l'argent a été transféré à une époque et dont l'entretien a toujours été payé. C'est pourquoi on peut dire qu'il s'agit d'une véritable occupation.

Le fait que les autorités américaines aient formellement annulé l'accord pour le fonctionnement de notre Consulat général ne prive en aucun cas la Russie du droit de propriété sur le bâtiment - cela vaut aussi pour tous les autres pays à qui cela pourrait arriver.

Des agents américains sont entrés dans le bâtiment en l'absence de ses propriétaires, littéralement sans demander – ce n'est pas une image – en fracturant les portes fermées pour y mener des fouilles intégrales. Ils ont utilisé l'infrastructure appropriée. Le bâtiment a été mis en conservation par la Russie. Évidemment, les Américains ont tout fait selon leur entendement, comme ils le voulaient, et faisaient la loi dans le bâtiment.

Ils ont agi de la même manière qu'ils l'avaient fait fin 2017 sur le territoire de la propriété russe qui se trouvait à disposition de l'Ambassade de Russie à Washington, de la Représentation permanente de la Russie auprès de l'Onu à New York, comme ils l'ont fait au Consulat général de Russie à San Francisco (il est question de deux bâtiments) et de la Représentation commerciale de la Russie à Washington en automne 2017. Au total, à ce jour, les autorités américaines ont déjà saisi six sites diplomatiques. Je répète qu'il est question de la propriété diplomatique russe.

Cette situation est absolument révoltante, odieuse et sans précédent. L'histoire des relations russo-américaines n'avait encore rien connu de tel. Cette nouvelle violation grossière des normes fondamentales du droit international par les USA, notamment de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, de la Convention des relations consulaires de 1963 et de la Convention consulaire bilatérale de 1964, est flagrante. Nous ne commentons pas cet aspect, mais même du point de vue de la législation américaine les autorités ne peuvent trouver aucun document qui légitimerait leurs actes et agissements. Ces documents n'existent pas. C'est uniquement une décision de la frange politique des autorités ou des structures de force américaines. Voici une bonne question pour les autorités américaines: sur la base de quelles décisions et quel est le mécanisme de décision quand la propriété étrangère subit une occupation étatique? Pas besoin de mots ou d'émotions: montrez simplement ce document ou faites-y référence. Pour quelle raison une saisie de propriété qui ne vous appartient pas à vous, mais à un autre État, a-t-elle eu lieu?

Vous le savez, la Russie a dû prendre des mesures symétriques en réponse aux actions hostiles de Washington. Le 29 mars, le même nombre de diplomates américains a été proclamé persona non grata en Russie, l'accord d'ouverture du Consulat général des USA à Saint-Pétersbourg a été annulé et ses collaborateurs font leurs bagages et doivent quitter la ville d'ici le 30 avril.

Je souligne que les bâtiments du Consulat général et de la résidence du Consul général des USA n'appartiennent pas aux États-Unis. Ils sont loués à la ville de Saint-Pétersbourg et constituent une propriété municipale. En d'autres termes, personne n'a pris quoi que ce soit aux Américains en Russie. Sans parler du fait qu'il n'y a eu aucune perquisition démonstrative dans un bâtiment étranger. Nous ne faisons que réagir.

De notre côté, nous insistons sur le retour des six propriétés russes saisies aux USA. Nous ne sommes pas autorisés à y entrer même pour vérifier le fonctionnement des services publics de distribution. De plus, nous savons, et je vous le montrerai aujourd'hui, que tous ces services publics de distribution sont précisément exploités par les autorités américaines. En outre, des représentants officiels américains nous ont suggéré plusieurs fois de vendre ces biens immobiliers. Nous avons également reçu des propositions d'aider à vendre notre propre propriété. On nous a dit qu'ils étaient prêts à nous aider sur le plan pratique. C'est un intérêt curieux!

Nous espérons que la communauté internationale remarquera le banditisme d’État factuel dans lequel sont tombées les autorités américaines.

Je voudrais attirer votre attention directement sur les faits. Regardez ces diapositives.

Seattle, 25 avril. Je souligne que ce ne sont pas des photos mises en scène, mais des vidéos authentiques. Notez la toile bleue sur la photo. A première vue, qu'est-ce que c'est? Derrière cette "couverture" se cache un agent des structures américaines qui fracture la porte du Consulat général de Russie. Vous voulez probablement savoir pourquoi on le cache. Nous avons la même question. Peut-être que c'est un homme des services américains ou peut-être c'est une personne recrutée. Difficile à dire. Cependant nous voyons pour la première fois que sous couvert d'une toile tenue par des femmes, quelqu'un scie quelque chose. A en juger par le son de la vidéo, on scie du métal. Voici des images où une nouvelle serrure est installée. Ici, pour des raisons inconnues, la toile bleue n'est plus présente. C'est vraiment absurde. Pourquoi sommes-nous habitués au fait que l'absurdité peut être seulement d'envergure internationale? Voici une absurdité d'envergure locale – une nouvelle serrure est installée probablement par des représentants du Département d’État américain.

Voilà à présent les agissements des représentants officiels américains sur le territoire du Consulat général de Russie. Les voici s'approchant du bâtiment pour fracturer tout, ils s'approchent de l'entrée centrale des locaux. Je voudrais dire que toutes ces personnes qui se trouvent sur le territoire appartenant à la Russie sont entrées dans l'histoire. La personne qui sciait le verrou savait probablement qu'elle allait être surveillée et c'est la raison pour laquelle elle a demandé d'être couverte par une toile bleue. Je pense que bien des années plus tard, ces gens se rappelleront comment ils ont agi illégalement et violé leurs propres lois fondamentales. Je ne comprends pas comment ils ont été persuadés d'y participer, car à terme tout cela restera accessible. Ils raconteront probablement à leurs enfants comment ils se sont promenés sur une propriété étrangère. Voici l'intrusion dans le bâtiment par une autre entrée. Oui, le bâtiment a été occupé par cette entrée également. Voici le travail avec l'infrastructure dont j'ai parlé. Le bâtiment était mis en conservation, l'eau a été coupée parce qu'en quittant le consulat les collaborateurs russes ont fait le nécessaire pour préserver le bâtiment en l'absence des gens. Cependant, des hommes sont immédiatement arrivés, ont ouvert l'eau et se sont introduits dans les canalisations. Pourquoi fait-on tout cela? Difficile à comprendre. Je répète que le bâtiment n'appartient pas aux autorités américaines mais à la Russie. Je baptiserais cette photo "Personnification de la légalité" (les photos et les vidéos de cette présentation sont publiées dans la rubrique "Vidéos de la conférence de presse" de notre site).

 

 

Concernant le commentaire de Heather Nauert sur le Consulat général de Russie à Seattle

 

Je voudrais m'arrêter sur le commentaire que nos homologues du Département d’État américain ont publié sur internet. Ils ont notamment écrit ceci: "Aujourd'hui les hauts fonctionnaires du Département d’État ont visité le bâtiment (du consulat général) de Seattle pour vérifier s'il avait bien été libéré".

Non. Il n'a pas été libéré, mais bel et bien occupé!

