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26 janvier 2009

François Rebsamen : l'atout majeur de Ségolène Royal

Il n'est plus numéro 2 du PS, mais il est devenu sénateur et membre de la redoutable commission des finances, une perte et un gain. Qu'il s'agisse de politique locale ou nationale, François Rebsamen sait abattre les bonnes cartes.
L E BIEN PUBLIC - Martine Aubry a répondu à vos critiques de son plan en regrettant votre absence lors de son élaboration...
François Rebsamen. - Martine Aubry a décalé le bureau national au mercredi matin. J'étais au Sénat à la commission des finances. Il était question du plan de relance. J'ai trouvé plus utile de participer à cette réunion que d'avaliser un plan dont je n'avais pas connaissance dans les détails.
LBP. - Que proposez-vous ?
FR. - La seule question qui vaille est : « en quoi les socialistes peuvent-ils être utiles aux Français dans une crise sans précédent ? » C'est la seule question à laquelle on doit répondre. Le contre- plan est virtuel puisque nous ne sommes pas au pouvoir. Je propose au Président de la République un vrai pacte de confiance et de relance entre l'État et les collectivités locales (...)
LBP. - Au sein du PS, vous êtes dans l'opposition ?
FR. - Je ne suis pas dans l'opposition à la direction du Parti socialiste, je n'y suis pas. Mais je fais mes propositions. Je suis libre de les faire. De toute façon, je ne me considère pas dans l'opposition puisque nous avons récolté plus de 50 % des voix.
LBP. - Comment réagissez-vous à la fronde de vos collègues de l'Assemblée nationale ?
FR. - C'est un sujet majeur qui va venir au Sénat.
LBP. - La position des sénateurs socialistes est différente....
FR. - Au Sénat, la relation entre les élus de l'UMP et du PS me semble plus apaisée. Pour autant, nous ne céderons rien sur le fond. C'est une très mauvaise chose, pour une majorité, de refuser des contre-pouvoirs et de refuser à l'opposition des droits essentiels. Le droit d'amendement, la liberté du temps de parole sont des éléments essentiels de la démocratie.
LBP. - La liberté du temps de parole avait été fixée par Léon Blum et modifiée en 1969...
FR. - Les grandes lois de la République ont nécessité des mois, voire des années de débats. Mme Boutin s'est opposée au PACS en lisant la Bible à l'Assemblée pendant 5 h 30. Demain, ce sera peut-être l'UMP qui sera minoritaire. C'est une question de démocratie, pas de partis. Le Président de la République n'accepte pas la contestation, les fonctionnements démocratiques. Il fait preuve d'autoritarisme et d'un comportement quasi monarchique (…)

« Le plus grand plan social actuel, c'est celui de l'Éducation nationale »

