Le PS: faire du Royal... sans Royal
Elle disait la vérité… Elle doit être exécutée!
C’était au début une “critique de fond” : le parti socialiste ne devait en aucun cas devenir un « parti de supporters ». Nous étions à Reims et ceux qui se regroupaient autour de Martine Aubry pour se sauver du péril Dame du Poitou ne cessaient de le développer.
Le temps a passé, les européennes ont fait leur œuvre, les têtes “bourdonnent” d’interrogations et de doute.
Curieusement on retrouve sur les écrans le brillant Moscovici, comme avant Reims : Quand les « seniors » du PS n’ont plus rien à dire ou ne veulent pas dire, ils envoient Mosco remplir le vide, pour mieux le flinguer après d’ailleurs.
Ce brillant esprit,
capable d’asséner les plus formidables « vacheries » au nez de
l’adversaire du moment, avec un sourire angélique, à peine la canine
agressive, juste un frémissement de narine, reprend du gallon dans le
vide post-déroute européenne. Il a le look “sans cravate” et “pas rasé” qui est de très bon ton actuellement; ils s’y mettent même à l’UMP !
Il vient de reconnaître que le PS n’avait toujours pas digéré les institutions de la Vème République (il serait temps) et en particulier n’avait toujours pas intégré l’inévitable personnalisation de l’élection du Président de la République au suffrage universel ! (il serait re-temps !)
Ségolène Royal avait sur ce point une bonne longueur d’avance sur tout ce petit monde. Il y a belle lurette qu’elle a parfaitement assimilé cette donnée. Avant elle d’ailleurs, François Mitterrand, tout en le critiquant, avait su profiter à son avantage du système. Il demeure jusqu’à présent, rappelons-le, le seul socialiste (si l’on peut dire) élu à ce scrutin suprême.
Les interventions de Mosco, les petites phrases ici ou là de certains grands caciques, font penser que la question commence à hanter les couloirs et les têtes et il semble possible d’assister sous peu, au bénéfice d’une désignation élargie, à une révision complète et à 180 degrés des arguments utilisés à Reims pour contrer la personnalisation, jugée excessive, de Royal. Le PS se mettrait-t-il donc à « faire du Ségolène sans Royal »? Certains le suggèrent et il est évident que les critiques de fond sur cette question signalées plus haut ont disparues du langage courant.
Ségolène, habilement, se maintient dans un
silence absolu quant aux péripéties nationales. Elle ne se préoccupe
que de sa région et compte les points. Il se pourrait même qu’elle
apprécie à posteriori, d’avoir été spoliée d’une victoire encombrante à
Reims. Cela lui évite d’assumer la période délétère actuelle. Mais
incontestablement, sur le plan des analyses et des stratégies, elle
serait fondée à jubiler. La jubilation n’est pas victoire;
cette avance dans le domaine des concepts n’est pas obligatoirement de
bonne augure, tant il est vrai que les précurseurs sont souvent
sévèrement châtiés par ceux qui suivent péniblement. (..........)
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