"Nous continuerons de l'entretenir conformément à nos engagements."

On ignore de quels engagements il s'agit et envers qui. L'Amérique a des engagements vis-à-vis de la Russie en tant que pays qui accueille ses établissements diplomatiques. Vous avez enfreint et violé tous vos engagements. De quels engagements parlez-vous encore?

"Aucune "invasion", simplement une réponse ferme et légitime au comportement révoltant de la Russie." Autrement dit: tout ce que vous venez de voir est votre illusion. A ce sujet, j'ai plusieurs questions. S'il est question de légalité, comme on vient de nous dire, présentez la loi sur laquelle vous vous êtes appuyés pour occuper une propriété étrangère. Si vous dites que la Russie a un comportement révoltant, on voudrait avoir des faits et des preuves. A l'heure actuelle, nous constatons seulement une nouvelle falsification d'informations par les autorités américaines concernant leurs frappes illégales contre un État souverain.

Si nos collègues du Département d’État américain publient ces informations et disent que c'est normal et légal, peut-être devrions-nous venir chez eux? Nous verrons alors leur réaction pour savoir si de tels agissements sont légaux ou non.

 

 

Sur les perspectives des relations russo-cubaines suite aux changements opérés le 19 avril au sein du gouvernement de Cuba

 

La continuité de la ligne visant à approfondir les liens entre la Russie et Cuba a été confirmée pendant l'entretien téléphonique qui a eu lieu le 20 avril entre le Président russe Vladimir Poutine et le nouveau Président du Conseil d’État et du Conseil des ministres de Cuba Miguel Díaz-Canel Bermúdez.

La Russie et Cuba sont liés par des relations qui ont passé l'épreuve du temps. Elles se développent continuellement dans un esprit de partenariat stratégique. Moscou et La Havane sont liés depuis longtemps par des liens d'amitié, de sympathie et d'entente réciproque. Le dialogue politique est toujours très confiant et ouvert. Dans les relations internationales, nous adoptons des positions d'alliés.

Cuba traverse des transformations majeures, liées au processus d'actualisation du modèle socioéconomique de développement du pays. Nos opérateurs économiques y participent activement. En particulier, plusieurs grands projets à long terme sont menés dans les secteurs systémiques de l'économie cubaine: l'énergie, la métallurgie, l'agriculture et l'infrastructure. Parmi eux figurent des projets prometteurs comme la construction de quatre unités de production d'énergie dans les centrales thermiques cubaines, la modernisation de l'usine métallurgique Antillana de Acero José Marti et du réseau ferroviaire, etc. La coopération se développe dans les secteurs d'innovation, notamment la médecine et la biopharmacie ainsi que les technologies de l'information et des communications. Tout cela témoigne clairement de la base solide de notre coopération pratique. C'est évidemment une bonne base pour l'avenir, qui permet de regarder avec optimisme l'horizon de nos relations bilatérales.

 

 

Sur les déclarations du Président français Emmanuel Macron concernant l'intégration européenne des pays des Balkans occidentaux

 

Nous avons remarqué les déclarations du Président français Emmanuel Macron sur les Balkans devant le Parlement européen à Strasbourg le 17 avril. D'après le chef de l’État français, l'Union européenne doit continuer d'attirer les pays des Balkans pour empêcher leur dérive vers la Russie et d'autres partenaires. Le Président français Emmanuel Macron a présenté une telle dérive comme un risque géopolitique pour l'UE. J'ai une question: la dérive des Balkans vers d'autres pays, comme l'a dit Emmanuel Macron, préoccupe la France, mais est-elle inquiète de la dérive du Royaume-Uni? Se sont-ils demandé où dérivait le Royaume-Uni? Quels risques cela représente pour l'UE? Après tout, d'une manière ou d'une autre, les Balkans font géographiquement partie du continent alors que le Royaume-Uni est une île.

Hélas, ces déclarations montrent clairement que même au sein du gouvernement de l'un des États-fondateurs du projet européen, tout le monde n'est pas prêt à considérer les pays des Balkans occidentaux comme des partenaires équitables, avec leurs intérêts légitimes et établis, leurs relations internationales pragmatiques et mutuellement bénéfiques. Nous trouvons profondément erronée la logique d'imposer aux pays de la région un choix géopolitique artificiel entre la Russie et l'UE. La triste expérience de mise en œuvre de cette formule dans une autre initiative de l'UE – le Partenariat oriental – ne vous a-t-elle rien appris? Nous pensons qu'avec de tels ruses rhétoriques dans l'esprit du "jeu à somme nulle", l'UE risque de rouvrir les plaies qui n'ont pas encore guéri depuis les conflits armés des années 1990.

Je voudrais souligner que la Russie ne considère pas les Balkans comme une sorte de polygone géopolitique. La Russie ne joue pas au "tir à la corde" avec l'UE et n'a pas l'intention de le faire. Mais Bruxelles et d'autres capitales de l'UE doivent vouloir trouver une voie qui permettrait aux pays de la région de combiner l'intégration européenne avec leurs liens avec la Russie et d'autres partenaires traditionnels.

 

Sur la politisation du sport

 

Nous sommes contraints de reparler de la situation dans le monde du sport, où le principe fondamental "le sport en dehors de la politique" s'érode de plus en plus, malheureusement. Force est de constater que la vaste campagne antirusse lancée par les pays occidentaux n'a pas épargné cet aspect de notre vie. Les exemples récents les plus révélateurs de politisation du sport concernant notre pays sont le scandale de dopage provoqué vis-à-vis des sportifs russes, ainsi que l'interdiction aux sportifs et aux athlètes russes parfaitement "clean" de participer aux JO de Pyeongchang. On entend des appels au boycott de la prochaine Coupe du monde de football dans notre pays. C'est un nouveau coup d'essai pour dire qu'il ne faut pas aller en Russie. Les arguments sont purement politiques et n'ont aucun lien avec le sport.

Notre équipe de lutte libre a été confrontée récemment à un cas absolument révoltant. Je rappelle que les USA, pays-hôte de la Coupe du monde qui s'est tenue début avril, a simplement refusé de délivrer un visa à tous les membres de l'équipe de Russie, lui bloquant ainsi l'accès à la compétition. L'équipe d'Iran a connu le même sort. Un pays qui reçoit chez lui des compétitions internationales s'est donc mis à décider, en fonction de ses préférences politiques, quels États pouvaient y participer ou non. Ce précédent complètement scandaleux est une grossière violation, par l’État-organisateur, des règles de déroulement d'un tournoi sportif. Afin d'empêcher que cela se reproduise, l'heure est manifestement venue de durcir les règlements des fédérations sportives internationales. Il faut également fixer, dans les résolutions adoptées par les organisations internationales sur le thème sportif, des garanties d'accès sans obstacle aux compétitions pour les sportifs étrangers.

Dans l'ensemble, nous appelons à cesser la pratique vicieuse d'implication du sport dans la politique. Le sport est appelé à rapprocher les pays et les peuples. C'est très important. La politique doit précisément détruire les obstacles que les hommes ont, malheureusement, érigé notamment dans le sport.