LBP. - Pour vous, les droits de l'opposition sont attaqués ?
FR. - Le temps de parole du président n'est pas compté dans les médias, il nomme le président de Radio France, de France Télévisions et il s'attaque à deux contre-pouvoirs : les droits de l'opposition au Parlement - il est vrai qu'il n'a jamais été un bon parlementaire - et les collectivités locales. Pour lui, la question n'est pas : « il y a trop de collectivités en France ». C'est : « il y a trop de collectivités locales de gauche ».
LBP. - Justement, trouvez-vous qu'il y a trop de niveaux de collectivités en France ?
FR. - On a le même niveau que dans d'autres pays. En revanche, il faut éviter que de nouvelles structures administratives se développent autour des Pays. Il faut favoriser le principe de subsidiarité. Quand une collectivité de proximité peut faire mieux qu'une collectivité de niveau supérieur, il faut que ce soit la collectivité de proximité qui prenne la main. Je suis pour que les communautés de communes, d'agglomérations ou urbaines puissent assumer, si elles le souhaitent, le social sur leur territoire.
LBP. - Le social, c'est de la compétence du conseil général ?
FR. - La France est tellement variée. Dans l'Essonne, la ville la plus importante regroupe 100 000 habitants. (…) D'où le rôle du conseil général.
LBP. - Et dans le cas de la Côte-d'Or ?
FR. - Je ne voulais pas prendre cet exemple. Quand vous avez l'aire urbaine du dijonnais qui compte 350 000 sur 500 000 habitants, il faut une complémentarité entre l'action du conseil général et cette aire urbaine.
LBP. - Et qu'en est-il ?
FR. - Elle n'existe pas vraiment aujourd'hui.
LBP. - Un mot sur la Réforme générale des politiques publiques ?
FR. - Elle a été lancée par la gauche. Je mets en garde contre cette tendance démagogique qui consiste à dire qu'il y a trop de fonctionnaires. Quand il n'y a plus de fonctionnaires, il n'y a plus d'État. Le plus grand plan social auquel on est confronté, c'est celui de l'Éducation nationale. Cette réforme ne s'attaque pas à l'organisation mais à la fonction publique.
LBP. - Vous défilerez donc le 29 janvier ?
FR. - Sûrement...
LBP. - Faut-il faire élire le président du Grand Dijon par les habitants du Grand Dijon ?
FR. - Il faut pouvoir identifier les futurs conseillers communautaires. En revanche, je suis contre l'élection au suffrage universel du président d'une communauté urbaine.
LBP. - Pourquoi ?
FR. - Ce serait entrer en conflit de légitimité avec les maires. Je suis pour les communes.
LBP. - La réduction du nombre de communes, qu'en pense le sénateur ?
FR. - Surtout pas. Mais il faut créer des communautés de communes. Il faut que les petits maires continuent leur travail de proximité indispensable.
LBP. - Le mot d'ordre lancé par un petit groupe sur Facebook intitulé « François Sauvadet pour Dijon » ?
FR. - Les municipales, c'est dans 6 ans. D'ici là, beaucoup d'événements se seront déroulés. Je prends cela avec distance.
LBP. - La vente de l'Hôtel Aubriot, à Dijon, fait grincer des dents ?
FR. - Nous avons une gestion active de notre patrimoine. Nous acquérons des terrains et nous vendons des éléments du patrimoine qui seront protégés et entretenus.
LBP. - Certains ont peur de ne plus pouvoir profiter de ces joyaux architecturaux ?
FR. - Tout ce qui est classé et inscrit le restera. Lorsque la façade de l'hôtel Chambelland a été transformée en banque, je n'ai pas entendu de contestation.

« L'opposition, on va dire... qu'ils sont conservateurs »

LBP. - Le tram ? On parle beaucoup de son coût ?
FR. - Nous avons un partenariat d'ingénierie financière avec Besançon, d'achat de rames avec Brest. On s'inscrit dans le Grenelle de l'environnement. Je suis surpris que l'opposition locale ne soutienne pas la politique du gouvernement. Cela reste pour moi une source d'étonnement (…) Ils devraient soutenir l'agglomération. Pour leur défense, on va dire qu'ils sont assez conservateurs.
LBP. - Est-ce que cela se traduit par du travail pour les entreprises locales ?
FR. - Tous les relevés du tram ont été réalisés par une entreprise de l'agglomération. Le Small Business Act y participe. C'est une invitation aux entreprises locales à s'inscrire dans notre politique de construction de travaux et de construction de logements. Ce ne sont pas des emplois délocalisables.
LBP. - Quelle est la signification de votre engagement aux côtés des salariés d'Amora ?
FR. - Je veux simplement leur apporter de la force dans leur négociation avec le patronat. Quand on se sent soutenu par les collectivités, les élus, cela donne de la force pour mieux négocier ne serait-ce qu'un bon plan social. Cela permet de ne pas en rajouter dans le pessimisme. La vie économique, malheureusement aujourd'hui, est faite de mouvements, d'acquisitions, de reventes. Nous, nous défendons les salariés.

Propos recueillis par Francis ZIEGELMEYER sur "Bien public"

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