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28 décembre 2007

Benazir BHUTTO ... le Pakistan

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=81015

BENAZIR BHUTTO •  Elle avait rendez-vous avec la mort

L'assassinat de l'ancien Premier ministre était écrit dans les lignes de son programme politique réformiste et inacceptable pour les puissants du Pakistan, souligne le quotidien panarabe Al-Hayat.

Il n'est pas étonnant que Benazir Bhutto ait été assassinée. Ce qui aurait été étonnant, c'est qu'elle reste en vie. Elle se savait traquée par un kamikaze. Elle savait qu'on guettait une occasion pour exécuter la sentence de mort prononcée à son encontre. Dès son arrivée à l'aéroport, au moment de son retour d'exil, le 18 octobre dernier, elle pouvait craindre d'être accueillie par son assassin. Il lui avait laissé quelques heures de répit, jusqu'à ce qu'elle rencontre la foule à Karachi. En essayant d'abattre sa proie au milieu d'un défilé populaire, il a provoqué une marée de sang [139 morts] mais a échoué devant le blindage de son véhicule. Or ce rendez-vous avec la mort n'a été que repoussé.

Elle aurait difficilement pu rester en vie jusqu'aux élections législatives du 8 janvier. Elle aurait difficilement pu poursuivre son chemin pour franchir le seuil du Parlement ou celui du palais du Premier ministre. Cette femme était une trop grande figure pour que ses adversaires puissent la supporter. Son programme était suicidaire. Elle demandait aux généraux de retourner dans leurs casernes alors qu'ils avaient pris goût à fréquenter les sphères du pouvoir. Elle demandait le respect de la Constitution alors que les dirigeants du pays avaient pris l'habitude de s'asseoir dessus. Elle demandait que les partis n'aient plus de milices armées, que les chefferies régionales soient démantelées et que les "usines à fanatisme" que sont les écoles religieuses des talibans soient fermées. Finalement, elle voulait la réconciliation entre le patrimoine islamique du pays et les valeurs de modération, de démocratie et de progrès. Oui, il était suicidaire d'avoir un tel programme.

L'année 2007 s'est soldée par un cadavre d'exception. Pour 2008, le monde devra attacher sa ceinture. Elle s'ouvre sur la peur de voir le pouvoir pakistanais péricliter et le pays être entraîné dans un scénario à l'afghane ou à l'irakienne.

Ghassan Charbel

Al Hayat

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=81014

BENAZIR BHUTTO : "Il est dangereux de se dresser contre une dictature militaire"

Le 7 novembre 2007, alors que le président Pervez Musharraf venait de décréter la loi martiale, Benazir Bhutto publiait une opinion dans le New York Times, appelant les grandes démocraties à la rescousse, et reconnaissait qu'elle prenait des risques

Le 3 novembre 2007 restera comme le jour le plus sombre de l'histoire du Pakistan. Il est temps de parler sans détours : le Pakistan est une dictature militaire. Samedi dernier [le 3 novembre], le général Pervez Musharraf s'est dépouillé de tous les prétendus oripeaux d'une démocratie en transition en se livrant à ce qui a été en réalité un nouveau coup extraconstitutionnel. Ce faisant, il a mis en danger la viabilité du Pakistan en tant qu'Etat indépendant. Il a confronté les forces démocratiques du pays à une décision difficile : elles ont le choix entre accepter la brutalité de la dictature ou descendre dans la rue pour montrer au monde ce que pense vraiment le peuple pakistanais.

Le général Musharraf a également contraint le monde démocratique, et en particulier les pays occidentaux, à se poser une question. Accompagneront-ils leur rhétorique démocratique d'une action concrète ou feront-ils une fois de plus marche arrière face à son coup de poker ? Selon moi, le parti au pouvoir du général Musharraf a compris qu'il serait laminé dans le cadre de n'importe quelles élections libres. Par conséquent, en accord avec ses alliés au sein des services de renseignements, il s'est arrangé pour faire suspendre la Constitution et reporter indéfiniment les élections. De façon fort pratique, la tentative d'assassinat dont j'ai fait l'objet le mois dernier, qui a causé la mort d'au moins 140 personnes, sert de justification pour bloquer le processus démocratique qui aurait sans doute vu mon parti remporter les législatives haut la main. Cela explique peut-être pourquoi le gouvernement a refusé d'autoriser le FBI et Scotland Yard à prendre part à l'enquête médico-légale sur les attentats.

A l'instant où j'écris, des manifestations ont lieu dans tout le Pakistan. Les membres des partis d'opposition, des avocats, des juges, des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes ont été arrêtés par la police sans chef d'inculpation. La presse fait l'objet de graves restrictions. Le président de la Cour suprême et de nombreux autres magistrats seraient assignés à résidence.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et une grande partie de l'Occident ont toujours dit ce qu'il fallait à propos de la démocratie au Pakistan et dans le reste du monde. Je me souviens des mots du président Bush lors de son second discours inaugural, quand il a lancé : "Tous ceux qui vivent dans la tyrannie et le désespoir doivent le savoir : les Etats-Unis ne fermeront pas les yeux sur votre oppression, ni n'excuseront vos oppresseurs. Quand vous vous dresserez pour votre liberté, nous serons à vos côtés."