 

 

Sur les déclarations de l'écrivain néerlandais Alexander Munninghoff sur la Russie

 

Je me dois de commenter les déclarations d'Alexander Munninghoff, écrivain néerlandais populaire (son livre "L'Héritier du nom" sur la vie d'une famille pendant la Seconde Guerre mondiale est un best-seller) et ancien correspondant de plusieurs médias néerlandais en URSS et en Russie, dans l'émission Buitenhof diffusée dimanche à la télévision néerlandaise. Il a parlé du caractère infondé de nombreux aspects de la critique occidentale de la Russie.

D'après Alexander Munninghoff, c'est l'Otan qui est responsable de l'évolution négative des relations entre cette dernière et la Russie. Initialement, Moscou allait dans le sens de l'Occident dans les affaires internationales, mais les pays de l'Otan ont réagi par un élargissement de l'Alliance vers l'Est en bafouant les promesses faites aux dirigeants soviétiques et russes. Il a également remarqué que contrairement à leurs déclarations publiques, les représentants de l'Occident menaient une politique complètement différente vis-à-vis des républiques postsoviétiques. Il est évident qu'après l'effondrement de l'URSS, certaines forces ont tenté de semer la division dans les relations entre ces pays et la Russie. Cette stratégie a découlé sur les conflits en Géorgie, en Moldavie et en Ukraine.

Il a également évoqué les événements en Crimée. Selon lui, on peut parler tant qu'on veut de la prétendue "annexion" de la Crimée et de la violation des normes du droit international, mais on ne peut pas ne pas reconnaître que formellement la péninsule est devenue partie intégrante de l'Ukraine sur une décision volontaire du gouvernement soviétique quand l'Ukraine faisait partie de l'URSS. Elle était et reste toujours russe.

Alexander Munninghoff a qualifié d'aberrantes les accusations de cyberattaques et d'ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays. Il a cité plusieurs exemples de tentatives d'influence des USA sur les processus électoraux en Russie, notamment en 1996. D'après lui, la Russie elle-même subit des cyberattaques systématiques.

C'est l'avis d'un homme qui a travaillé pendant longtemps dans notre pays et le connaît de l'intérieur, et non d'après des vidéos montées de toutes pièces.

 

 

Sur la situation autour de Iouri Mel

 

Nous sommes très préoccupés par la situation inacceptable du citoyen russe Iouri Mel, qui est actuellement détenu dans une prison lituanienne pour sa participation aux événements du "13 janvier 1991".

Nous nous inquiétons particulièrement de l'état de santé du citoyen russe, qui souffre d'une maladie chronique sévère mais est détenu depuis plus de quatre ans sur des accusations fallacieuses. Nous appelons la Lituanie à faire preuve d'humanité tant qu'il n'est pas encore trop tard, et à assouplir la sentence de Iouri Mel pour que ce dernier puisse sortir de prison.

Globalement, nous considérons le procès biaisé de Vilnius dans l'affaire du "13 janvier 1991" comme une poursuite de la politique vicieuse de revanchisme historique et de falsification de l'histoire. Compte tenu du caractère absolument politisé de ce procès, de l'interprétation tout à fait arbitraire du droit international par le parquet lituanien et des manipulations du procès en faveur des ambitions politiques des autorités lituaniennes, nous considérons la situation comme un coup dur contre la justice de la Lituanie en tant que membre de l'UE et signataire de la Convention européenne des droits de l'homme.

Nous continuerons de demander le respect absolu des droits et des intérêts légitimes de Iouri Mel par les autorités lituaniennes. Nous espérons que Vilnius renoncera aux manipulations électorales politisées et commercera enfin à tenir ses engagements internationaux dans le domaine des droits de l'homme et de la suprématie du droit.

 

 

Sur l'interpellation en Ukraine de la dirigeante de l'antenne régionale du mouvement "Bénévoles de la Victoire" Elena Odnovol

 

Elena Odnovol, dirigeante de l'antenne régionale du mouvement caritatif "Bénévoles de la Victoire" en Crimée, a été interpellée par les services secrets ukrainiens le 23 avril au poste de contrôle de Tchongar dans la zone criméenne de la frontière russo-ukrainienne. Elle a été accusée de la "haute trahison" et "d'organisation d'activités subversives contre l'Ukraine", ce qui est punissable de 12 à 15 ans d'emprisonnement. On accuse notamment Elena d'avoir été représentante du Président russe Vladimir Poutine lors des élections du 18 mars 2018, ce qui est faux. Tout le monde comprend parfaitement de quelles prétentions ukrainiennes il s'agit en réalité.

Comme les crimes contre la sécurité nationale de l'Ukraine sont classifiés et ne sont pas mentionnés (au moins nommément) dans le registre commun des enquêtes préjudiciaires, les matériaux relatifs à cette affaire sont tout simplement inaccessibles.

Kiev n'a visiblement pas besoin de justice, mais d'un nouveau scandale lié à la Crimée et à ses habitants. Les autorités de Kiev ont visiblement tant de haine - voire de peur - envers les Criméens pour le choix qu'ils ont fait il y a quatre ans qu'elles sont apparemment prêtes à tout pour les punir de manière collective ou individuelle. Ce n'est probablement pas par hasard que le Président Petro Porochenko a récemment proposé de priver tous les Criméens de la nationalité ukrainienne.    

Nous sommes évidemment surtout révoltés par le fait que cette action a eu lieu à l'approche de la journée de la Grande Victoire. Il ne s'agit probablement pas d'un hasard, car ceux qui honorent Bandera et Choukhevitch haïssent visiblement tous ceux qui considèrent le 9 mai comme une fête sacrée.

Nous sommes certains que l'interpellation d'Elena Odnovol s'explique par son attitude passionnée envers les pages héroïques de la Grande Guerre patriotique, son refus d'accepter les tentatives de réécrire son histoire, sa volonté d'aider les vétérans et d'honorer leurs exploits de guerre et de travail, ses efforts visant à impliquer les jeunes dans ce travail.

La Russie condamne résolument les actions de l'Ukraine, demande de mettre fin aux actions arbitraires envers Elena Odnovol et de la libérer immédiatement. L'Ambassade russe en Ukraine accorde une attention particulière à la situation autour de l'interpellation de la dirigeante de l'antenne régionale du mouvement "Bénévoles de la Victoire" Elena Odnovol.

 

 

Sur le projet de créer en Ukraine ladite "Église orthodoxe locale unie"

 

Nous ne pouvons pas ignorer le récent message du Président ukrainien Petro Porochenko au patriarche de Constantinople formulant la demande de soutenir le projet de création dans le pays d'une Église orthodoxe locale unie et de lui accorder le statut d'autocéphale (indépendant). Il s'agit en réalité de la volonté des autorités actuelles de créer une Église de poche complètement contrôlable, dont le noyau dur serait formé de structures schismatiques que personne ne reconnaît. Les tentatives de mettre en œuvre ce scénario qui suscite une réaction très controversée du clergé et des citoyens, vont visiblement à l'encontre des intérêts du peuple ukrainien et sont en mesure d'aggraver considérablement la situation intérieure déjà compliquée et de provoquer l'aggravation future des divisions sociales.

