"Martine Strauss-Kahn" en 2012?

L'envolée d'Aubry fait sortir Strauss-Kahn de sa réserve

Par Reuters, publié le 04/02/2010 à 17:25

   

PARIS - L'échappée de la gauche dans les sondages à l'approche des élections régionales profite à Martine Aubry, dont la montée en puissance à la tête du Parti socialiste fait sortir Dominique Strauss-Kahn de sa réserve.

     

L'échappée de la gauche dans les sondages à l'approche des élections régionales profite à Martine Aubry, dont la montée en puissance à la tête du Parti socialiste fait sortir Dominique Strauss-Kahn de sa réserve. (Reuters/Benoît Tessier/Charles Platiau)

Selon un sondage Ifop paru dimanche, c'est le premier secrétaire du PS qui incarne désormais le mieux les valeurs de la gauche, mais c'est le directeur du Fonds monétaire international (FMI), depuis 2007, qui a l'étoffe présidentielle.

Les deux personnalités du dernier gouvernement socialiste, de 1997 à 2002, ont distancé dans les sondages leurs concurrents potentiels, comme l'ancienne candidate socialiste en 2007, Ségolène Royal, et jouent chacun leur partition.

"Les deux ont fait le trou face à tous les autres présidentiables socialistes", confirme Gaël Sliman, directeur des études politiques de l'institut BVA. "Plus ça va, plus Dominique Strauss-Kahn va être obligé de sortir du bois" pour ne pas perdre du terrain face à Martine Aubry, prédit l'analyste.

Dimanche, devant les cadres du PS réunis à Paris, Martine Aubry a dit rêver d'une "carte toute rose" au soir du deuxième tour des élections régionales, le 21 mars.

Même si quelques zones d'ombre apparaissent sur le radar socialiste - notamment en Alsace - les sondages semblent pour l'instant donner raison à la maire de Lille qui entame sa deuxième année à la tête du parti sous de bons auspices.

Selon une étude TNS Sofres Logica publiée jeudi, les listes de gauche seraient très nettement majoritaires aux régionales, avec 53,5% d'intentions de vote contre 39,5% pour la droite. Le PS obtiendrait à lui seul 28% des suffrages au premier tour, contre 30% à l'UMP.

Benoît Hamon, candidat en Ile-de-France, constate sur le terrain que "la campagne prend bien" pour ce dernier scrutin intermédiaire avant la prochaine présidentielle, en 2012.

"L'idée que les régions socialistes forment un bouclier social face à la droite paie, les équipes en place sont crédibles et les militants ont une revanche à prendre après les européennes où certains, à gauche, avaient peut-être un peu trop vite enterré les socialistes", explique le porte-parole du PS.

"MARTINE STRAUSS-KAHN"

En Alsace cependant, Europe Ecologie paraît en mesure de remporter le conseil régional, l'un des deux seuls que la droite avait conservés en 2004 à la barbe du PS, selon un sondage Ifop.

Faisant acte d'autorité, Martine Aubry a décidé de présenter une liste contre le président sortant du Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, sanctionné pour ses dérapages verbaux.

Le bras de fer est engagé entre direction nationale du PS et militants locaux, qui soutiennent Georges Frêche, mais également avec les autres partis de gauche, qui restent pour l'instant sourds aux appels au rassemblement de la gauche.

Contrairement à la campagne des élections européennes, en juin dernier, l'ancienne ministre des Affaires sociales joue pleinement les chefs de campagne, appelant la gauche à battre une droite qu'elle accuse d'avoir "dévalorisé le travail".

Mais Dominique Strauss-Kahn reste discrètement en embuscade.

Jeudi matin, l'ancien ministre de l'Economie, dont le mandat au FMI court jusqu'à l'automne 2012, est allé un cran plus loin quand on lui demandait pour la énième fois s'il envisageait une candidature présidentielle.

"Si vous me demandez si, dans certaines circonstances, je pourrais me reposer la question, la réponse est oui", a-t-il déclaré sur RTL, saluant au passage Martine Aubry qui "réussit très bien dans la mission difficile" de redresser le PS -- une façon élégante mais ferme de répartir les rôles.

Pour ne pas trancher, le député socialiste Claude Bartolone envisage de voter "Martine Strauss-Kahn" en 2012.

"Pour l'un comme pour l'autre, c'est une question de mission plus que d'ambition: ils n'iront que s'ils sont indispensables", estime-t-il.

L'EXPRESS

Comments

[Perruque]

Faut pas rêver ! La bonne parole descendue de Solférino vers les ploucs en région est déjà que pour 2012 on a gagné., qu'il ne faut surtout pas offrir d'angles à la Droite (comprendre ne rien dire, ne rien proposer pour être sûr de ne fâcher personne), qu'il suffit d'attendre, que les gens en ont marre de Sarkozy et "nous regrette" (c'est sûr qu'on était tellement bons entre 97 et 2002).