Le seul gouvernement des Etats-Unis a déjà versé plus de 10 milliards de dollars d'aide au régime de Musharraf depuis 2001. On ignore précisément comment cet argent a été dépensé, mais une chose est sûre : il n'a pas permis de défaire les talibans ni Al-Qaida, il n'a pas servi à capturer Oussama Ben Laden, et il n'a pas non plus contribué à lutter contre le trafic d'opium. Et il n'a certainement pas servi à améliorer le quotidien des familles et des enfants pakistanais.

Washington a les moyens de promouvoir la démocratie – le seul moyen de combattre efficacement l'extrémisme et le terrorisme – en faisant savoir au général Musharraf que les Etats-Unis sont opposés à l'instauration de la loi martiale et qu'ils attendent de lui qu'il organise dans les soixante jours des élections libres, justes et impartiales, sous le contrôle d'observateurs internationaux et d'une commission électorale reconstituée. Il faut lui donner le choix entre d'une part la démocratie et d'autre part la dictature et l'isolement.

Si la communauté internationale a bien un rôle à jouer dans la lutte contre la tyrannie, c'est d'abord au peuple pakistanais qu'incombe cette responsabilité. C'est aux Pakistanais de dire au général Musharraf qu'ils n'acceptent pas la loi martiale. La grande majorité des Pakistanais sont modérés. Aussi, j'espère qu'ils présenteront un front uni dans une grande coalition de modérés pour faire reculer à la fois les dictateurs et les extrémistes, restaurer le pouvoir civil à la présidence et fermer les madrasas, ces écoles islamistes qui cachent des armes et prêchent la violence.

Il est dangereux de se dresser contre une dictature militaire, mais il est encore plus dangereux de ne rien faire. Le moment est venu pour les démocraties occidentales de montrer par leurs actes, et pas seulement par des paroles, de quel côté elles sont.

Benazir BHUTTO

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=81012

PAKISTAN : L'avenir après Benazir

S'il ne veut pas que son pays sombre totalement dans le chaos, le président Musharraf doit maintenir les élections législatives prévues le 8 janvier et ouvrir une vraie enquête sur ce meurtre, écrit un chroniqueur dans The Indian Express.

Que Mme Bhutto soit victime d'un attentat n'a surpris personne : ce n'était pas la première fois. Ce qui est surprenant, c'est qu'on ait pu aussi facilement s'approcher d'elle et que l'homme ait eu largement le temps de lui tirer dessus, mais aussi d'activer sa ceinture d'explosifs (mais peut-être y avait-il deux hommes : l'auteur du crime, plus un kamikaze). Qui a pu faire cela ? Poser la question est facile, mais y répondre l'est malheureusement beaucoup moins. Qui avait de bonnes raisons de faire disparaître Mme Bhutto ?

Les coupables envisageables vont des éléments extrémistes – Al-Qaida et ses groupes partisans l'ont menacée de mort à plusieurs reprises – à ses rivaux en politique ou aux services de renseignements. N'importe qui pourrait être à l'origine de ce meurtre. Il y a encore au Pakistan un fort courant extrémiste et l'on trouve au cœur même de l'establishment des individus peu recommandables liés à des groupes extrémistes et à des partis politiques à droite du centre.

Il faut envisager les conséquences de l'assassinat de Benazir Bhutto en fonction de la ligne historique qui a toujours traversé la politique pakistanaise et où l'armée s'est toujours efforcée, ouvertement et indirectement, de marginaliser le Parti du peuple pakistanais (PPP), depuis l'époque même de sa création. (L'ancien directeur général de l'Inter-Services Intelligences – ISI, les services secrets –, le général de corps d'armée Hamid Gul, a d'ailleurs publiquement reconnu qu'en 1989 c'était pour faire échec au PPP qu'il avait créé l'Islami Jamhoori Ittehad [Alliance démocratique islamique, IDA, coalition de partis politiques pro-Zia et religieux menée par la Ligue musulmane].

A partir de là, quelle voie empruntera le Pakistan ? Telle est la question qui se pose désormais, et la réponse se trouve du côté de Musharraf. Il devra prendre une décision – et ne pas se tromper. Or la seule décision sensée est de ne pas reporter les élections législatives [prévues le 8 janvier]. Quiconque ferait cela trahirait deux objectifs : fomenter l'agitation à travers la violence ; et faire en sorte que le scrutin soit reporté sine die. Un report du vote ne pourra qu'accroître les risques de violence en signifiant aux militants du PPP, déjà frappés par un deuil douloureux, que l'assassinat crapuleux de Mme Bhutto était destiné à éliminer une menace politique et à écarter le pays de la démocratie.