Nous constatons la volonté évidente du pouvoir ukrainien, qui vise l'ukrainisation totale du pays en se cachant derrière les slogans de la "lutte pour l'indépendance", de sacrifier la paix religieuse du pays sur l'autel de sa politique russophobe, de violer la Constitution et de réécrire les canons orthodoxes. Son appétit et l'envergure de ses actions ne cessent de croître.    

 

 

Sur le rapport du Ministère russe des Affaires étrangères, intitulé "Le néonazisme, un défi dangereux contre les droits de l'homme, la démocratie et la suprématie du droit"

 

Un rapport intitulé "Le néonazisme, un défi dangereux contre les droits de l'homme, la démocratie et la suprématie du droit", rédigé par le Ministère russe des Affaires étrangères, sera bientôt publié sur notre site. Son objectif est attirer l'attention de l'opinion publique internationale sur la hausse des manifestations de nazisme, de néonazisme, de xénophobie et d'intolérance liée à cette dernière dans un grand nombre de pays du monde. Il s'agit des manifestations modernes et très dangereuses du racisme, qu'il faut combattre au niveau national et international.

Le rapport souligne la glorification, dans certains pays, du mouvement nazi et des anciens membres de l'organisation Waffen-SS, notamment à l'aide de monuments et de sites mémoriels, ainsi que de l'organisation de manifestations publiques honorant le passé nazi, le mouvement nazi et le néonazisme.

Nous soulignons que les actions de ce genre ne constituent pas la mise en pratique mais un abus évident du droit de rassemblement et d'association, ainsi que de la liberté de pensée et d'expression, et pourraient donc être frappées par l'article 4 de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale qui exige que les États participants persécutent pénalement ces actes. C'est pourquoi il ne faut pas accepter les affirmations de certains États indiquant que les manifestations de vétérans de Waffen-SS, la glorification des nazis et des collaborationnistes, la création de monuments aux nazis et d'autres faits de ce genre, ne sont que la mise en pratique des libertés mentionnées. Il faut spécialement souligner la guerre cynique et blasphématoire lancée dans certains pays contre les monuments consacrés à ceux qui ont libéré le monde du fascisme.

A notre avis, les pays mûrs d'un point de vue démocratique doivent combattre ces phénomènes honteux au lieu de les justifier par la mise en pratique d'une liberté d'expression prétendument illimitée.

Nous invitons tout le monde à prendre connaissance de ce rapport et appelons les pays mentionnés dans ce texte à tirer les conclusions nécessaires et, peut-être, à corriger leur politique.

 

 

Sur les célébrations liées au 73e anniversaire de la Victoire

 

Cette année, dans le cadre de la célébration de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique, plusieurs événements sont prévus en dehors du territoire de la Russie. Dans plus de 80 pays, à l'initiative des organisations de compatriotes russes et avec le soutien des établissements diplomatiques russes, se déroulera la marche du "Régiment immortel", ainsi que l'action "Ruban de Saint-Georges" dans plus de 90 pays. Nous organiserons également l'action "Chandelle de la mémoire". De plus, en Chine, en Corée du Sud et en Mongolie, à l'action "Régiment immortel" sera également associé un flash-mob "Merci pour la Victoire" symbolisant la cohésion des générations, des pays et des peuples. Il est prévu de déposer des fleurs sur les tombes des soldats tombés dans la lutte contre le nazisme, d'honorer les vétérans, d'organiser des rassemblements de requiem, des concerts, ainsi que des festivals de chansons du temps de guerre. Il est réjouissant que les organisateurs des festivités adoptent une approche créative et spirituelle de cette fête en inventant d'année en année des événements spéciaux qui sont importants pour les habitants de tel ou tel pays. Ainsi, dans certains pays, nos compatriotes comptent organiser des expositions photo thématiques, des circuits automobiles, des activités spéciales pour les enfants ou encore une cuisine de campagne...

Nous espérons que, comme l'an dernier, les citoyens locaux, les vétérans et les représentants d'organisations antifascistes se joindront à nouveau de manière active aux activités organisées à l'occasion de la Journée de la Victoire. Je voudrais noter que dans plusieurs pays ces actions sont organisées par de jeunes compatriotes.

A l'occasion de la Journée de la Victoire, avec la contribution de la société historico-militaire et du Ministère de la Culture, est projetée ces jours-ci l'avant-première du film "Sobibor" aux USA, aux Pays-Bas, en France, en République tchèque, en Slovénie, en Slovaquie, en Autriche, en Allemagne, en Serbie et dans d'autres pays.

Nous voudrions également vous informer du déroulement de l'événement "Chansons de la Victoire" organisé à l'initiative du collectif musical russe Chœur Touretski. Une conférence a été organisée ce matin spécialement à ce sujet. L'an dernier, cette action avait eu un retentissement colossal dans les médias et auprès des personnes auxquelles elle était consacrée. Il y a un an, à Berlin, elle avait rassemblé 20 000 personnes. Cette année, c'est une véritable tournée qui a été montée: des concerts sont prévus à Paris (3 mai), à Ljubljana (4 mai), à Vienne (5 mai), à Berlin (6 mai), à Minsk (8 mai), à Moscou (9 mai), à Tel-Aviv (10 mai) et à New York (le 11 mai au siège de l'Onu et le 12 mai à Battery Park).

Les vœux personnels du Président russe Vladimir Poutine seront transmis aux vétérans de la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 résidant à l'étranger, aux habitants de Leningrad assiégée et aux enfants prisonniers des camps de concentration nazis.

Mardi 3 mai, une délégation de vétérans du service diplomatique et de collaborateurs du Ministère déposera une gerbe sur la Tombe du Soldat inconnu devant le mur du Kremlin. Dimanche 8 mai, dans le bâtiment central du Ministère russe des Affaires étrangères, se déroulera la cérémonie de dépôt de fleurs sur les plaques mémorielles immortalisant le nom des collaborateurs du Commissariat du peuple aux Affaires étrangères de l'URSS et du Commissariat du peuple au Commerce extérieur de l'URSS tombés pendant la guerre, ainsi que celui des collaborateurs du Ministère tués en service et des victimes des répressions politiques. Un bref discours du Ministre et du président du Conseil des vétérans de la guerre et du travail du Ministère russe des Affaires étrangères est prévu. Dans l'après-midi, un rassemblement solennel consacré à la Journée de la Victoire avec la participation de la direction du Ministère sera organisé pour les vétérans du service diplomatique, les collaborateurs de l'appareil central et les personnes invitées.

Lundi 9 mai, sur la place Rouge se déroulera le défilé militaire traditionnel auquel il est prévu d'inviter les chefs des missions diplomatiques étrangères et des représentations des organisations internationales accréditées à Moscou. Il est à noter que dans plusieurs pays, notamment dans l'espace postsoviétique et en Syrie amicale, s'est instaurée la bonne tradition de diffuser en direct le défilé sur la place Rouge sur les chaînes principales. Nos compatriotes ont l'occasion de se plonger dans l'atmosphère solennelle de la grande fête.

Nous sommes certains que toutes les festivités se dérouleront activement, de manière informelle et intéressante, qu'elles attireront tous les citoyens souhaitant préserver la mémoire historique et empêcher la renaissance et la glorification du nazisme.

