Après le peuple, le PS perd ses adhérents
Après le peuple, le PS perd ses adhérents
Avec i>Télé, la chronique de Nicolas Domenach,
directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.
Les militants socialistes ont voté avec leurs pieds. Ils
sont partis. Ils ont fui, en masse, une organisation qui, il est vrai, n'a rien
fait pour les retenir. Ce syndicat d'élus, ou d'aspirants à l'être, a tout pour
rebuter ceux qui voudraient simplement militer, discuter, se former sans être
affidés à un clan. Et c'est ainsi qu'un parti d'opposition, qui a pourtant
gagné les municipales et qui devrait bénéficier de l'effet répulsif provoqué
par Sarkozy, est passé de 238.520 adhérents à 165.083 en un an. Soit plus d'un
tiers de chute ! Vertigineux…
Certes, tous les partis, si l'on excepte la formation trotskiste d'Olivier
Besancenot, sont en crise et subissent de véritables saignées, que ce soit
l'UMP, le MODEM ou le FN. L'époque n'est pas à la militance, et la démocratie
médiatique achève d'écarter de la vie publique les électeurs consommateurs,
hors période électorale justement. Certes encore, ce sont en majorité les
militants dits à 20 euros qui ne sont pas restés. Ceux-là qui étaient venus
pour Ségolène Royal et ont été mal accueillis, n'ont pas supporté la défaite,
et encore moins la période de règlements de comptes qui a suivi, dont on n'est
pas sorti d'ailleurs.
Mais l'hémorragie militante est si large qu'elle ne touche
pas seulement ceux qu'on surnommait méchamment « les touristes royalistes ».
Même les vieux militants quittent le navire ! (…)