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2 février 2010

Le parfum nauséabond de la calomnie

Mardi 2 février 2010

Par Gabale

Ce mardi, le Bureau national du PS, l’exécutif interne, doit investir au mépris des statuts du Parti socialiste Hélène Mandroux, maire de Montpellier, à la tête d’une liste pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon.

Le Conseil national du PS, le parlement interne du premier parti de gauche, ne sera évidemment pas consulté.


La direction du PS s’assoit sur les statuts du Parti

ll s’agit bien d’un non respect des règles statutaires du PS. Ce sont bien les militants qui votent pour le candidat à la présidence du Conseil Régional.

Or, ces derniers avaient désigné, le 1er octobre dernier, Didier Codorniou, qui défendait un rassemblement derrière Frêche, et non Hélène Mandroux qui n’était d’ailleurs pas candidate. Suite à la victoire sans appel de Codorniou. Le Conseil national a ensuite ratifié l’alliance avec Georges Frêche. Ces décisions ont été donc actées.

Dans le cas présent, non seulement le Bureau national revient sur un élément à propos duquel il avait déjà statué, mais il va plus loin encore en imposant, dans l’urgence et par la force, une liste qui va totalement à l’encontre du résultat d’un vote qui n’a souffert pourtant d’aucune contestation (ce dont tout le monde ne pourrait se prévaloir au PS, n’est-ce pas Martine ?).

En outre, il convient de rappeler que la personnalité qui menait la liste opposée à celle de Codorniou, à savoir Eric Andrieu, reconnaît lui-aussi qu’il y a une tentative antidémocratique de passer en force. Il a même cosigné l’appel des fédérations départementales dénonçant le coup de force de Martine Aubry.

On le voit, la pseudo « gauche morale » a toujours eu les plus grandes difficultés avec les règles, elles qui n’a de cesse pourtant de se gargariser de grands principes, sans se rendre compte qu’elle offre aux Français l’image de l’hypocrisie et de la déloyauté la plus crasse.


La direction du PS ressemble au bureau politique du PCF de l’époque stalinienne

Qui eût cru que le PS ressemblerait un jour au PCF des années staliniennes quand le bureau politique décidait et se mêlait de tout, faisait et défaisait les réputations, montait les pires cabales contre ceux qu’il considérait être des renégats ?

Et que penser des propos de Robert Badinter qui préconise « au minimum » (sic !) l’abstention si jamais Frêche arrivait au second tour ? On croirait entendre un de ces intellectuel du PCF qui, en 1981, prônait le « vote révolutionnaire pour Giscard ». Allez Robert, encore un effort et demain vous appellerez à voter pour Raymond Couderc au nom de vos vertueux principes…

Bref, ce qui est est en train de se passer est tout simplement un coup de force destiné à passer outre le vote des militants socialistes du Languedoc-Roussillon.

Les fédérations départementales le savent pertinemment. Les fédérations socialistes de la Lozère, du Gard, de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées Orientales ont rendu public un communiqué commun d’une extrême sévérité :

« Nous, têtes de liste socialistes et responsables fédéraux du Parti socialiste en Languedoc-Roussillon, dénonçons les basses manœuvres de certains membres de la direction nationale du PS, qui veulent aujourd’hui duper les militants et l’électorat socialiste du Languedoc-Roussillon avec la complicité tacite des Verts.

Georges Frêche a été massivement investi par les militants du Languedoc-Roussillon avec Didier Codorniou, Premier des socialistes. Une petite minorité n’a jamais accepté ce verdict démocratique et a cherché depuis à déstabiliser la seule liste capable de battre la Droite et le Front national, nos seuls adversaires dans cette élection.

Nous réaffirmons avec force notre entière solidarité à Georges Frêche honteusement attaqué et nous allons poursuivre ensemble le combat que nous avons engagé pour faire triompher la Gauche les 14 et 21 mars prochains en Languedoc-Roussillon. «

Depuis la fondation du Parti socialiste, en 1971, c’est une première.

Jamais en effet une direction du PS n’avait auparavant exprimé ouvertement un tel mépris à l’égard de la base militante.

Jamais un premier secrétaire n’avait fait preuve d’un comportement aussi désinvolte et dédaigneux vis-à-vis d’une région entière, de fédérations départementales, d’élus et de militants anonymes.