Nous espérons que les autorités des pays où se tiendront ces cérémonies solennelles et commémoratives apporteront leur contribution et rendront eux aussi hommage à la mémoire des vainqueurs du nazisme.

En prévision de la Journée de la Victoire une nouvelle fois nous voudrions exprimer la position de la Russie qui se résume à l'inadmissibilité de revoir les résultats de la Seconde Guerre mondiale sur lesquels est bâti l'ordre mondial actuel. Nous partons du fait que la déformation de la vérité historique sur cette guerre la plus destructrice dans l'histoire de l'humanité et les événements qui lui ont précédé, les tentatives d'une réhabilitation rampante du nazisme et la fragmentation de la responsabilité des nazis et de leurs complices pour les crimes commis, le rabaissement du rôle décisif des guerriers-libérateurs soviétiques dans la victoire sur le fascisme et la lutte contre les monuments aux héros risquent de gravement influencer la situation dans le monde. Tout cela est extrêmement dangereux à cause des conséquences négatives éventuelles. Nous nous opposons aux nouvelles lignes de démarcation en Europe et nous prônons la construction d'une "maison paneuropéenne" – sans séparer ses habitants en "nôtres" et "vôtres". Cette année, qui marque le 80e anniversaire des accords de Munich de 1938 honteux devenus un prélude à la Seconde Guerre mondiale, il y a une raison de songer à l'inadmissibilité de la répétition des événements tragiques en Europe qui se sont produits entre 1938 et 1945.

 

 

 

Réponses aux questions:

Question: Vous avez indiqué que la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue arménien Édouard Nalbandian avait porté sur la situation le long de la ligne de démarcation. Ont-ils examiné les perspectives de coopération et de partenariat entre les diplomaties des deux pays compte tenu des événements actuels en Arménie?

Réponse: Votre question est étrange et effrayante. Nous maintenons nos contacts avec Erevan. Nous ne les avons pas rompus. Nos ambassades à Moscou et à Erevan fonctionnent. Je ne comprends même pas les raisons de votre question.

Question: Il s'agit des changements au sommet du pouvoir arménien.

Réponse: Il existe les peuples russe et arménien. Les peuples, leur bien-être et leur prospérité sont l'objectif principal du travail diplomatique. Ce ne sont pas les peuples qui doivent s'adapter, mais nous, les diplomates de tout poil. Nous devons penser comment nos pays et nos peuples pourraient vivre et se développer, bâtir un avenir commun en tenant compte des liens historiques existants.

La Russie a fait tout son possible pour créer ces liens orientés vers l'avenir. A mon avis, personne n'a rien à nous reprocher dans ce domaine. Qu'il s'agisse des questions liées au développement des relations internationales ou du problème régional qui est une véritable plaie pour l'Arménie et l'Azerbaïdjan, nous avons rempli nos engagements et nous appuyons sur les engagements existants.        

Question: Pourriez-vous exposer en détail votre position sur la proposition de la France, de l'Angleterre et de l'Allemagne concernant l'élargissement de l'accord nucléaire avec l'Iran sur son programme balistique et certaines questions régionales du Moyen-Orient?  

Réponse: J'ai déjà évoqué ce sujet de manière assez détaillée. On constate malheureusement depuis des années, voire des décennies, des fluctuations constantes chez nos partenaires occidentaux. Cette fluctuation de leur position sur l'Iran est globale. Comme vous le savez, il s'agit non seulement du programme nucléaire de l'Iran mais aussi de l'attitude générale envers cet État. Nous avons entendu des estimations différentes de Washington et de certains pays européens. Leur éventail a été énorme: de la nécessité de frapper avec des missiles "intelligents" (ils étaient probablement moins intelligents par le passé) à l'idée de négociations.

Dieu merci, le bon sens a triomphé à un moment donné. On se rappelait probablement encore trop vivement des événements en Irak, en Libye et dans d'autres pays qui avaient clairement démontré les conséquences de cette "chirurgie" de nos collègues occidentaux. On a utilisé à l'époque les mécanismes de négociations et signé l'accord que nos collègues occidentaux considèrent comme un "deal". Suite à sa signature - je voudrais rappeler que c'est la prétendue menace iranienne qui avait servi de prétexte à la création du bouclier antimissile en Europe par les États-Unis - Moscou a demandé si l'on pouvait désormais considérer ces questions comme closes, car le programme nucléaire était sous contrôle. Nous avons reçu une réponse négative: bien que l'implantation du bouclier antimissile ait été motivée par la menace iranienne, le "deal" ne le concernait pas en réalité car il s'agissait d'une question absolument différente.   

Il existe une bonne expression: "Suivez les mains du magicien". Dans ce cas-là, la situation est très similaire. Il faut la surveiller sans cesse, faire attention aux propos de nos collègues occidentaux, car, en ce qui concerne ce "deal", les positions et l'attitude envers l'Iran, on constate sans cesse des escroqueries, des changements de positions, des motivations et des raisons qu'on énonce pour justifier telle ou telle action.

J'invite tout le monde à s'imaginer les conséquences de la mise en œuvre des propositions concernant les frappes en Iran. Car les gens qui nous avaient parlé de la nécessité de ces frappes reviennent actuellement au sein des cercles politiques voire officiels de la Maison blanche. Ils insistaient également sur le fait que l'Iran représentait une menace à la stabilité internationale. Cette dernière était pourtant menacée par des pays tout à fait différents, et nous voyons clairement les résultats de cette politique, de la Syrie à la Libye. Les frappes des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France en sont un autre exemple.

Il faut tout simplement comprendre, malheureusement, la situation réelle: le changement de position des États-Unis et de nombreux États qui s'opère depuis longtemps.    

Il y a moins d'un an, suite à l'ouverture de l'Assemblée générale de l'Onu l'automne dernier, on a organisé une rencontre entre les pays qui avaient élaboré cet accord et lancé les négociations. A l'époque, toutes les propositions américaines concernant la révision ou la modification de ce texte avaient été fermement rejetées et critiquées notamment par les représentants de la France, de l'Allemagne et de l'Union européenne. Que s'est-il passé depuis six mois? Comme on le sait, l'Iran n'a en aucune façon compromis la mise en œuvre de l'accord. Les experts qui suivent la mise en œuvre du programme confirment son respect absolu par l'Iran. S'il y a des questions, on les élucide et on travaille conjointement dans ce domaine. Que s'est-il donc passé si l'accord n'a pas changé et que l'Iran le respecte de manière infaillible? Qu'est-ce qui a forcé les pays, notamment européens, à changer leur position? Quels arguments a trouvé Washington pour les faire changer d'avis? Ils n'ont visiblement rien à voir avec les analyses et les estimations des experts. Ce sont des arguments d'un autre genre. Nous aurions tous vu des arguments analytiques s'ils existaient. Ils auraient indiqué que l'Iran violait les conditions de l'accord, ne répondait pas aux questions. Rien de ce genre n'existe. On a donc trouvé d'autres arguments, mais ce n'est pas nous qu'il faut interroger sur leur nature.   

