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27 septembre 2009

Dépassement du PS, mode d’emploi

hue-et-ses-copains-600.1254079679.jpgL’ardente nécessité de « dépasser le PS » est devenu un leitmotiv, presque une tarte à la crème. Pas une prise de parole sans qu’il n’en soit question. Le parti socialiste n’étant plus en mesure de donner le « la » et la droite ayant montré la voie en serrant les rangs dés le premier tour lors de toutes les élections, il est devenu impératif de reconstituer une alliance génératrice de dynamique politique et programmatique. Chacun développe sa propre vision. La gauche du parti, forcément, veut dépasser par la gauche. Le rassemblement est possible « sans chercher sur notre droite », a martelé dimanche à Vieux-Boucau Henri Emmanuelli, à l’issue des « universités de rentrée » (on ose plus dire d’été) du courant « Un monde d’avance » qui rêve de programme commun et d’embrassades entre cousins. Parmi les invités de l’ancien premier secrétaire et de Benoît Hamon, figuraient notamment François Grond, l’un des hiérarques du NPA. Autour de Vincent Peillon, le courant l’Espoir à gauche lorgne plutôt vers les écologistes – comme tout le monde – mais aussi vers le MoDem dans le cadre d’une alliance « arc en ciel » allant de Robert Hue à Marielle de Sarnez.

Or, la problématique la plus marquante, ces temps-ci, n’est pas – pas encore – de savoir si le PS va se dépasser par la gauche ou par la droite mais à quel niveau sera donnée l’impulsion. Autrement dit, la constitution d’un nouvel alliage va-t-elle s’engager dans l’habituel colloque singulier des appareils ou d’autres protagonistes peuvent-ils prendre l’initiative ?

dany-qui-rigole.1254079631.jpgPour la direction du PS – c’est son métier – le « dépassement » se fait de puissance à puissance. Des contacts ont été noués récemment avec le PC et les Verts. Des actions communes, sur le sommet de Copenhague et sur l’emploi, notamment, sont prévus. En attendant, Martine Aubry ne parle qu’avec Cécile Duflot. L’autre semaine, elle a annulé son débat avec Daniel Cohn-Bendit lors du forum de Libération, à Lyon, en expliquant qu’elle ne voulait pas froisser la secrétaire nationale des Verts. La gauche du PS est également attachée à cette approche. De même que François Hollande dont le livre, à paraître sous peu, préconise la constitution d’une « fédération » de la gauche. Cette approche présente sans doute le mérite de détendre l’atmosphère avant les régionales en dédramatisant le premier tour de cette échéance où tout le monde va se présenter en ordre séparé. A contrario, elle bute sur ces mêmes régionales car ni la direction des Verts ni celle du PCF n’a intérêt à trop valoriser ce qui rapproche du PS.

D’autres développent une vision non pas « basiste » - la « base », honnêtement, n’a pas grand’chose à voir là-dedans – mais alternative, en développant des stratégies de contournement. Il s’agit d’aller plus vite que le sommet en recherchant les convergences politiques entre partenaires. L’Espoir à gauche, après la fameuse photo de Marseille, fin août, compte ainsi poursuivre son opération de recherche de bases communes. Le prochain rendez-vous de la fameuse « brochette de Marseille » d(Peillon-Cohn-Bendit-De Sarnez-Hue) devrait avoir lieu le 21 novembre à Dijon, chez François Rebsamen. On y parlera des questions d’éducation. Entretemps, une déclaration commune pourrait être publiée et un  site internet mis en place.

ayrault-600.1254080244.jpgAutre initiative nouvelle ; celle du très controversé « groupe d’action parlementaire » (GAP) sur l’écologie lancé la semaine dernière par les députés du Pôle écologique de Christophe Caresche, rejoints par des parlementaires venus de divers courants comme le strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen ou Aurélie Filippetti. Leur objectif est de se concerter sans attendre et en amont avec des élus écologistes (François De Rugy, Noël Mamère et Yves Cochet ) sur tous les textes qui parlent d’environnement. Histoire de voir si la mayonnaise socialo-écolo peut prendre sans pour autant avoir de comptes à rendre aux états-majors. Philippe Plisson, député PS de Gironde, n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, ce groupe d’action parlementaire doit anticiper « ce que pourrait être la configuration de la gauche dans quelques années ». Ce pont lancé entre les deux groupes, a immédiatement engendré de révélatrices réactions hostiles de la part de Jean-Marc Ayrault – appuyé, entre autres, par des députés issus de la gauche du PS - mais aussi des députés communistes membres du groupe de la Gauche démocratique et républicaine (GDR), ou se retrouvent élus Verts et du PCF. La rue de Solferino, en revanche, n’a pas désavoué les initiateurs du GAP.

Ces initiatives n’engagent pas la direction de chaque parti. Daniel Cohn-Bendit et Noël Mamère ne dirigent pas les Verts, Robert Hue n’est même plus au PC et Vincent Peillon a seulement failli diriger le PS. Reste que si ces expériences progressent, une tension va forcément s’établir avec la direction centrale des différents partis. Et puis, pour être franc, un échange entre Yves Cochet et Philippe Plisson dans un bureau de l’Assemblée c’est quand même plus spontané qu’une rencontre au sommet entre Cécile Duflot et Martine Aubry.

Jean-Michel Normand sur partisocialiste

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