Quand Hammadi s'en mêle, il s'emmêle!
C'était le 14 janvier. Le MoDem indique qu'il va
figurer dès le premier tour sur la liste du socialiste François Rebsamen à
Dijon. «Cet accord bafoue l'orientation stratégique du PS depuis trente ans»,
dénonce aussitôt le secrétaire national du PS «à la riposte», Razzye Hammadi,
qui demande la «mise en congé» du n° 2 du parti. Considérant qu'il s'agit d'un
accord local, la direction du PS déjuge le remuant Hammadi.
Rebsamen se défend d'avoir voulu ouvrir la boîte de Pandore : «J'élabore un
programme de gauche. Je ne vais pas dire non à ceux qui veulent nous
rejoindre.» Il n'empêche. Ce n'est pas un hasard si la capitale bourguignonne
est le théâtre de cette explication de texte. Son maire, bras droit de Ségolène
Royal, est partisan d'une alliance avec le centre. Dès le mois d'août, il se
prononce publiquement pour des accords locaux. François Deseille, leader local
du MoDem, répond sans tarder à cet appel du pied. Des discussions s'engagent.
Le candidat du MoDem se souvient de la scène : «Rebsamen m'a dit : "Je
n'ai pas besoin de toi pour être élu, mais je te propose qu'on parte ensemble,
car tu m'apportes la lumière médiatique..."» Intéressé par l'offre, le
centriste contacte son état-major parisien, qui lui donne son feu vert en
décembre. Rebsamen le sait : s'il est élu au premier tour, Dijon sera vu comme
un laboratoire de la rénovation, à quelques mois du congrès du PS. Son maire,
premier secrétaire potentiel, pourra alors plaider pour un changement de cap.
Au nom de la tradition, bien sûr : «Si Mitterrand était là, il ferait
l'alliance avec le centre, pas avec le Parti communiste.»