Question: L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura pense que le processus d'Astana a épuisé ses possibilités, qu'il n'avance plus et qu'il est impossible d'en tirer davantage. Nous voudrions entendre votre commentaire à ce sujet.

Réponse: En ce qui concerne la déclaration de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura selon laquelle le processus d'Astana serait épuisé, je voudrais rappeler qu'il y a quelques jours à Moscou (le 20 avril), Staffan de Mistura donnait une autre appréciation du processus d'Astana. Cela nous surprend. Ce qui soulève une question légitime: ne s'agirait-il pas du même changement d'approches que quand, sur la plateforme de Genève, on dit  par exemple une chose aux représentants du gouvernement en tant que médiateur, et autre-chose aux représentants de l'opposition? C'est peut-être la raison pour laquelle, pendant longtemps, le processus a fait du surplace. Mais ce ne sont que des suppositions. Nous étions effectivement surpris de voir des appréciations aussi différentes de ce processus que nous avons évoqué très en détail précisément avec Staffan de Mistura et sur lequel des propos très différents ont été tenus.

Question: Le Norvégien Frode Berg se trouve dans la prison de Lefortovo depuis presque 5 mois. Il vient d'avouer à ses avocats qu'il s'était rendu plusieurs fois en Russie en mission pour les renseignements norvégiens. Comment évolue l'affaire? Comment la Norvège et la Russie sortiront-elles de cette situation?

Il y a quelques semaines, l'ex-Ministre norvégien des Affaires étrangères Borge Brende a rencontré le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Durant cet entretien, Sergueï Lavrov a promis de prendre connaissance de l'affaire de Frode Berg. A-t-il eu le temps de le faire?

Réponse: Nous ne pouvons pas prendre connaissance de l'affaire parce que l'enquête est en cours. C'est du ressort des forces de l'ordre. Nous pouvons uniquement examiner et transmettre les requêtes norvégiennes aux autorités compétentes.

J'ai vu les déclarations faites (vous avez cité les avocats) et j'ai demandé des précisions. Selon nos informations, le citoyen norvégien Frode Berg bénéficie d'un accès consulaire des diplomates norvégiens. Aucun reproche relatif au respect, par la Russie, de ses engagements vis-à-vis de Frode Berg n'a été formulé par la Norvège, il n'y a aucune question en suspens. Il reçoit les visites du consul et des représentants du service consulaire.

Il n'est pas question de politique, mais d'une enquête en cours. Si vous avez des questions plus concrètes concernant les conditions de détention de Frode Berg, nous pouvons organiser pour vous un contact avec les services de presse des forces de l'ordre.

Question: Pouvez-vous préciser quelles perspectives le Ministère russe des Affaires étrangères voit-il au règlement du conflit du Haut-Karabagh?

Réponse: Nous avons publié notre commentaire à ce sujet. Il reste d'actualité. Comme d'autres pays de la région et du monde, nous suivons attentivement l'évolution de la situation politique intérieure en Arménie, avec laquelle nous sommes liés, je l'ai dit aujourd'hui, par des traditions historiques d'amitié, de coopération diversifiée et à grande échelle, des relations de coopération entre alliés.

Nous espérons sincèrement que la situation évoluera uniquement dans le champ juridique et constitutionnel. Que toutes les forces feront preuve de responsabilité et de disposition à un dialogue constructif. Nous sommes convaincus que la normalisation au plus vite de la vie dans le pays et le rétablissement de l'entente sociale correspond aux intérêts fondamentaux de l'Arménie fraternelle et de son peuple.

Étant donné qu'aujourd'hui, sur le plan médiatique, toutes les possibilités sont réunies pour savoir et voir comment vit le monde, quels événements s'y sont produits ces dernières années dans différents pays, notre connaissance de l'information ne doit pas rester inutile. Il faut tirer les conclusions de ce qui se passe dans le monde et des conséquences que cela entraîne.

Question: Est-ce que la Russie croit que tout se stabilisera et que les deux camps en conflit reviendront aux négociations?

Réponse: Nous l'espérons sincèrement et pensons qu'il faut partir de là.

Question: Le mois de mai marquera le 100e anniversaire de la proclamation de la République démocratique d'Azerbaïdjan (RDA) qui a posé les bases de la structure étatique actuelle de l'Azerbaïdjan. L'un des anciens dirigeants de la RDA, Alimardan-Bek Toptchibachev, est toujours considéré comme un fleuron de la diplomatie azerbaïdjanaise. A l'occasion de cet anniversaire, que pouvez-vous dire sur vos collègues du sud? Qu'est-ce qui distingue la diplomatie azerbaïdjanaise de toutes les autres?

Réponse: J'ai décrit en détail les relations bilatérales entre la Russie et l'Azerbaïdjan pendant la conférence de presse du 19 avril dernier. Pour ne pas me répéter je vous suggère de consulter notre site, où vous trouverez la vidéo du discours et son contenu en format texte. S'il y a des questions supplémentaires, nous y répondrons évidemment. Mais j'ai parlé très en détail de notre coopération plein format avec l'Azerbaïdjan.

Question: Le sommet intercoréen aura lieu demain. Nous voudrions vous demander de commenter l'initiative du Président sud-coréen Moon Jae-in visant à signer un accord de paix avec la Corée du Nord. Si les parties y parvenaient et signaient un accord, cela symboliserait la fin de la guerre entre les deux États coréens. Cela aura-t-il une influence positive sur la situation dans la région? Quelles sont les attentes de la Russie par rapport à ce sommet?

Réponse: Nous avons déjà exprimé notre position, qui reste d'actualité. Nous partons du fait que ce processus de paix est très attendu dans les relations entre les deux Corées. Nous soutenons pleinement les efforts diplomatiques en ce sens.

Compte tenu de l'histoire de la médiation internationale concernant ce problème, nous espérons sincèrement que les véritables objectifs de tous les acteurs internationaux impliqués dans cette situation consisteront à la normaliser, et non à l'aggraver. Nous souhaitons sincèrement la réussite de ce sommet. Nous donnerons notre avis une fois que les États coréens partageront les résultats de cet événement.

Question: Pouvez-vous commenter la déclaration du Président monténégrin récemment élu Milo Djukanovic concernant son intention d'améliorer les relations détériorées avec la Russie? Est-ce que le rejet de la thèse de la participation russe au coup d’État pourrait aider Milo Djukanovic en ce sens?

Réponse: Il ne fallait pas dégrader les relations.

Question: Pouvez-vous parler plus en détail des relations entre Chypre et la Russie?

Réponse: Oui, nous comptons publier aujourd'hui des informations à ce sujet sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères.

Question: Des représentants de l'opinion publique chypriote expriment souvent leur inquiétude concernant le rapprochement de la Russie et de la Turquie notamment sur deux projets: la vente de S-400 et la construction de la centrale nucléaire d'Akkuyu. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Réponse: Nous n'améliorons jamais les relations avec certains pays pour les détériorer avec d'autres. Si je comprends bien, cette question préoccupe précisément la communauté chypriote. Je veux réaffirmer notre position claire et nette concernant la coopération bilatérale: pour nous, les relations avec Chypre sont primordiales. Elles se développent dans plusieurs domaines, mais dans le même temps nous développons évidemment des relations avec d'autres pays, notamment avec ceux qui sont proches de nous géographiquement, avec lesquels nous avons une histoire commune assez longue, bien que complexe.

