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9 juin 2009

François Rebsamen: «Le PS a tout fait à l'envers»

08 Juin 2009 Par Stéphane Alliès 


    Proche de Ségolène Royal, François Rebsamen a un temps envisagé de faire le trait d'union avec les amis de François Hollande pour renverser Martine Aubry de la direction du PS. Rentré dans le rang, il n'en est pas moins critique envers la campagne européenne du parti dont il fut l'un des responsables lors de l'ère Hollande. Le sénateur et maire de Dijon (Côte-d'Or) appelle, dans un entretien à Mediapart, à «une analyse partagée de la défaite» à laquelle seraient associés les militants et à plus de travail collectif au sein de la direction du parti.


    Quelles sont pour vous les raisons de la lourde défaite du PS?

    Il s’agit du premier échec majeur pour le PS depuis 2002 dans une élection intermédiaire. J’y vois plusieurs raisons. D’abord, je pense que le PS s’est trompé de campagne. Il s’agissait d’élections européennes et nous avons cru qu’il suffisait de faire campagne contre Nicolas Sarkozy pour attirer les suffrages des électeurs. Il y a deux partis qui sont un peu sanctionnés pour ça: le MoDem et nous. C’est d’autant plus regrettable qu’il y avait matière pour une fois à populariser des propositions communes aux socialistes des 27 pays: ce n’est pas tout de dire «Manifestons, manifestons!» Encore faut-il dire ce qu’il y a comme propositions concrètes sur l’Europe.


    Le climat post-congrès de Reims semble avoir joué dans la défaite
    Le congrès de Reims a pesé, bien évidemment. Mais il y a quand même des fondamentaux qu’il faut respecter dans une campagne électorale. Tout d’abord commencer par rassembler les siens et ne pas terminer par cela. Ensuite, il faut rassembler la gauche. Je note que nous n’avons même pas su rassembler les radicaux, alliés traditionnels du PS. Et puis, il faut ensuite porter une dynamique, un projet, autour de ce rassemblement, et à la fin peut-être parler de vote utile. Donc, on a tout fait à l’envers. Du vote sanction au bulletin de vote, on a eu tout faux pendant cette campagne. Il suffit de voir qu’on n’arrivait même pas à reconnaître le bulletin de vote du PS, pour saisir l’amateurisme ambiant de cette campagne.


    Comment voyez-vous le conseil national de mardi?

    Il faut maintenant chercher les voies pour rebondir. Beaucoup crient «Rénovation, rénovation!», comme si c’était un viatique qui permettait de répondre à la crise que connaît le PS. Moi, je pense qu’il faut d’abord avoir une analyse partagée de la situation électorale du PS, ce que nous n’avons pas: chacun a ses propres idées sur les défaites de 2002 et 2007.
    Donc, je souhaite qu’un groupe de travail rende un rapport devant le conseil national, sur lequel on puisse travailler, en y associant le plus possible les militants. Parce que les grands absents de cette campagne, faute de mobilisation et de projet, ont été les sympathisants qui ne se sont pas sentis associés.
    Ensuite, il faut travailler. Le PS manque, aujourd’hui, d’un leader incontesté, on le sait. Mais il est également en manque d’une vraie organisation collective où s’élaborent de manière collective les décisions après une discussion comme on n’en a plus. Et puis le PS est en manque de stratégie. Quand on n’a pas de leader, pas de stratégie et pas d’organisation, il ne reste plus que le travail.

    Mais quels signes forts en attendez-vous? Martine Aubry vous a-t-elle consulté?

    Martine Aubry ne m’a pas consulté mais je n’en prends pas ombrage. Je voudrais toutefois qu’elle ne consulte pas uniquement un petit cercle de dirigeants qui est autour d’elle et qu’elle ouvre la discussion dans une forme plus collective et qui associe plus nos militants qui se sentent écartés depuis le congrès de Reims. Où sont les conventions thématiques que l'on nous promettait en grand nombre? Et qu'on arrête de dire que le PS n’a pas travaillé depuis dix ans, comme je l’entends parfois. Ce n'est pas vrai: on a gagné les municipales en 2008 et on a fait un bon score aux présidentielles de 2007, même si on n’a pas gagné, il faut voir d’où on venait en 2002.

    Et concrètement?

    Ça passe par une élaboration collective. Il n’est pas possible de réunir une fois par trimestre, deux heures durant, son conseil national un mardi à 17 heures. Les militants, les sections doivent être associés à ce travail de fond, de réflexion, d’analyse partagée. Il faut que le PS fonctionne du bas vers le haut et pas seulement du haut vers le bas.5...°

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