A propos de l'OTAN (Courrier International)
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Avec l'OTAN va, tout s'en va
Extrait: ...Mais, si finalement la décision historique de réintégrer pleinement
l'OTAN ne change rien, pourquoi tout ce vacarme en France ? Et pourquoi
Sarkozy y accorde-t-il autant d'importance ? Une des réponses possible
est psychologique : à la différence de De Gaulle, qui envahissait tout
le champ médiatique de son immense présence immobile, Sarkozy, lui,
occupe le terrain selon le principe du mouvement perpétuel.
Boris Biancheri La Stampa
Un marché de dupes
Extrait: A première vue, Nicolas Sarkozy semble avoir décroché le gros lot : en
contrepartie de son retour au sein de la structure militaire intégrée
de l'OTAN, Paris a obtenu de Washington le Commandement suprême allié
transformation (SACT). Ce poste, toujours occupé par un général quatre
étoiles, est l'une des deux plus hautes fonctions de la hiérarchie
militaire de l'Alliance. Il n'existe que deux commandements
stratégiques au sein de l'OTAN : d'une part, le Commandement suprême
pour les opérations, situé à Mons, en Belgique, et appelé SACEUR depuis
l'époque de la guerre froide ; d'autre part, le SACT, basé à Norfolk,
aux Etats-Unis, essentiellement chargé "d'encourager et de superviser la modernisation"
de l'Alliance. Jusqu'à aujourd'hui, ces deux fonctions ont toujours été
occupées par des Américains. N'importe quel Français un brin patriote
serait donc en droit de penser que son pays revient dans l'OTAN sur un
pied d'égalité avec les Etats-Unis, chose que même les Britanniques
n'ont jamais réussi à obtenir.
Nikolas Busse Frankfurter Allgemeine Zeitung
L'Europe fait pschitt
Extrait: Reste un fait qui donne à penser que Nicolas Sarkozy entend avoir le
beurre et l'argent du beurre. Entre autres conditions, le chef de
l'Etat français a répété que les Etats-Unis devaient se défaire de leur
méfiance à l'égard d'une structure européenne de défense. Washington
accueille manifestement bien l'idée d'un nouveau renforcement de la
dimension militaire de l'Union, quelles qu'en soient les modalités.
Mais Nicolas Sarkozy doit comprendre qu'il n'y a pas de compromis
possible qui permettrait à la France à la fois de jouer un rôle de
premier plan dans la défense européenne et d'être membre à part entière
de l'OTAN. Le souhait de l'UE de créer sa propre armée a toujours été
une ambition malvenue et vouée à l'échec : le pays qui sera toujours le
premier pourvoyeur d'hommes, à savoir la Grande-Bretagne, ne souhaite
pas en faire partie. En réintégrant le commandement militaire de
l'Alliance, la France doit accepter que, dans un avenir prévisible,
l'OTAN soit la seule structure de sécurité supranationale digne de ce
nom.
The Daily photograph