Je voudrais réaffirmer que notre coopération économique, financière et internationale avec la Turquie n'affectera en aucun cas nos relations avec Chypre.

Question: Vous avez mentionné la demande d'autocéphalie de l’Église orthodoxe ukrainienne. Selon les médias grecs, la diplomatie américaine exprime un intérêt particulier pour l'orthodoxie. Ainsi, l'ambassadeur des USA à Athènes (ancien ambassadeur à Kiev) a récemment visité le mont Athos. La diplomatie américaine a-t-elle joué un rôle dans la position du Patriarcat de Constantinople et l'apparition de la question de l'autocéphalie?

Réponse: Premièrement, ces questions doivent être traitées directement par l’Église. Notre commentaire d'aujourd'hui n'est pas une tentative de s'ingérer dans les affaires cléricales mais une tentative d'empêcher toute ingérence. Ce commentaire a pour but d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le fait que le gouvernement ukrainien s'ingère activement dans les affaires de l’Église, qui a ses propres postulats et canons, sans cacher ses objectifs politiques.

Deuxièmement, concernant la question de savoir si Washington cherche également à influencer l'orthodoxie, je pense que nous assistons à des tentatives des USA d'influencer les affaires intérieures de plusieurs États, parmi lesquels, évidemment, des États où l'orthodoxie est activement prêchée. Ce n'est pas non plus un secret.

En ce qui concerne le gouvernement de Kiev, nous avons déjà dit plusieurs fois que derrière lui se trouvaient différentes forces et personnalités politiques, notamment des USA. Je pense qu'ils influencent non seulement le règlement des questions financières, économiques et politiques, mais également l'aggravation des questions liées à la vie sociale. Tout cela dans un seul but, que nous constatons malheureusement: l'ukrainisation forcée, la tentative de rompre tous les liens - pas les leurs mais ceux de leur population avec le monde extérieur - grossièrement, même si cela entre en contradiction totale avec leur propre Constitution.

Question: Une délégation bulgare s'est récemment rendue en Crimée. Ses représentants se sont prononcés contre les sanctions et ont suggéré de créer une ligne de ferry. Que pensez-vous de cette idée?

Réponse: C'est une question d'infrastructure qui doit être traitée par les autorités locales en coopération avec les ministères compétents. Politiquement, vous le savez, nous souhaitons approfondir la coopération de cette région de la Russie et ses liens internationaux. Dans ce sens nous soutenons globalement toute activité de la Crimée visant à développer l'infrastructure et l'économie. Quant aux détails concrets, il faut les évoquer avec les autorités compétentes.

Question: Nous nous sommes rendus plusieurs fois en Crimée, nous constatons le développement des sites d'infrastructure. Cependant, on constate l'absence de structures publiques telles que la banque Sberbank ou la Poste de Russie.

Réponse: Les structures publiques y sont bien plus nombreuses que vous ne le pensez. Le développement est en cours. Il y a des problèmes, vous les connaissez. En fait, c'est la raison pour laquelle nous vous y invitons régulièrement. Ces questions se règlent progressivement.

Question: La réunion entre les deux Corées aura lieu demain. Quelles sont les attentes de la Russie par rapport à cette réunion?

Réponse: Je viens de le dire en répondant à la question de votre collègue.

Question: Vous avez dit que vous commenteriez cette réunion une fois qu'elle serait terminée. Mais avez-vous des attentes?

Réponse: J'ai également parlé des attentes.

Question: Pensez-vous qu'il soit possible de relancer les négociations à Six sur la Corée du Nord cette année?

Réponse: Je pense qu'il faut précisément attendre des accords politiques (s'ils sont conclus), du moins les résultats de ces réunions, voir ce qu'il a été possible de faire, et seulement ensuite se faire une idée de comment aller de l'avant.

La Russie est active dans ce sens (des réunions et des consultations sont organisées), elle fait déjà tout pour apporter sa contribution au règlement politique de ce problème de longue date et est prête à continuer. Mais il faut évidemment commenter les plans une fois que la réunion aura eu lieu.

Question: Nikol Pachinian, leader de la "révolution de velours" en Arménie, s'est récemment entretenu avec l'Ambassadeur russe Ivan Volynkine. Il a ensuite déclaré que les contestations n'étaient pas dirigées contre un autre pays, la Russie notamment. Parallèlement, l'Ambassadeur américain Richard Mills a rencontré le Premier Ministre arménien par intérim Karen Karapetian et a pratiquement répété les propos de ce dernier selon lesquels la rue ne pouvait pas élire le premier Ministre et qu'il fallait recourir aux mécanismes constitutionnels. Peut-on dire que les grandes puissances définissent actuellement leurs positions sur l'Arménie? Les propos de Richard Mills, par exemple, suggèrent qu'elles ne misent pas sur l'opposition et les manifestants mais sur le pouvoir actuel. 

Réponse: Cette question sur la "mise des puissances" est humiliante pour Erevan, l'Arménie et son peuple.

Ce peuple a une histoire longue, sa propre culture et son État qui existe depuis longtemps. A mon avis, nous avons clairement souligné que c'était le peuple arménien qui devait surmonter cette crise politique et sociale. Les situations de ce genre arrivent régulièrement dans différents pays. La question réside dans la sagesse, dont font preuve ou non le peuple et ceux à qui il a conféré le pouvoir afin de résoudre la situation de manière pacifique, sans effusion de sang pour ne pas transformer tout cela en processus incessant au résultat inconnu.

Il s'agit, selon nous, d'une affaire intérieure de l'Arménie. Selon tous les lois - le droit international, les lois de la vie et de la logique - c'est à l'intérieur de l'Arménie qu'il faut parvenir à un consensus et à la concorde sociale en ce qui concerne la nature du pouvoir, les dirigeants du pays, ainsi que sa politique. Nous voudrions souligner encore une fois que tout cela doit s'appuyer sur la législation nationale. 

Les contacts se poursuivent. C'est absolument normal - telle est la pratique internationale. Nous n'y voyons rien de répréhensible. Comme je l'ai déjà dit en répondant à une question, ils sont menés au niveau des ambassades et des ministres. C'est sans doute l'affaire du peuple arménien et des gens qui ont créé ce pays, sa culture et son histoire et doivent actuellement trouver les forces nécessaires pour assurer un règlement politique sage de la situation sur la base de la loi et dans le cadre de la Constitution.

Question: Le chef du Service des renseignements extérieurs de Russie Sergueï Narychkine s'est récemment entretenu avec le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev, qui a également rencontré son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Peut-on dire que la situation est en suspens et pourrait déraper? Je parle du conflit du Haut-Karabagh.

Réponse: A notre avis, il ne faut pas s'attendre à une aggravation de la situation autour du problème du Haut-Karabagh.

