Quitterie Delmas, post-MoDem: "Les partis, pour moi c'est fini!"
EXTRAIT
(...) Je trouve ces logiques d'encartage dépassées et
inadaptées à notre siècle. Au 20ème siècle, vous vous mariiez avec une
entreprise, un parti pour 25 ans. Aujourd'hui, il faut sans cesse
innover, repenser, inventer. Tout s'est accéléré."
Qu'est-ce qui vous irrite dans la politique partisane?
"L'incapacité des partis à anticiper et innover, à faire émerger des
gens nouveaux porteurs de solutions, ils sont paralysés par les enjeux
électoraux. Il y a aussi un immense problème d'exemplarité de la part
des partis qui donnent des leçons à tout le monde, mais qui ne se
réforment pas eux-même."
"La crise va être sans précédent, il faut radicalement changer notre façon de trouver des solutions concrètes. Nous sommes à un tel stade de déliquescence de l'image de la classe politique qui a beaucoup dit, tout et son contraire et peu réalisé, qu'il faut se désormais penser à trouver de nouveaux moyens d'action."
Quels nouveaux moyens d'action?
"Il faut sortir des logiques traditionnelles et encourager l'émergence
de la société civile. Les initiatives concrètes. Il y a du potentiel en
s'appuyant sur les gens plutôt que sur les institutions, des
entrepreneurs, des associatifs, des chercheurs, des étudiants, en se
servant d'Internet...Toutes les connexions existent déjà depuis la République des blogs."
"Beaucoup de gens sont investis, éparpillés chacun dans leur coin. Ces gens ne se rendent pas compte qu'ils sont intéressés par les mêmes thématiques, les mêmes enjeux... Si ces gens se rassemblaient, cela pourrait être une force énorme. D'autres repères vont émerger. Il faut les inventer. La question, c'est comment on concrétise cela? Si je veux continuer à m'engager pour mon pays, il faut que je reste à la base de l'engagement citoyen."