La direction nationale du PS cherche à affaiblir les fédérations départementales qui lui sont hostiles

Parce que Martine Aubry ne tient pas en réalité le PS, celle-ci s’est désormais enfermée dans une stratégie qui consiste à reprendre en main des fédérations socialistes qui lui sont politiquement hostiles dans la perspective des primaires aux termes desquelles, en principe, sera désigné le candidat socialiste aux élections présidentielles de 2012.

Cette stratégie consiste à affaiblir politiquement les puissantes fédérations audoise et héraultaise, si besoin est en contribuant activement au basculement du Languedoc-Roussillon à droite.

Il fallait bien entendu un prétexte à cette manœuvre grossière qui ne trompe d’ailleurs personne en Languedoc-Roussillon.

Ce prétexte a été trouvé dans  la réaction de Georges Frêche à un commentaire fielleux de Laurent Fabius sur la chaîne de télévision France5.


L’instrumentalisation de l’antisémitisme : un prétexte à l’appui de manoeuvres internes au PS

Cette réaction, vieille de plus d’un mois, est aujourd’hui politiquement instrumentalisée par la direction du PS qui essaie de lui donner, de façon parfaitement ignoble et artificielle, une connotation antisémite qu’elle n’a jamais eue.

On l’a déjà dit : Fabius n’est pas juif. Et si certains mettent en avant les origines hébraïques de la famille de l’ancien premier ministre socialiste, alors pour la bonne forme, il convient de mentionner ce passage du livre d’Alain Rollat (journaliste et ancien président de la société des rédacteurs du quotidien Le Monde) que l’auteur a pris soin en personne de rappeler ici même sur ce blog :

« Des Frêche, il y en a aussi beaucoup à Paris, et ces Frêche-là, dont le nom s’écrit exactement comme le mien, ce sont tous des juifs: des juifs originaires des pays baltes – Lituanie, Lettonie – ou de Pologne. Or, selon ces Frêche de Paris, ma famille ariègeoise pourrait descendre d’une famille de marranes convertie au catholicisme après avoir été chassé d’Espagne au XVè siècle. Cette hypothèse me plaît; j’aimerais bien être d’origine juive. Pour moi, avoir une ascendance juive, ce serait un honneur. Quel est le peuple qui a produit Moïse, Jésus de Nazareth, Marx, Freud et Einstein? Comment ne pas être fier d’être juif » (Georges Frêche, Il faut saborder le PS , conversations avec Alain Rollat, Le Seuil, 2007)

Alors, antisémite Georges Frêche ?

Mais franchement de qui se moque-t-on ?

Et quand, lors des précédentes élections régionales en 2004, la liste PS conduite par Georges Frêche est parvenue à battre  celle de l’UMP Jacques Blanc (lequel s’était allié avec le FN en 1998 pour conserver la région), sa victoire était-elle celle de l’antisémitisme peut-être ?

Là encore, de qui se moque-t-on ?

Pourquoi Fabius et ses amis ne portent-ils pas plainte devant la Justice si l’affaire est si grave ?

Depuis une semaine, la direction du PS se livre à une campagne calomnieuse pure et simple à l’encontre de Georges Frêche, en rappelant, pour étayer son accusation d’antisémitisme, l’affaire des harkis pour laquelle Frêche a été relaxé.

Et quand ce n’est pas l’affaire des Harkis, cette même direction du PS évoque avec gourmandise les propos de l’édile régional au sujet des joueurs noirs de l’équipe de France, propos qui, rappelons-le, n’ont fait l’objet d’aucune poursuite pénale.

C’est comme si chaque fois que Laurent Fabius s’exprimait, l’UMP faisait systématiquement référence à la dramatique affaire du sang contaminé.


Aubry est indigne d’occuper le Premier secrétariat du PS

En conclusion, Martine Aubry commet un acte impardonnable vis-à-vis des militants de son propre parti. C’est une forfaiture qui ne pourrait trouver comme conclusion logique que sa démission immédiate d’un poste dont elle est manifestement indigne.

Il serait également souhaitable que les personnes qui ont alimenté ces calomnies, à savoir Fabius lui-même, Bartolone, etc., soient convoqués devant la commission de discipline du PS.

Après tout, Georges Frêche a été exclu du PS alors que la procédure judiciaire dont il faisait l’objet, était encore cours,  et ce au mépris de la présomption d’innocence.

A lire : Georges Frêche menace de traîner le PS devant les tribunaux (Le Point)

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