une consommation responsable dans un monde de gaspillage ?
Résister au système en mangeant des légumes
Marianne2.fr
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Dans un monde de grande distribution, quelques associations résistent pour offrir aux consommateurs la possibilité de trouver des aliments bio, frais et... locaux.
Est-il possible d'avoir une consommation responsable dans un monde de
gaspillage ? Est-il possible d'avoir une consommation responsable dans
un monde où l'on vous pousse sans cesse à consommer, surconsommer et
gaspiller ? L'une des grandes réussites de l'industrie agroalimentaire,
accompagnée de sa publicité, est d'avoir fabriqué une population
d'obèses. Comment être frugal dans monde qui vous incite à baffrer ?
Est-ce seulement possible ? Oui. Il y a de nombreuses initiatives en la
matière. Par exemple les Amap, Associations pour le maintien d'une
agriculture paysanne. Ce sont des systèmes de production et de
distribution originaux qui mettent en relation directe agriculteurs et
consommateurs.
Une agriculture alternative
Concrètement, un producteur propose chaque semaine à des consommateurs
un panier de produits frais, en général des légumes, mais ce peut aussi
être de la viande. Ce panier est commandé par les consommateurs, qui
s'engagent à le pré-payer, durant la saison. En échange, ils ont des
produits frais, bios, sans pesticides, sans OGM, bref, des produits
sains. Les produits sont distribués en général toutes les semaines, et
ce sont les acheteurs qui organisent le lieu d'achat.
Les Amap appartiennent à l'agriculture alternative et à la
consommation responsable, c'est-à-dire qu'ils refusent le couple
agriculture intensive et grande distribution. La grande distribution,
l'explosion des transports, ont favorisé une agriculture intensive de
grandes surfaces. En France, il y avait 2.3 millions d'exploitations
agricoles en 1950, il en reste un peu plus de 500 000 aujourd'hui, des
exploitations d'une surface moyenne beaucoup plus importante. Les Amap
rapprochent les consommateurs des producteurs. Elles court-circuitent
ce système effrayant de transports qui veut que l'on fasse venir les
légumes de l'autre bout de la terre.
Où les trouver ?
Il y en a 500 à 700 en France, concentrées surtout en PACA, mais
également en Ile-de-France. Il est intéressant de voir que le motif
sanitaire, et le motif du goût tout simplement, motive les membres des
Amap, mais aussi l'engagement citoyen. C'est en ce sens que la
consommation devient responsable. La question que vous allez me poser
c'est...
Les « amapiens » sont-il des bobos ?
Il
est vrai que les ouvriers sont sous-représentés dans les Amap, mais
guère. Et il faut dire, hélas, a contrario que les ouvriers et les
prolétaires sont surreprésentés chez les obèses...
Un livre : Les Amap, un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs, de Claire Lamine aux Editions Yves Michel
Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.
Lundi 25 Février 2008 - 07:10
Bernard Maris