Bayrou: Doutait-il alors de la nature du futur régime, ou vient-il seulement de la découvrir ?
Jean-Pierre Mignard avocat, président de Désirs d’avenir.
Ainsi donc ce serait la dernière mode. Pour conjurer l’idée même d’une candidature de Ségolène Royal à la présidentielle de 2012, et pire, d’une victoire, on décrète, expressis verbis, qu’elle est «folle». Eh oui pas moins. Ce propos, que dis-je ce diagnostic, est dû à François Bayrou dans les colonnes de l’Express le 15 avril, lui qui nous avait pourtant habitués à des considérations plus élevées. Passe encore pour ce monsieur Lefebvre, porte-parole de l’UMP, qui s’est fait une spécialité de s’inspirer des méthodes de psychiatrisation des opposants dans les manuels de la police politique de l’ex-URSS, mais Bayrou quand même ! Le procédé n’est pas admissible qui contrarie le refus de la brutalité que pourtant le chef du Modem professe. Il constitue surtout une pirouette pour éviter de répondre à la question, angoissante j’en conviens, du bien-fondé de son refus de se désister pour Royal entre les deux tours de la présidentielle. Il s’en est fallu d’un million de voix. (...)
Elle avait cinq ans d’avance sur Bayrou en 2007. Il aurait accepté
alors son offre il ne signerait pas aujourd’hui un pamphlet contre le
régime. La gauche et lui gouverneraient. Le pays s’en porterait mieux.
Ah ces dirigeants «raisonnables»… Vous avez dit «folle» ? Vous vouliez
dire lucide.
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