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9 décembre 2009

Royal reine des présidents de région

                               

Par Frédéric BERG dans Charente libre

Quatre-vingt-cinq pour cent des Picto-Charentais connaissent leur présidente de Région et citent spontanément Ségolène Royal. Ailleurs en France, la moyenne de ceux capables de dire qui dirige leur région, c'est 29 %. Un sondage publié aujourd'hui (voir encadré et infographie) montre la notoriété de la première dame du Poitou-Charentes. Après la présidentielle de 2007, elle était l'ex-candidate socialiste. Depuis un peu plus d'un an, elle est la présidente… de la région Poitou-Charentes. Dans les médias, les discussions de comptoir, dans le conscient collectif, Ségolène Royal est désormais la Dame de Poitiers, la «fée Mélusine». «Elle a mis le Poitou-Charentes sur la carte de France», reconnaît un de ses opposants politiques au conseil régional.

C'est grâce à l'art subtil et funambule de la communication que Ségolène Royal fait parler d'elle. Elle met régulièrement les pieds dans le plat des sujets politiques nationaux, donne son avis sur à peu près tout et sème le trouble ou la confusion chez ses amis socialistes, comme ce week-end encore avec sa «main tendue» au MoDem.

Entourée de spécialistes de la com', rejointe encore récemment par Françoise Degois, ex-journaliste à France Inter, Ségolène Royal parvient à faire ce qu'aucun président de Région n'avait réalisé avant elle: exister au plan national pendant son mandat. Qui connaissait Jean-Pierre Raffarin avant qu'il ne fût nommé Premier ministre? Il a été président de la Région pendant quatorze ans… Questions sur la notoriété et la méthode de Ségolène Royal.

Comment expliquez-vous être aussi connue et reconnue par les Picto-Charentais?

Ségolène Royal. ça me fait très plaisir parce que ça récompense le travail acharné fait pour la région, au service de la région depuis 2004. Les gens le perçoivent. Un signe: mon bilan est même reconnu par mes adversaires politiques. L'opposition a voté la majorité des décisions du conseil régional. C'est aussi la récompense du non-cumul des mandats. Et puis, lors de mes interventions nationales, je parle toujours au nom de la région. D'ailleurs, la marque Poitou-Charentes a acquis une notoriété, une vraie valeur ajoutée liée à la croissance verte notamment. Des entrepreneurs veulent y investir, c'est nouveau.

Votre méthode c'est surtout communication très maîtrisée, très habile?

S. R. C'est inexact. J'ai baissé de 30 % le budget communication. Je privilégie les actions concrètes comme le plan de soutien à Heuliez, le plan de développement photovoltaïque, le lycée Kyoto, premier lycée d'Europe autonome en énergie, etc. Vous savez, quand j'ai commencé à parler de l'excellence environnementale dès 2004, beaucoup se sont moqués; quand j'ai décidé de chauffer les lycées avec du bois, beaucoup ont ri. Aujourd'hui, le Poitou-Charentes est un exemple. La Région est invitée au sommet sur le réchauffement climatique de Copenhague. Je m'y rends avec une délégation d'élus pour prendre la parole et expliquer ce que nous avons mis en place. Je mène une politique offensive et audacieuse, un travail de longue haleine qui a donné une vraie notoriété à la région.

La Région, c'est vous, surtout vous. Est-ce que les élus de la majorité peuvent exister?

S. R. Oui, bien sûr. J'ai mis en place des élus référents, ils ont beaucoup de liberté et aucun ne vous dira qu'il est bridé. Alors oui, je dirige la Région. Il est normal que j'arbitre, que je décide, que j'accélère certains dossiers et que je prenne les décisions qui s'imposent comme celle de ne pas augmenter les impôts. Cette décision m'a valu la démission de mon vice-président [Jean-François Fountaine, NDLR] mais j'ai tenu. Quand j'ai décidé d'investir dans la croissance verte, il a eu aussi des critiques, des oppositions mais j'ai bien fait de tenir bon…

Les sondés indiquent que le critère le plus déterminant pour leur vote en mars prochain c'est la situation économique et sociale. Qu'est ce que cela vous inspire?

S. R. C'est aussi ma priorité. J'ai fait le choix de la croissance verte pour défendre l'emploi et le développement économique. C'est aussi ce qui permet au Poitou-Charentes de mieux résister à la crise et au chômage que le reste du pays. Le plan photovoltaïque c'est déjà 2.500 emplois directs ou indirects, des emplois sauvés ou induits.

Enfin, la moitié des électeurs tiennent à ce que la protection de l'environnement soit au cœur de la campagne. ça vous conforte dans vos choix?

S. R. C'est formidable, les priorités des Français et des Picto-Charentais sont les miennes. On sent qu'il y a une accélération des mutations écologiques, une prise de conscience très large, il faut favoriser la capacité de faire et surmonter les blocages, continuer à encourager les innovations. Et de ce point de vue, les élus locaux sont parfois plus en avance que le système économique.

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