DEMAIN, LE PS avec Ségolène Royal
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(LE POINT.FR) Avant de quitter son bureau de premier secrétaire du PS, François Hollande entend bien mettre la maison en ordre. D'abord, il souhaite avancer la date du prochain congrès . Initialement, elle était fixée à l'automne. Mais, en cas de succès aux municipales, le raout socialiste devrait avoir lieu dans les semaines qui suivront, de façon à profiter de la vague. François Hollande pourrait alors quitter la Rue de Solferino la tête haute. Il en profiterait pour faire voter quelques réformes de structures, comme l'instauration de primaires pour désigner le candidat de la gauche à la présidentielle.
(LE NOUVEL OBS.COM) Quoi qu'on dise et quoi qu'il
fasse, le Parti socialiste va demeurer la principale formation de la gauche
française au cours des prochaines années.Et même, en termes électoraux, pratiquement la seule. Elle s'apprête d'ailleurs
à remporter les prochaines municipales. Quel paradoxe pour un parti que ses
adversaires et même ses électeurs décrivaient naguère comme à la ramasse, aux
abois, à l'agonie même. Les détrousseurs du prétendu cadavre vont devoir
réviser leurs analyses et remballer leurs lamentos hypocrites. Pourquoi ? Tout
simplement parce que la France d'aujourd'hui est socialiste au sens où l'on
disait hier sous la IIIe qu'elle était radicale.
Le grand problème du PS,
celui qui l'empêche de transformer ses succès locaux en victoire nationale, est
le suivant : c'est son aile droite qui est appelée à gouverner, mais c'est son
aile gauche qui fabrique le programme; concession classique faite aux
militants, nettement plus à gauche que les électeurs. Le principal handicap de
Ségolène Royal, celui qui, au vrai, l'a empêchée de gagner, c'est le programme
qu'on lui avait fourgué au Mans et qu'elle a traîné comme un boulet tout au
long de la campagne (généralisation des 35 heures, augmentation massive du
SMIC, fiscalité punitive...)
(LE NOUVEL OBS.COM) Donné vainqueur des
municipales par les sondages, le Parti socialiste est aujourd'hui une addition
de stratégies et d'intérêts personnels. Il n'est pas mort, mais il mute. Et
personne ne sait ce qu'il doit et ce qu'il va devenir. (…) Hier, les courants
structuraient le vieux parti d'Epinay. Vidés de toute idéologie, ils se sont
transformés en écuries présidentielles. Et puis, progressivement, eux aussi ont
perdu de leur influence. Les fabiusiens sont à la peine, les strauss-kahniens
sont orphelins, les mélenchonistes préparent leur sécession. Quant aux
jospino-delanoïstes, ils n'ont toujours pas trouvé de nom. Ce qui ne se nomme
pas existe-t-il vraiment ? Seule à la tête de son armada, Ségolène Royal
avance.
( LE NOUVEL OBS.COM ) L'ex-candidate à l'élection
présidentielle a affirmé son intention de réunir le parti socialiste derrière
elle, autour d'"un texte" d'orientation soumis au vote des militants.
Au cours d'une conversation
informelle en marge du meeting pour les élections municipales à Toulouse,
mercredi 5 mars, Ségolène Royal a annoncé qu'elle se donnait pour objectif
d'être "majoritaire" au prochain congrès du Parti socialiste, sans
doute à l'automne, avec tous ceux qui voudront bien la rejoindre autour d'un
texte d'orientation. (…)
Dans son esprit, il ne s'agit
pas de passer des alliances avec les courants constitués au sein du PS ou de
"mener des négociations", selon un schéma traditionnel qu'elle a
jugé, en substance, dépassé.
"Ceux qui veulent venir viendront, et ceux qui ne veulent pas venir ne
viendront pas", a-t-elle dit, avant de mettre un bémol à ce discours
tranché en affirmant que "les choses ne sont pas blanc ou noir".
