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4 mars 2009

Martine Aubry tisse sa toile

                                                 wesh.1236027918.jpg                              

  L’agitation provoquée par les laissés pour compte des listes européennes (rien de nouveau sous le soleil : les négociations de 2004, tout aussi délicates, avaient été funestes pour Olivier Duhamel et quelques autres et contraint Michel Rocard et consorts à changer de terre d’élection) masque un glissement plus discret au sommet du parti socialiste. En effet, à mesure que sa majorité d’origine se morcèle, Martine Aubry tisse peu à peu sa propre toile et constitue son réseau personnel.
   

    La composition des listes européennes semble hâter plusieurs évolutions déjà à l’œuvre. La plus visible concerne la motion A dont il faut bien constater qu’elle n’existe plus. L’attelage a vécu. Pierre Moscovici a officiellement tiré sa révérence, accusant ses associés delanoïstes d’avoir tendace à “agir à leur bénéfice exclusif”. Les rocardiens historiques réunis autour de Michel Destot se sont déjà organisés de leur côté pour attendre le retour de DSK. Quant à François Hollande, frustré lui aussi par les décisions du 28 février, il attendra fin juin pour prendre son autonomie une fois pour toutes.
     martineoookkk2.1236027863.jpgMême parmi les proches du maire de Paris, certains se demandent combien de temps le courant Delanoë va réellement continuer d’exister. Discret, Bertrand Delanoë tire encore les ficelles de temps à autres mais, assurent ses proches, on ne sait trop si le cœur lui en dit de continuer. En attendant, « Bertrand » s’en remet à Harlem Désir que beaucoup, parmi les non-Jospiniens de la motion A, accusent d’être passé de facto dans le camp de Martine Aubry. A vrai dire, le numéro deux du parti, future tête de liste en Ile-de-France, ne peut plus prétendre représenter une motion qui, dans les fait, est devenue une fiction. Il sait que son avenir politique dépend surtout de la première secrétaire.
 

   Si la motion Hamon a fait respecter ses intérêts lors de la constitution des listes, cela a surtout profité aux amis de Henri Emmanuelli (Liem Hoang Ngoc et Françoise Castex en particulier) et un peu moins aux amis de Benoit Hamon. Samedi, Razzy Hammadi ne décolérait pas. Benoit Hamon se trouve un peu dans la même situation que Harlem Désir. Son influence est sans doute davantage liée au rapport qu’il a noué avec Martine Aubry qu’au poids politique d’un courant qu’il incarne certes mais où il ne fait pas la pluie et le beau temps. Dimanche, lors d’un Grand-jury RTL-Le Figaro-LCI, il a estimé que la maire de Lille « a vocation » à représenter le PS en 2012.
   

martine-ookkk.1236027843.jpg   D’autres dirigeants socialistes qui étaient entrés dans la direction comme des alliés de « Martine » commencent également à se former, par la force des choses, en " Aubrystes"  militants. De cerbère, ils deviennent factotum. C’est le cas de Claude Bartolone, en froid avec la Fabiusie (il ne participait même pas aux tractations du week-end dernier). Ou de son alter ego Jean-Christophe Cambadélis, évasif lorsqu’on lui parle de DSK mais qui se réjouit de voir « Martine Aubry asseoir son pouvoir ».

   Vincent Peillon, auquel on prête l’intention de devenir le seul vrai patron du courant « royaliste » et qui sera l’un des deux porte-parole de la campagne européenne, voire Jean-Noël, Guerini succomberont-t-il à cette force centripète qui semble attirer nombre de dirigeants vers l’axe central occupé par Martine Aubry ? On ne sait. La façon dont “la patronne” franchira l’obstacle des européennes pèsera lourd. Le “qui m’aime me suive”947830.1236027808.jpg fonctionnera mieux avec un PS à 25% des voix qu’à 18,5%…

   En tout état de cause, la première secrétaire, isolée au milieu d’une majorité composite lors de son arrivée rue de Solferino, commence à faire sa pelote en agrégeant autour d’elle certians de ses lieutenants en quête d’autonomie et/ou en rupture avec leur mentor. Siphonner la gauche du PS, priver DSK de terrain d’aterrissage, marginaliser Ségolène Royal, neutraliser Fabius, décourager Delanoë ; voilà qui ressemble fort à une stratégie « Martine 2012 ». Pour mémoire, la maire de Lille et tous ses nouveaux amis ont mené bataille à Reims sur le thème du « non à la présidentialisation du parti ».
 

Jean-Michel Normand   

Source: PUZZLE SOCIALISTE

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Commentaires
J
... je vous cite, Denis, et je suis en total accord avec cette proposition, qui devrait être érigée en principe de méthode pour les politiques - qu'ils soient de l'opposition, ou du gouvernement - pour élaborer des hypothèses de solution pertinentes.<br /> <br /> Pour ce qui est du PS, je suis très perplexe, pour ne pas dire pessimiste: <br /> - la présidentielle dont j'ai le sentiment qu'elle a été ratée "grâce" aux défections de voix socialistes en particulier parmi les "têtes" du parti (M.A. entre autres aurait voté Bayrou au premier tour, et pour le second tour, "chi lo sa"... )<br /> - le stupéfiant "Barnum" de l'UE de La Rochelle<br /> - le non moins stupéfiant épisode de l'élection du secrétaire du PS <br /> ...n'autorisent à l'heure actuelle aucune confiance à ses dirigeants.<br /> <br /> Et, comme vous le soulignez ("attendons de voir le résultat aux Européennes")tout est incertain:<br /> - les socialistes vont ils voter socialiste et , ce faisant, cautionner les évènements passés quelle que soit la liste et la tête de liste?<br /> - vont-il choisir d'être sélectifs et de soutenir leur "écurie" en bannissant les "trouble fête" (pour les uns: les usurpateurs-voleurs, pour les autres: les empêcheurs de tourner en rond...)<br /> <br /> Suspense... Dont le résultat décidera d'une recomposition... ou pas. <br /> Incertitude totale.<br /> Un seul constat: les agissements des dirigeants (possesseurs exclusifs contre la plèbe des petits militants?) du PS n'a pas du tout contribué à rendre l'espoir au "petit peuple".
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D
Mon diagnostic sur la phase de décomposition en cours au PS (dont je fus adhérent de 2005 à 2008 et secrétaire de section de 2006 à 2008) s'en trouve renforcé à la lecture de cet excellent billet sur la stratégie de Martine Aubry.<br /> <br /> Mais attendons de voir le résultat aux Européennes pour mieux appréhender les lignes d'un début de recomposition.<br /> <br /> Le choix de soutenir des écuries présidentielles autour de Martine Aubry ou bien de Ségolène Royal ne me semble pas de nature à résoudre le problème fondamental des représentations idéologiques et des réponses en terme de projet politique. <br /> <br /> Mais encore faut-il, au préalable, à chercher à savoir ce qui se passe au juste au sein de la société française ! A mille lieux des problèmes des "vrais" gens, la représentation "socialiste" me semble passablement hors sol.<br /> <br /> Pas vous ?
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