Libération d'Ingrid Betancourt et tempête médiatique française
Dans JDD
Par Utica, utica Voilà la phrase de Ségolène Royal qui a déclenché la tempête médiatique française: "Nicolas Sarkozy n'a été absolument pour rien dans cette libération" (AFP)
S'en est alors suivi un véritable lynchage médiatique franco-français de Ségolène Royal, relayant les déclarations des ténors de l'UMP (Raffarin, Lefèbvre, Fillon,...) puis de nombreux articles la dénigrant et la critiquant, particulièrement dans les médias proches de l'UMP. Les militants UMP se lâchant de manière particulièrement outrancière.
Lorsque je lis certains blogs de commentaires (avant le passage de la modération, comme pendant quelques dizaines de minutes au NouvelObs ou sur 20minutes.fr) où les militants UMP viennent déverser leurs insultes, il y a une volonté tellement évidente de salir, de dégrader, de diaboliser, de déshumaniser l'autre, que ça m'évoque les diatribes haineuses et ordurières de "Schwarze Korps" l'organe officiel de la Gestapo, lorsqu'ils parlaient des Juifs.... Il y en a même qui parlent de sorcière et de bûcher...
Alors que sur le fond, elle a raison de dire que dans l'opération de libération, Sarkozy n'y est strictement pour rien.
"La France, qui mettait en doute la stratégie de fermeté du président colombien Alvaro Uribe et privilégiait les canaux de la négociation, n'a pas été associée à l'opération militaire qui a conduit mercredi à la libération d'Ingrid Betancourt et de quatorze autres otages. Le président français en a été informé par téléphone au dernier moment par son homologue colombien." (Reuters)
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Le pavé dans la mare de Ségolène Royal
Par Utica, samedi 5 juillet 2008 à 22:10 dans JDD
La déclaration de Ségolène Royal que Sarkozy n’y était pour rien dans la libération d’Ingrid Betancourt a provoqué des remous en France. C'est le cas surtout à droite et quasiment pas à gauche, si ce n'est peut-être le cas de Jack Lang, qui collabore avec Sarkozy.Pourtant, Ségolène Royal a totalement raison que la libération n'est pas le fait de Sarkozy, ni même d’une de ses tentatives, mais bien du gouvernement colombien et de divers services secrets.
Ce qui l’a probablement incitée à cette déclaration trouble-fête, est qu'il y a une récupération disproportionnée par le pouvoir UMP de ce succès. Une évidence, parmi beaucoup d’autres, en est le coupage par le Figaro de la vidéo de Betancourt à Bogota, dont on a été jusqu’à enlever les remerciements à De Villepin et Chirac, pour ne laisser que ceux à Sarkozy. Voir : article : http://www.lepost.fr/article/2008/07/03/1218369_ingrid-betancourt-libre-chirac-et-villepin-coupes-au-montage-par-le-figaro.html
Bien sûr, elle aurait pu commenter que les gouvernements précédents, et aussi Sarkozy, aient bien contribué à fixer ce problème parmi les priorités à résoudre. Mais, à voir le nombre de médias à son service, peut-être a-t'elle estimé que Nicolas Sarkozy dispose largement des moyens pour faire sa publicité tout seul ?
Vidéo :
Morin embarassé... Et si Royal avait raison?
envoyé par laboitafilms
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Royal, hérétique du betan-culte
Par Daniel Schneidermann le 07/07/2008 La politique "comme il ne faudrait plus en faire" (Guéant); "l'humanité
d'un bigorneau" (Estrosi); une "mesquinerie rare" (Lang) : pour avoir osé rappeler que Sarkozy n'était pour rien dans la libération d'Ingrid
Betancourt, ce qui découle tout simplement de la version officielle de
la libération de la susdite, Ségolène Royal s'est attiré un déluge
d'insultes, comme peu de socialistes en avaient subi dans les derniers
mois. Par l'UMP, ce qui est rassurant; par TF1, ce qui est dans l'ordre
des choses; et par Jack Lang, ce qui, à y bien réfléchir, est à la fois rassurant, et dans l'ordre des choses. Pourtant, elle n'a fait que
constater une vérité. Comme Sarkozy lui-même, d'ailleurs, quand il
constate que "lorsqu'il y a une grève, en France, plus personne ne s'en
aperçoit". Il est vrai que les dernières grèves des transports ont été
plutôt indolores pour les usagers. Ce qui ne préjuge pas de la suite.
Sarkozy s'amuse sur un baril de souffrance sociale, mais il ne peut pas
s'en empêcher. Et, aussi douloureuse soit cette constatation pour les syndicats, elle
exprime une vérité.
La violence des réactions à la phrase de Ségolène Royal, qui
dépasse le niveau habituel de la polémique politique, montre bien que
le traitement de la libération d'Ingrid Betancourt, après celui de sa
captivité, ne se situe plus tout à fait dans l'ordre politique, mais
dans l'ordre religieux. Devant ces transes nationales, il n'est
simplement plus possible d'exprimer la
moindre dissonance, la moindre discordance. Simple bannissement ?
Procès public, se concluant comme il se doit ? On hésite encore sur le
châtiment à imposer à l'hérétique.
Pour plus de précision sur l'infâme déclaration ;-) ...
Réaction de Ségolène Royal : Pas de récupération
envoyé par dcortic