Ségolène Royal se fait fort de réunir une majorité. "Je crois que je serai
majoritaire", a-t-elle dit, sûre de son fait, en estimant que la primaire
qui l'avait désignée pour représenter les socialistes à l'élection
présidentielle avait montré que le PS "a changé".
Selon l'ex-candidate, les socialistes mesurent qu'elle est "la seule à
ramener le vote populaire" vers le PS. (…) Ségolène Royal a réaffirmé son
ambition, déjà affichée par le congrès du Mans en 2005, de constituer "un
parti de masse", notamment en faisant venir "les gens des
quartiers", qui ont voté massivement pour elle à l'élection
présidentielle.
Elle a aussi souhaité une évolution des statuts, sur laquelle a commencé de
travailler une commission ad hoc du PS, les jugeant "lourdingues".
(NONFICTION.FR ) [Autour de Ségolène Royal on
a désormais une véritable constellation de "think tank" ].
(…) Il y a d'abord le cercle
traditionnel, "Désirs d'avenir", présidé désormais par l'avocat
Jean-Pierre Mignard, depuis la démission de Christophe Chantepy. Force
politique de terrain, fortement implantée en régions, lieu de diffusion des
idées ségolinistes, notamment à partir d'un site très populaire, Désirs d'avenir
est l'organisation officielle de Ségolène Royal. De nombreux groupes
thématiques, et de multiples intellectuels, y participent.
Cercle plus informel et plus secret, Ségolène Royal s'est entourée depuis sa
défaite en 2007 d'un petit nombre d'intellectuels qu'elle voit régulièrement et
fait travailler. On y retrouve des figures essentielles de sa campagne comme
Dominique Méda ou Patrick Weil, ou sa fidèle collaboratrice, Sophie
Bouchet-Petersen. Ce groupe est pour l'heure encore très informel et n'est pas
encore structuré en association - il ne porte pas non plus de nom. Mais il est
sans doute, sur le plan des idées, le groupe le plus influent auprès de l'ancienne
candidat socialiste.
Le groupe dit "des économistes" apporte des idées régulièrement à la
candidate. On y retrouve Thomas Piketty ou encore Philippe Aghion, qui vient de
l'inviter à Harvard pour une série de conférences. Plusieurs membres de l'école
économique de Paris, ou du CEPREMAP, se réunissent régulièrement pour tester
des propositions économiques et structurer, sinon un programme, du moins des interventions
et des tribunes.
"Emergence(s)" est le nom d'un think tank de hauts fonctionnaires et
d'experts structuré récemment au service de la candidate socialiste, et
organisé sous la forme d'une association par son nouveau directeur de cabinet
Cyril Piquemal, énarque qui vient du ministère des affaires étrangères (le
bureau de l’association est composé de Cyril Piquemal, président, Nicolas
Colin, secrétaire général et Simon Janin, trésorier). Le groupe a publié sa profession de foi et
a créé le site web émergence(s).
Jeune quoique très technocrate, cette équipe incarne la nouvelle génération des
experts du ségolinisme.
Pierre Bergé, et certains des membres de l'association des amis de Ségolène
Royal, ont également créé un think tank au service de la candidate, et la
première réunion a eu lieu, en présence de Mme Royal, avec la participation de
plusieurs intellectuels de premier plan, dont certains appartiennent aux
réseaux mentionnés ci-dessus. Stéphane Chomant est le secrétaire général de ce
groupe.
On dénombre donc déjà une petite dizaine de groupes, think tanks, cercles et
clubs qui s'organisent autour de Ségolène Royal. Sans compter les nombreux
groupes de travail thématiques plus informels et les groupes d'idées en
Régions. Groupes ségo-centriques ou ségo-centripètes, tous ces cercles,
associations et autres think tanks devront apprendre à coexister et devront
être coordonnés si Ségolène Royal envisage de produire une "machine à
idées" efficace capable de rivaliser avec celle que Nicolas Sarkozy avait
su mettre en place dès 2002 autour d'Emmanuelle Mignon (voir notre dossier sur La
Machine à Idées de Sarkozy).
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