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10 avril 2009

Hadopi : le bêtisier des excuses des UMP absentéistes

Hadopi : le bêtisier des excuses des UMP absentéistes

Pour expliquer le rejet de la Hadopi, les députés UMP justifient leur absence comme ils peuvent et évoquent un complot des socialistes... Mieux vaut en rire !

 

 

Les députés de la majorité votant à main levée pour la loi Hadopi jeudi 9 avril. (capture Dailymotion.fr)

Les députés de la majorité votant à main levée pour la loi Hadopi jeudi 9 avril. (capture Dailymotion.fr)

 

«Et vous, où étiez-vous quand la loi Hadopi a été rejetée ?» Cette question, 300 députés UMP risquent de se l'entendre poser suite au fiasco du vote sur la loi Création et Internet en commission paritaire jeudi 9 avril : dans l'hémicycle, les élus du groupe présidentielle étaient au nombre de 15. Le président du groupe lui-même n'en était pas ! «J'étais dans mon bureau juste à côté, se justifiait Jean-François Copé sur le site du Point. Mais là n'est pas le problème...» Et si, justement : l'absentéisme, voilà le problème !

Les socialistes planqués derrière le rideau...
Honteux de leur pantalonnade, les élus UMP tentent de faire porter le chapeau à l'opposition : pour Copé, c'est un  «mauvais coup», consistant à «planquer une dizaine de députés au bon moment derrière une colonne pour faire planter un texte.» Même théorie du complot pour le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, qui y voit également la main du président de séance, issue du groupe socialiste.


 

L'absence de Frédéric Lefebvre a inspiré plus d'un internaute : capture d'écran Mediacratie2.0 (http://mediacratie2.0.free.fr/?p=804)

L'absence de Frédéric Lefebvre a inspiré plus d'un internaute : capture d'écran Mediacratie2.0 (http://mediacratie2.0.free.fr/?p=804)

 

Une thèse tellement sérieuse qu'elle fait l'objet d'une mise en scène théâtrale sur le blog du député Vert François de Rugy, dans un billet intitulé «Comment on a piégé Hadopi». «Plus sérieusement, se reprend l'élu de Loire-Atlantique, le très faible nombre de députés UMP présents en séance au moment du vote montre que ce texte était loin de rassembler au sein du goupe majoritaire.»

Le député PS Christian Paul note ainsi que Lefebvre, qui devait pourtant intervenir au nom du groupe UMP, n'était même pas présent lors du vote, «parti déjeuner», à ce qu'il a cru comprendre. «J'animais depuis 12h30 un atelier du changement à l'UMP sur le partage des richesses», s'est justifié le député des Hauts-de-Seine. Vive l'assiduité dans l'hémicycle !

Parti chercher des œufs de Pâques en circonscriptions
Il faut dire que le vote tombait particulièrement mal : un beau jour de début de printemps, en pleine pause déjeuner et, coïncidence fatale, la veille du début des vacances de Pâques. Défendre Christine Albanel et la riposte graduée pour se cogner des heures de bouchon sur la route du soleil, merci bien !


 

«Les Ninjas socialistes : nous sommes dans l'hémicycle, refusant vos lois.» (http://www.eskuel.net/socialists-ninjas-1-hadopi-0-1416/)

«Les Ninjas socialistes : nous sommes dans l'hémicycle, refusant vos lois.» (http://www.eskuel.net/socialists-ninjas-1-hadopi-0-1416/)

 

Et les députés UMP d'ïle-de-France alors, ne pouvaient-il pas assurer la permanence ? En ne comptant que la petite couronne, ils sont tout de même 29 à pointer à l'Assemblée... Pour ceux-là, on conseillera des excuses plausibles si les journalistes venaient à leur tendre un micro : mon assistant parlementaire avait une rage de dent mais n'a pas encore son permis, mon chien a mangé mon projet de loi, j'ai eu une panne de réveil, etc.

Négation pure et simple de la démocratie parlementaire
Que les députés UMP tentent si piteusement de maquiller leur incapacité à mobiliser leurs troupes sur un projet censé faire l'unanimité est amusant. Lais le discours devient gênant quand les représentants de la majorité défendent avec arrogance le texte comme déjà revoté : «le texte sera représenté naturellement à la fin du mois d'avril, le texte sera voté, sera par définition appliqué», récitait sans précaution Roger Karoutchi sur RTL jeudi 9 au soir.

Le vote serait donc «un coup d'épée dans l'eau», selon le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement. Et nous revoici devant le syndrome du traité de Lisbonne : les Irlandais ont mal voté le texte européen ? Nous leur ferons revoter jusqu'à ce qu'ils  réalisent qu'ils ont eu tort ! En voulant s'exonérer de leur responsabilité dans l'échec de l'adoption de la loi Création et Internet, les défenseurs de la majorité en viennent à légitimer la négation d'un vote. Sans doute au nom de la défense des pouvoirs du Parlement, tant vantée par un certain Roger Karouchi...


 

Vendredi 10 Avril 2009 - 07:32

 

Sylvain Lapoix

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