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21 mai 2007

LEGISLATIVES: aggression dans le 06

20 mai 2007 . Par Patrick Allemand, Conseiller Général des Alpes Maritimes

Incident de campagne

Hier matin, c'était le lancement de la campagne législative dans la première circonscription par un pan bagna devant notre permanence de la rue Bavastro, qui commence à avoir servi de base arrière à de nombreuses joutes électorales.

Après de courtes interventions de Jean Michel Galy au titre du PRG, puis de Marc Concas, j'ai rappelé dans une brève intervention qu'il fallait jouer notre chance à fond car elle n'est pas nulle. C'est chez nous que Ségolène Royal a réalisé le meilleur score, et c'est chez nous qu'un candidat parachuté divise la droite au point de la faire exploser puisqu'il y a sur la part UMP, quatre candidats qui revendiquent cet électorat.

Un peu plus de 100 personnes étaient présentes, ce qui est mieux que bien compte tenu du fait que nous sommes en plein week end de l'Ascension. Un grand merci à Jean Luc Oliva qui, pour l'occasion avait assuré 200 mini pan bagna et 200 petits farcis niçois. Le rosé du Var a bien coulé également. L'ambiance était bonne et il y avait beaucoup de détermination ce qui est important pour les candidats.

Tout a donc démarré sous les meilleurs auspices d'autant qu'à midi, vite fait bien fait, en petit comité, les antipastis étaient succulents.

Le premier rdv de la campagne était donc fixé à 14 heures devant carrefour TNL pour une distribution de tracts. Après être arrivé et avoir organisé trois équipes de diffusion boite aux lettres dans le bas du 3eme canton, nous avons commencé.

Trois jeunes sont arrivés et, me toisant du regard, ont déchiré ostensiblement devant moi, par provocation des tracts qui leur avaient été donnés par une des trois équipes présentes dans les rues adjacentes. je me souviens leur avoir dit "vous n'êtes pas obligés de le faire devant moi", réponse "mais si au contraire" et ils sont rentrés dans la galerie marchande.

Nous avions installé une petite table de camping pliante qui sert aux gens pour signer le comité de soutien et pour poser des tracts. Il y avait posé, trois paquets de 500. Je vois les jeunes ressortir brusquement et fixer la table. Je comprend de suite.

En effet, nous avons déja été, avec Marc Concas, victime de deux aggressions similaires pendant la campagne présidentielle. Une fois, Marc s'était laissé surprendre rue Rossetti parmi un groupe de trois jeunes, un individu lui avait arraché des tracts des mains pour les faire voler en l'air. Une seconde fois, il y a trois semaines, au même endroit,  carrefour TNL, une autre équipe de trois, avait essayé de m'arracher les tracts des mains mais j'avais résisté et ils avaient du y renoncer.

J'ai immédiatement foncé à la table en leur disant "ne touchez pas aux tracts. Je vous assure que cette fois j'appelle la police".L'un d'eux m'a répondu "ah oui, j'aimerais bien voir cela" pendant qu'un autre me bousculait. Ils ont tout envoyé en l'air provoquant une spectaculaire pagaille visuelle dans le boulevard Delfino, car 1500 tracts jetés en l'air, ça se voit!

S'en est suivi un échange un peu vif, la plus forte tête du groupe me disant "toi je t'ai bien photographié dans mes yeux, je te retrouverai mais là je suis pressé" et ils sont partis.

J'ai donc composé comme promis le 17, expliqué ce qui venait de se passer. Une vingtaine de minutes plus tard une brigade d'intervention était sur place. Après avoir relaté les faits, ils m'ont demandé si j'étais en mesure d'identifer les individus, ce à quoi j'ai répondu oui.

Me voilà embarqué avec Marc Concas dans la voiture d'intervention, car bien que n'ayant pas dit qui ils étaient, je n'avais aucun doute sur leur origine. Nous sommes donc descendus Place Arson où devait se lancer la campagne d'un autre candidat à l'élection législative mais il n'y avait encore personne et nous avons donc atteri rue Ribotti, devant un local bien connu, dont, véritable coïncidence, au moment même où nous arrivions, deux des trois individus sortaient.

Après avoir tenté de s'enfuir, ils ont été maitrisés et interpellés avec beaucoup d'efficacité et de professionnalisme, car il y avait de la résistance. En quelques secondes, c'était l'état de siège là-bas. Voir des jeunes menottés ne m'a jamais particulièrement emballé, mais il n'était pas possible de s'en tenir là, compte tenu des conditions musclées de l'interpellation.

Nous avons donc fini à la caserne Auvare où j'ai déposé plainte pour violences légères. A l'étage en dessous, les deux jeunes ne faisaient aucune difficulté pour reconnaitre les faits. J'ai assorti mon dépôt de plainte d'une clause indiquant que je la retirerai si des excuses formelles m'étaient présentées avec engagement de ne plus réïtérer ce genre de comportements. Le message était passé.

Une demi heure après, c'était la confrontation générale et les deux s'excusaient devant moi et signaient des excuses en bonne et due forme et un engagement à ne plus recommencer, devant l'OPJ. Mais retirer une plainte ne signifie pas pour autant l'abandon de poursuites. Seul le représentant du procureur peut décider de poursuivre ou d'y renoncer. Contact était pris avec le substitut du procureur qui prenait à mon sens la meilleure décision possible. Pas de poursuite mais une convocation devant le médiateur du procureur pour le 21 juin pour des rappels à la loi.

Si j'ai décidé d'aller au bout de cette affaire, c'est qu'il faut rappeler à ce genre de personnages que nous sommes en république et qu'on y respecte des lois, des règles, et des principes. Ce n'est pas la jungle et ce n'est pas la loi du plus fort (ou du plus nombreux) qui s'applique.

C'est ensuite parce que sur le terrain, j'ai tous les jours des militants qui distribuent et que je n'ai pas l'intention de les exposer à quoique ce soit. Ni à l'inverse, que notamment du côté du MJS, devant ce type de provocation, l'inexpérience conduise à y cèder car c'est ce qu'ils cherchent et ce serait leur rendre service.

Enfin, on respecte dans ce pays les candidats et les élus. Les législatives c'est une bataille d'idées, et cela doit le rester. Et je n'ai ni l'intention de cèder à ce genre d'intimidation, ni de me faire "em......" pendant toute la campagne électorale.

C'est exactement ce que j'ai repété au Directeur Départemental de la Sécurité Publique, monsieur Bourniquel, qui m'a passé ce matin un coup de fil de courtoisie pour faire le point avec moi et se tenir informé de l'évolution des choses. (...)

Mon commentaire: ceci est une petite alerte, manifestement. Ados désoeuvrés, un début d'engagement aveugle vers des extrêmes, peut-être? Cela ne devrait pas faire tâche d'huile si un dialogue est développé, et si le principe de confrontations d'idées pour un combat... par les urnes... est entretenu et développé. 

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