En fait, la seule façon pour le président Musharraf de prouver sa sincérité, voire de se faire absoudre – et, avec lui, l'armée et ses alliés politiques – des nombreuses accusations qui ne manqueront pas de le viser très bientôt, est de poursuivre le processus électoral. Parler de réinstaurer l'état d'urgence reviendrait à jouer avec le feu. Les enquêtes sur cette tragédie exigent de la transparence, et non des mesures draconiennes limitant les droits fondamentaux, surtout parce que l'état d'urgence en soi ne peut avoir aucun impact sur l'efficacité des enquêtes visant à démasquer les coupables. De fait, imposer une telle mesure et reporter les élections n'aboutirait qu'au résultat inverse, à savoir convaincre les cadres du PPP et aussi la majorité des Pakistanais que Benazir Bhutto n'a été assassinée que pour permettre à l'ancien régime de se maintenir sans encombre.

La mort de Mme Bhutto est une mort dont l'ombre flottera pendant bien des années encore sur la politique pakistanaise. Elle porte également en elle une leçon pour ceux qui dirigent le Pakistan depuis si longtemps et se sont toujours refusés à établir un principe de succession. Si le Pakistan était un Etat stable, cette mort serait certes pleurée, mais personne ne verrait dans une pareille tragédie la ruine de l'Etat proprement dit.

Ejaz Haider

The indian express

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=81016

PAKISTAN •  La démocratie assassinée

Pour l'éditorialiste du quotidien de Lahore The Nation, ce n'est pas seulement l'ex-Première ministre Benazir Bhutto qui est morte, mais aussi l'espoir d'un retour rapide à la démocratie dans le pays.

L'annonce de l'assassinat de Benazir Bhutto a foudroyé le pays et l'a laissé profondément meurtri et choqué. Le destin cruel qui avait déjà durement malmené son illustre père et ses deux frères n'avait apparemment pas fini d'épancher sa colère et a de nouveau frappé la branche la plus populaire, après son père, de la famille Bhutto. Plus de vingt de ses partisans ont également péri dans cet attentat suicide. La dirigeante du Parti populaire du Pakistan (PPP) a été tuée par balle. Le meurtrier s'est ensuite fait exploser au moment où il essayait de s'enfuir.

Cette tragédie a eu lieu alors que le pays vivait une des phases les plus cruciales de son histoire. Le peuple était animé d'un regain de sentiment favorable à la démocratie, il souhaitait rejeter ce pouvoir despotique et récupérer le pouvoir politique afin de le rendre à ses dépositaires légitimes. Les Pakistanais espéraient, même s'ils ne se faisaient pas beaucoup d'illusions, que le scrutin du 8 janvier serait libre et juste, qu'il donnerait lieu à l'établissement d'un gouvernement représentant le peuple et permettrait d'effacer des mémoires les faits récents. Mais ce pays qui voyait en cette journée d'élections son jour de délivrance se demande désormais quelle sera la suite des événements.

Quelles que soient les forces du mal à l'origine de ce meurtre horrible, certains devront assumer leurs responsabilités. Et nul ne pourra nier que, dans leur folle poursuite pour éliminer un rival politique indomptable, ils n'ont pas vu la menace que leur action inconsidérée allait faire peser sur la cohésion du pays. Des émeutes et des incidents violents ont déjà eu lieu dans les grandes villes du pays. Et les condamnations de cet assassinat affluent de l'étranger, notamment de la part du président américain George Bush et du Premier ministre britannique Gordon Brown.

Le département d'Etat américain a condamné ce meurtre et déclaré qu'il constituait un grand pas en arrière dans le processus de réconciliation. L'Inde est en alerte maximale. Il s'agit d'une grave défaillance du dispositif de sécurité. L'appel au calme du président Musharraf en ces heures difficiles est bienvenu et il doit être pris en compte, mais l'heure est également pour lui à la réflexion. Comment cette mentalité extrémiste pernicieuse et dangereuse, qui n'était pas aussi prégnante dans les années 1990, a-t-elle progressé depuis qu'il a tendu la main aux Américains dans leur soi-disant guerre contre le terrorisme ? Il lui faudra répondre à cette question mais également prendre des mesures afin de faciliter la restauration d'une véritable démocratie.

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-33734736@7-37,0.html

Flambée de violence au Pakistan après la mort de Bhutto

Par Imtiaz Shah

KARACHI (Reuters) - Une flambée de violence s'est emparée vendredi du Pakistan où des milliers de partisans de Benazir Bhutto, chef de file de l'opposition pakistanaise tuée dans un attentat suicide à Rawalpindi, sont descendus dans les rues pour exprimer leur rage.

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