Nous avons plus d'une fois expliqué nos positions: c'est une question de négociations et d'accords politiques. Des complications - surtout celles dont vous parlez - ne devraient pas avoir lieu car cela ne ferait qu'aggraver la situation. La seule issue réside dans le processus de paix.       

Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé lors du sommet de l'OCS que les pays de l'Organisation étaient préoccupés par la croissance du nombre de combattants de Daech en Afghanistan et faisaient tout leur possible pour vaincre le terrorisme et mettre fin à la guerre dans le pays. Est-ce que les États-Unis pourraient coopérer avec l'OCS pour arrêter la guerre en Afghanistan?

Réponse: L'OCS réunit les États voisins de l'Afghanistan qui sont, d'une manière ou d'une autre, impliqués dans le règlement de ce conflit. Qui plus est, l'Organisation a été créée en partie pour résoudre les questions de ce genre et notamment ce problème concret.

La lutte contre le terrorisme est l'une des activités principales de l'Organisation. Elle a créé un centre spécialisé qui fonctionne. Il ne s'agit pas d'un examen théorique ou de la recherche de réponses analytiques, mais d'une coopération pragmatique et concrète menée par les pays membres de manière quasi-quotidienne. C'est tout un ensemble de mesures.

La coopération dans le cadre de l'OCS pourrait favoriser la neutralisation de la situation en Afghanistan et le transfert dans le pays des groupes terroristes du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. L'OCS vise en effet cet objectif. Encore une fois, nous menons un travail concret.

Question: A Afrin, l'Armée syrienne libre installe la population arabe dans les maisons abandonnées par les Kurdes - c'est-à-dire modifie la démographie de la région. La Russie a-t-elle des informations à ce sujet?

Réponse: Je ne dispose pas de telles informations. Je peux demander des précisions pour commenter la situation ultérieurement.   

Question: Peut-on espérer que la crise syrienne approche de la résolution?

Réponse: J'aurais formulé la question différemment. Nous en avons parlé. Ces actions à première vue chaotiques et illogiques des partenaires occidentaux, les frappes de missiles contre la Syrie, l'exploitation permanente du thème des prétendues provocations avec l'usage de l'arme chimique: tout cela montre précisément que la Syrie s'est effectivement engagée sur une voie très solide de sortie de crise. On emploie tous les moyens pour prolonger d'une manière ou d'une autre cette crise – le chaos, les actions étranges même en comprenant qu'il n'y a pas de preuves, que les informations utilisées pour justifier les frappes ne peuvent pas être vraies, qu'elles sont falsifiées. Je pense que cela répond à votre question.

Question: Est-ce que Moscou a donné son avis sur les événements qui ont lieu actuellement en Arménie et qui ont conduit à la démission du premier ministre Serge Sargsian? Vous et le Kremlin donnez des commentaires disant que la Russie espère que la situation actuelle se normalisera en s'appuyant sur le droit et la loi. Mais que pense Moscou de la démission du premier ministre suite aux manifestations importantes de l'opposition?

Réponse: Je pense qu'il a été clairement dit que c'était une affaire intérieure de l'Arménie. Peut-être avez-vous manqué ce passage.

Question: Autrement dit, ces actions étaient légitimes?

Réponse: Il s'agit ici de l'évolution de la société dans un État souverain. Ce n'est pas tant une question qui doit être évoquée au niveau officiel, mais plutôt une question pour les politologues, les historiens, ceux qui s'occupent de ce problème et donnent leur avis sur les tendances et les causes qui l'ont entraîné. C'est une affaire intérieure de l'Arménie. Je l'ai déjà dit aujourd'hui, je peux le répéter. Nous appelons évidemment toutes les parties à faire preuve de sagesse et à adopter une approche responsable pour régler cette situation dans le champ constitutionnel.

Question: Une affaire intérieure de l'Arménie? Simplement il y a eu des élections après lesquelles…

Réponse: Il serait parfaitement légitime et juste de poser cette question au gouvernement arménien, de lui demander ce qu'il en pense. Nous partons du fait qu'aujourd'hui nous assistons à la situation suivante: la démission annoncée par Erevan. Cette situation doit être réglée dans le champ constitutionnel. C'est une position très claire qui ne prête pas à controverse. Elle est parfaitement claire.

Question: Interfax a annoncé aujourd'hui qu'hormis le Ministre arménien des Affaires étrangères Édouard Nalbandian, le premier vice-premier ministre par intérim Armen Guevorkian  s'était aussi rendu à Moscou. Vous avez dit que le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait rencontré son homologue arménien. Est-ce qu'Armen Guevorkian a assisté à cet entretien? Si non, qui a-t-il rencontré?

Réponse: Je n'ai pas de détails sur cet entretien. Je dispose seulement des informations que j'ai annoncées. Il est étonnant que des conclusions quasi-conspirationnistes aient été tirées au sujet de cette rencontre. Très étrange. Nous n'avons jamais caché quoi que ce soit au sujet de ces contacts. Mais je n'ai pas de détails. Je peux demander des précisions pour vous répondre.

Question: Une source d'Interfax a dit que pendant l'entretien, outre les relations bilatérales, serait également évoquée la situation politique actuelle en Arménie.

Réponse: Je répète que j'ai commenté ce thème dans la première partie de mon intervention. Je pense que dans ce sens, nous ne vous avons jamais fait défaut. Je demanderai des précisions concernant les participants.

Question: Y a-t-il, dans la diplomatie, des limites concernant le nombre de collaborateurs diplomatiques dans chaque pays en particulier? Par exemple, aujourd'hui, vous avez parlé de l'occupation de la propriété russe par les USA. En Arménie la mission diplomatique russe fait partie des plus nombreuses – avec plus de 1 500 diplomates. Y a-t-il des limites en termes d'effectifs?

Réponse: Cette question relève des accords bilatéraux. Chaque pays s'entend avec un autre concernant le nombre de diplomates qui sera envoyé dans le pays en question, quel nombre sera installé dans ce pays. Ces questions font l'objet d'accords mutuels. S'il existe des complications dans les relations, comme celles que nous traversons aujourd'hui avec les USA, il existe une forme de parité quand un pays, en voyant des démarches hostiles et une attitude irrespectueuse, pour montrer qu'une telle approche est inadmissible, propose la parité pour que personne n'ait d'avantage. C'était le cas avec les USA. Ils avaient un nombre bien plus élevé de diplomates, leurs collaborateurs étaient largement plus nombreux que ceux des autres ambassades dans le monde, personne n'affichait un tel nombre. En particulier, la parité a été proposée quand ont commencé ces expulsions, le comportement indécent vis-à-vis de la propriété russe, des sites diplomatiques et des diplomates, et le nombre est devenu identique. C'est également une formalité, parce que nous avons une Représentation permanente auprès de l'Onu qui fonctionne pour des raisons historiques sur le territoire américain, qui porte ses propres symboles. Mais traditionnellement les pays s'entendent bilatéralement sur le nombre de diplomates. En fait, l'ouverture des consulats généraux et le format de l'ambassade font également l'objet d'accords mutuels en s'appuyant sur la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et sur les relations consulaires de 1963. C'est une base juridique, et les détails sont convenus par les pays entre eux  

sur : http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/3194459

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