Aubry veut-elle éliminer Royal pour 2012 ?
Par Allain Jules - Vent des blogs
Au PS, comme partout, 2012, c'est demain. Ségolène Royal se verrait bien à nouveau candidate à la présidentielle. Mais la direction nationale du PS emmenée par Martine Aubry ne l'entend pas de cette oreille notamment en s'attaquant aux primaires note le blogueur Allain Jules.
Guillaume Paumier – Flickr/Wikimedia commons - cc
Au Politburo, Parti socialiste version Aubry, ils sont entrain
d’échafauder tous les scénarii possibles, imaginables et inimaginables,
pour éliminer de facto, avant l’élection présidentielle de 2012,
Ségolène Royal. Pourtant, comme elle l’a mentionné chez Laurence Ferrari
lors du journal de 20h du 23 mars, elle n’envisageait pas encore sa
candidature à ladite élection, mais souhaitait participer activement au
débat au sein de son parti.
Mais, le débat aura-t-il lieu ?
Malgré la modestie de la première secrétaire du PS après le succès de la
gauche, puisqu’elle savait très bien que ça ne relevait pas d’elle, la
presse l’encense. Pourquoi ? Pourtant, il suffit de regarder en
Languedoc-Roussillon où elle s’est vraiment impliquée pour faire plaisir
à son ami Laurent Fabius en tentant frauduleusement de tuer Georges
Frêche, pour comprendre qu’elle a échoué lamentablement.
Le PS veut passer outre les primaires
Le PS veut passer outre les primaires. Les cadres imaginent donc
de se réunir entre eux, pour désigner un candidat unique, d’où ces
pactes bidons de non-agression, plutôt de TSS. Mais, la montée d’Europe
Ecologie et le succès sans faille de Ségolène Royal en Poitou-Charentes
sont un véritable casse-tête solférinesque pour les spécialistes de la
fraude, qui risquent plutôt de tuer le PS en cherchant à passer en
force, tout en privant les militants d’un vote. Vous avez dit démocratie
? Mais cette fois-ci, No pasarán !
Et si la Femme était l’avenir
de la France d’après UMP ? Ce pays aura besoin d’une réelle thérapie
féminine après la présidence « Bling bling », qui l’a envoyé au
fond du marécage. Contrairement à ce que prétendent le clan des solférinistes et les sondeurs associés ( BVA, IFOP,
Opinion way, CSA…), s’il y en a une qui peut accomplir cette mission,ce
n’est pas Martine Aubry, mais plutôt celle qui sort renforcée
du scrutin régional. Voyez vous ?
Il s’agit de Ségolène Royal,
n’en déplaise aux éléphants du PS ( DSK, Fabius, Bartolone et
consorts), car la présidente de la région Poitou-Charentes, restée
concentrée sur sa région pendant la campagne, a brillamment été
reconduite, 61%, à la tête de sa région. Qui peut le contester ?
Certainement pas les solférinistes. La victoire de l’ancienne candidate
de la gauche à la présidentielle 2007 est une réelle chance pour la
France, et porteuse de plusieurs enseignements positifs.
Une dimension visionnaire
Premièrement, Ségolène Royal démontre sa pugnacité et son panache,
en s’implantant avec brio sur des terres traditionnellement à droite;
c’est comme si quelqu’un s’emparait maintenant de Neuilly-sur-Seine et
du département des Hauts-de-Seine et les maintenait à Gauche. Ce n’est
surtout pas l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui dira le
contraire.
Deuxièmement, elle a réussi à contenir la progression
du FN en Poitou-Charentes, en faisant progresser la gauche au détriment
du parti de Jean Marie Le Pen.C’est la récompense d’un travail de
terrain effectué depuis 2004, ce qui explique la déroute du candidat de
droite, qui plus est Ministre du Gouvernement Sarkozy, Dominique
Bussereau, malgré ses attaques de bas-étages durant la campagne des
régionales !
Troisièmement, elle démontre son flair politique et
sa dimension visionnaire. Elle a réussi son pari, non pas seulement en
confortant son électorat, mais parce qu’elle a fait preuve d’audace et
d’imagination, n’hésitant pas à constituer une liste d’ouverture
intégrant les progressistes, la gauche , la société civile…Une vraie
démonstration de force qui en dit long si d’aventure, cette dame dirige
enfin cette France qui va à vau l’eau…
Quatrièmement, en adoptant
une rupture claire avec la ligne rigide et dogmatique des
solférinistes, elle a exploré une nouvelle voie de faire de la
politique, loin des combines des barons et des petits arrangements entre
élephants socialistes. C’est une manière de faire de la politique
autrement, au service du peuple et non de soi. D’ailleurs, elle le
rappelait justement sur le plateau de TF1.
Aubry, faux nez du FMI
Aujourd’hui, qu’on ne s’y méprenne pas, ce n’est pas Martine
Aubry, faux nez du planqué du FMI, qui incarne une alternative crédible
au pouvoir UMP. Ségolène Royal est une chance que la France devrait
enfin saisir, après la catastrophe nommée Nicolas Sarkozy, pour retrouver
du sens et de la cohérence.
Et disons le clairement, la
présidente de la région Poitou-Charentes est une femme debout,
indépendante, parfaitement à l’aise dans son temps, grande par son
éthique et sa loyauté, qui a une taille respectable pour ne être obligée
de se mettre sur la pointe des souliers, ou sur un tabouret pour se
faire remarquer.
C’est une boutade bien évidement, dans ce
triste vaudeville qui est largement servi à longueur de journée. Mais,
en réalité, on ne peut pas en dire autant du côté de l’Élysée.
Mitterrand a été candidat 3 fois, avant de devenir président. Pourquoi
pas Ségolène Royal ? Mais, en réalité, on ne peut pas en dire autant du
côté de l’Élysée.