Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Visiteurs
Depuis la création 1 378 953
Newsletter
31 janvier 2010

Listes Régionales Paris: EAG et le rôle d'Assouline

Mercredi 11 novembre 2009  

Régionales Paris : on se déchire à EAG entre Royal, Peillon, Assouline, Bertinotti, mais aussi chez Delanoë et Aubry

   

Règlement de comptes à OK Royal? Alors que le parti socialiste est en plein remue-méninge interne pour la désignation de ses candidats aux prochaines élections régionales, les tensions s'expriment et s'étalent parfois au grand jour. Cas pratique de cette lutte des places, le courant Espoir à gauche (EAG, issu de la motion de Ségolène Royal au congrès de     Reims) est en proie au tiraillement. Ainsi, à Paris, plus d'une centaine de militants protestent par voie de pétition     (lire ici     en PDF) contre l'investiture des représentants d'EAG, boycottant le vote en raison de «graves manquements à nos principes démocratiques».
   
    En cause, la mise à l'écart d'une proche de Ségolène Royal, Dominique     Bertinotti. La maire du IVe arrondissement parisien en veut au sénateur David Assouline, mandataire fédéral proche de Vincent Peillon. Elle l'accuse d'avoir escamoté une assemblée générale ce samedi et d'avoir privilégié un mode de scrutin interne restreint aux     seuls délégués et conseillers fédéraux, et non à tous les adhérents du courant.
   
    Elle explique à Mediapart qu'une telle procédure de vote est «contraire aux valeurs de la démocratie participative. A l'heure actuelle, on démontre que les militants ne sont pas les meilleurs citoyens experts. On a lutté ensemble contre les formes archaïques du parti, et maintenant on met en place le suffrage censitaire!»

    Après avoir refusé de s'exprimer («Je ne veux pas rentrer là-dedans, ça ne profite qu'à l'explosion»), David Assouline consent finalement à se défendre: «On n'est pas un parti ou une association, on est une motion issue d'un congrès. Notre seul parti, c'est le PS. Qualifier de "suffrage censitaire" une procédure de démocratie représentative où l'on fait participer aussi des représentants de sections, c'est très grave et ça pose problème. Au contraire, il s'agit d'une système exemplaire que nous sommes les seuls à mettre en œuvre dans les courants socialistes.»

Lundi soir, l'AG élective d'Espoir à gauche a rendu son verdict: sur un collège électoral ayant oscillé de 111 à 130 votants, en passant par 121 ou 123 (selon les versions), 80 suffrages ont été finalement exprimés, et 71 voix ont validé la proposition d'investir les dix noms proposés par EAG pour figurer sur la liste parisienne du PS aux régionales en Île-de-France, dans une certaine confusion. De son côté, Dominique Bertinotti et ses amis ne reconnaissent pas la validité du scrutin et ont alerté le premier fédéral Rémy Féraud et la tête de liste Jean-Paul Huchon.
   
Doit-on interpréter cette guerre picrocholine comme la conséquence concrète de la division de la "motion E" du congrès de Reims, entre proches de Vincent Peillon et amis de Ségolène Royal, le premier mettant la main sur le courant initialement porté par la seconde? L'histoire n'est pas si simple…
   
    «Ségolène a abandonné le courant à Vincent»
   
En fin de semaine dernière, Ségolène Royal s'est immiscée dans le débat parisien, en transmettant à Dominique Bertinotti un message de soutien manuscrit, à son «amie fidèle et engagée contre     vents et marées à mes côtés, dans les moments les plus durs comme dans les meilleurs». Après avoir expliqué les termes d'un accord entre deux de ses proches, Monique Saliou et Dominique     Bertinotti (la première candidate aux européennes, la seconde aux régionales), elle conclut par ces mots: «Ne laissez pas, une nouvelle fois, une manœuvre se faire, en fait, contre moi. Je     compte sur vous.»  

 

     

 

   
    David Assouline certifie pourtant n'être «absolument pas dans une quelconque logique de règlement de comptes. Tout au plus y a-t-il une rivalité dans Désirs d'avenir. Mais ni Ségolène ni Vincent ne se rabaisseraient à instrumentaliser leurs différends dans des enjeux aussi secondaires. Ce serait dommage que certains s'enferment dans une position sectaire et groupusculaire».
   
    Lui dit avoir privilégié «les questions centrales du non-cumul, du renouvellement générationnel et de la promotion de la diversité», avançant que sept personnes sur les dix noms retenus     sont membres de "DA", et que l'on retrouve aux deux premières places Nadège Obamango et Christine Frey, animatrice de l'association de soutien à Royal sur Paris. C'est cette dernière que les proches de     Dominique Bertinotti propose de "sacrifier" pour faire de la place à leur championne.
   
    Porte-parole de Ségolène Royal, le député et maire de Laval, Guillaume Garot, calme le jeu: «Au moment des élections, il y a toujours des tensions et ce qui est vrai pour notre sensibilité l'est aussi pour toutes les autres. Il ne faut pas s'en alarmer, mais trouver le meilleur moyen de réguler les mécontentements. Visiblement, on n'a pas encore trouvé le bon modus operandi.»     Et d'assurer que, par son message à Bertinotti, «Ségolène a simplement voulu dire toute son amitié à Dominique, mais elle n'entend pas déposséder les militants de leur choix».
   
    Un responsable d'Espoir à gauche, qui se définit comme «observateur neutre à mi-chemin entre Royal et Peillon», tente un décryptage: «Le problème de Ségolène, c'est qu'elle a abandonné le courant à Vincent après Reims, par refus de mettre les mains dans le cambouis ou pour prendre de la hauteur, c'est selon. Du coup, plein d'adhérents pro-Ségo ont été laissés à eux-mêmes alors qu'ils accédaient à des responsabilités de cadres intermédiaires du parti. Si Ségolène avait été à Marseille lors des universités d'été avec Cohn-Bendit, Hue et Sarnez, elle aurait rattrapé le coup. Mais là non plus, elle n'a pas voulu y aller…»

    Selon lui, la péripétie parisienne était «inévitable, car on retrouve face à face un professionnel des procédures bureaucratiques, face à des paranos adeptes de la théorie du complot. Ça ne pouvait que faire des étincelles. Mais c'est pareil dans la motion de Delanoë, qui se divise en quatre sous-groupes (hollandais, delanoïstes, moscoviciens, rocardiens), ou dans la motion d'Aubry (entre strausskahniens, fabiusiens et aubrystes), voire d'Hamon. Ce sont les affres de la démocratie interne, mais au final tout cela sera oublié assez vite».
   
    Lire l'article


 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Vu au MACROSCOPE
Derniers commentaires
Archives
Publicité