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25 septembre 2009

La fête de la fraternité : des avis de proches de Ségolène Royal.

StStéphane Alliès, dans la 2ème partie d’un article de Médiapart :«A Montpellier, Ségolène Royal appelle à un dépassement du PS », donne la parole à des proches de Ségolène Royal : Grégory Gobron, Guillaume Garrot, Sylvie Bouchet-Pettersen et Jean-Louis Bianco.

*   

*  «… Si le culte de la personnalité entoure encore Désirs d'avenir, le travail de fond est mis en avant, sous une forme participative et décentralisée. Membre du bureau de Jeunes d'avenir, Grégory Gobron confie: «C'est vrai que ça a pu basculer vers le fan-club il y a quelque temps, mais on a su revenir à l'essentiel l'année dernière, avec les universités populaires. Mais vous savez, ce n'est pas parce qu'il y a de la ferveur, qu'on prend Ségolène pour Dieu. La combinaison entre la rhétorique et l'incarnation de cet espoir dans un leader, ça a très bien marché à droite…» Même si, comme le rappellent de nombreux militants, Désirs d'avenir n'est pas aussi riche que l'UMP.

 

*  Désormais, le dénuement financier n'est plus démenti. Il devient même une marque de transparence et de sincérité. Une «économie de moyens assumée», dit Guillaume Garot. Même les péripéties du site internet sont reconnues et dédramatisées.

 

«On s'est clairement planté avec ce site, raconte Sophie Bouchet-Petersen. Au moins on a pu se marrer en voyant les parodies à hurler de rire de la blogosphère. Mais sur le fond, c'est quand même le type de site qu'on veut, simple, maniable et accessible à tous, qui ne soit pas réservé aux geeks. Evidemment en plus joli et qui fonctionne. Mais il faut relativiser ces histoires d'internet, qui ne concerne pas grand-monde. Mardi soir quand elle a parlé sur TF1, il y avait huit millions de personnes.»

 

Le discours contre les élites trouve un certain écho dans les allées du parc municipal de Grammont. Contre le «"Ségo-bashing" reposant sur le même logiciel "seule, fofolle, imprévisible" et alimenté par un microcosme médiatico-politique de 300 pelés qui tournent en boucle sur trois arrondissements parisiens», selon les termes de la conseillère de la présidente de Poitou-Charentes. Bouchet-Petersen revendique l'humilité financière: «Comme au conseil régional, Ségolène a une vision de l'économie domestique appliquée à la politique. Nous ne sommes pas un appareil stalinoïde, nous ne sommes pas riches, nous ne promettons pas des places. Désirs d'avenir, c'est du volontariat et du feeling, avec les moyens du bord, et sans rembourser les frais.»

 

Les rapports au PS et à sa cuisine interne n'étaient volontairement pas au programme de la journée. Aucune allusion (ou alors très cachée) à la tribune, un désir manifeste de minimisation en coulisses. Au terme d'une semaine marquée par le retour des polémiques autour des fraudes du dernier congrès, l'heure semble à l'apaisement. Ainsi que le synthétise Guillaume Garot, «le message est passé et a bien été reçu par les militants. Stop aux tricheries. Ségolène a dit ce qu'elle avait à dire. Maintenant, nous ne sommes pas des irresponsables, et si la direction du PS ne réagit pas davantage, nous dirons: "Dont acte"».

 

Signe de sa volonté de se tourner vers l'avenir plutôt que dans les rouages socialistes, Royal a pris soin de ne pas trop en faire aux côtés de Georges Frêche, président du conseil régional Languedoc-Roussillon exclu du PS mais venu l'accueillir chaleureusement à la gare de Montpellier. Si elle a refusé son invitation à déjeuner, elle s'est entretenu avec son lieutenant Robert Navarro, premier fédéral de la puissante fédération de l'Hérault.

 

«Il n'y a aucun message adressé au PS local cet après-midi», précise-t-on dans son entourage, qui est resté à distance de  la primaire régionale du 1er octobre prochain, où les deux candidats locaux en concurrence (l'un frêchiste, l'autre non) font partie de ses soutiens. L'ancienne motion E du dernier congrès de Reims est aujourd'hui éparpillée façon puzzle socialiste, mais Royal n'entend pas s'y investir davantage.

 

Quant à ceux qui l'ont délaissée, comme Vincent Peillon ou Manuel Valls, là encore, tout est question de relativité. «On ne fait pas un drame de voir certains défendre les mêmes idées que nous en parallèle, rétorque une Bouchet-Petersen sereine. Mais quand le vent de la victoire flottera à nouveau dans l'air, ils seront nombreux à revenir le humer. Comme d'habitude.» De son côté, Guillaume Garot philosophe: «Pour l'heure, Vincent et Manuel affirment une franche indépendance, mais la politique, ça va, ça vient, il y a des flux et des reflux…»

 

Dernier poids lourd à faire partie de son premier cercle, l'ancien porte-parole de l'Elysée mitterrandien Jean-Louis Bianco se veut confiant. Enchanté par «un très grand discours, qui renouvelle les formes classiques du message politique, peut-être plus sobre que les grands orateurs à la Fabius, Hollande ou Mélenchon, mais ayant plus de chances d'être de nouveau entendu des Français», il estime que la reprise en main est opérée. «En reprenant la présidence de Désirs d'avenir, Ségolène veut relancer une base qu'elle seule peut mobiliser en si grand nombre, dit Bianco. Désormais, il nous faut être un lieu d'avant-garde décentralisée.»

 

20 Septembre 2009 Par  Stéphane Alliès

dans UNE VRAIE GAUCHE

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